Le smartphone pour remplacer la carte bancaire au distributeur de billet
Des dizaines de banques américaines et d'autres groupes financiers autour du monde sont en train d'installer de nouveaux distributeurs "sans cartes" ou de mettre à jour les existants pour permettre à leurs clients de commander du liquide sur une application mobile et de scanner un code pour obtenir leur argent.
Parmi les poids lourds du secteur bancaire aux Etats-Unis, Bank of America est "actuellement en train de développer une nouvelle solution sans carte pour les distributeurs", basée sur la technologie de communication de proximité sans contact NFC, indique une porte-parole du groupe, Betty Riess.
Le déploiement est prévu à partir de fin février sur certains distributeurs de la Silicon Valley, à San Francisco, Charlotte, New York et Boston, et "ce sera suivi par un lancement plus large en milieu d'année", détaille-t-elle.
Chase dit prévoir un déploiement similaire cette année. Au départ, "les clients pourront demander un code d'accès par l'intermédiaire de l'application mobile Chase, et le taper au distributeur pour faire leurs transactions", précise Michael Fusco, un porte-parole. "Par la suite, ils pourront utiliser leur porte-monnaie électronique mobile pour faire des transactions au distributeur".
Chez Wells Fargo, on évoque aussi un dispositif où les clients utiliseront leur smartphone pour obtenir un code à huit chiffres autorisant un retrait de billets. Le système fonctionnera au départ avec Android Pay "et nous continuerons d'évaluer des porte-monnaie (électroniques) supplémentaires", indique Kristopher Dahl, un porte-parole.
Les fabricants de distributeurs et les fournisseurs de logiciels financiers mettent les bouchées doubles pour répondre à la demande pour les nouveaux systèmes qui, selon eux, présentent plusieurs avantages.
"Nous pensons que notre modèle (utilisant des smartphones) réduit beaucoup de vulnérabilités", assure Doug Brown, en charge des technologies mobiles chez FIS Global, un des principaux fournisseurs de logiciels et de technologies pour les distributeurs automatiques.
Le système sans carte bancaire de FIS fonctionne déjà dans environ 2.000 distributeurs opérés par au moins 28 banques aux Etats-Unis, "et nous cherchons à rapidement l'étendre", indique-t-il. Il devrait être opérationnel sur 80.000 machines en Amérique du Nord dans les 18 prochains mois, et des changements similaires sont attendus dans d'autres pays.
Selon Doug Brown, le dispositif réduit le risque de fraude, notamment l'insertion éventuelle de dispositifs dans un distributeur pour cloner les cartes bancaires qui y sont insérées. Certaines estimations chiffrent à 2 milliards de dollars les coûts de ces clonages criminels pour le secteur bancaire mondial.
Un autre bénéfice évoqué par Doug Brown est la réduction du temps passé au distributeur: seulement 10 secondes environ quand l'authentification du client se fait sur le smartphone, contre 30 à 40 secondes avec l'insertion habituelle de la carte bancaire. "Cela fournit davantage de sécurité physique, parce qu'ils peuvent faire la transaction plus rapidement", fait-il valoir.
Le fabricant américain de distributeurs Diebold teste pour sa part un caissier automatique sans écran ni clavier, qui fournit du liquide uniquement en interagissant avec le smartphone. "Ce que nous disons, c'est oubliez le lecteur de carte, oubliez le code secret, nous avons tous ces appareils dans nos poches", commente Dave Kuchenski, un dirigeant de Diebold en charge des nouvelles technologies. Le client n'a qu'à confirmer son identité, ce qui peut se faire avec le lecteur d'empreinte digitale du téléphone, ou éventuellement avec un scanner d'iris sur le distributeur.
Certaines machines actuelles de Diebold peuvent fonctionner avec des applications mobiles, mais Dave Kuchenski affirme que le nouveau concept, testé entre autres avec la Citibank, pourrait apporter "une meilleure expérience à l'utilisation".
"Si nous utilisons un téléphone mobile, nous n'avons plus besoin d'une carte, nous n'avons plus besoin d'un reçu imprimé, nous dématérialisons beaucoup d'appareils", résume-t-il. "Les banques aiment cela, parce qu'il y a moins de composantes, donc ça réduit le coût total".
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