Paiement par mobile : les Français ne sont pas fans
Selon une récente enquête du comparateur Panorabanques et de l’institut poll&roll, les Français ne sont pas des grands adeptes du paiement par mobile. Malgré une hausse du paiement sans contact, en partie liée à la crise sanitaire, les solutions plus classiques telles que les chèques sont encore plébiscitées.
Au cours des deux dernières années, de nombreux commerçants et clients ont privilégié le paiement sans contact, plus hygiénique. Sans attendre, les géants du numérique ont sauté sur l'occasion pour populariser leurs applications de paiement : Apple Pay et Google Pay. C'est alors que le paiement sans contact par smartphone — pas plus hygiénique que celui avec la carte — a fait son entrée. Les banques françaises s'y sont mises aussi, notamment avec Paylib. Mais malgré tous leurs efforts, seuls 19 % des 1 000 Français sondés ont déclaré utiliser le paiement mobile, contre 17 % en 2021.
Le paiement sans contact est utilisé par 86 % des Français en 2022, contre 79 % en 2021, encouragé par l’augmentation du plafond à 50 euros. Mais tous les Français ne possèdent pas encore de carte bancaire : 2 % d'entre eux n’en voient pas la nécessité. Pour eux — et beaucoup d'autres, l’alternative serait plutôt les chèques, et non le sacro-saint smartphone. Si elle est moins régulière, l’utilisation du bon vieux chéquier reste en effet bien plus importante que celle du paiement par téléphone portable : 24 % des Français signent encore un chèque au moins tous les mois !
Alors que le paiement mobile est accepté partout où la carte l'est aussi, le site Numerama tente de déceler les raisons de cette réticence, qui existe depuis dix ans. Plusieurs hypothèses existent : d’un côté, le besoin de compatibilité avec les différents modèles de téléphone et le besoin de télécharger des applications ; d’un autre côté, la peur ou la méfiance vis-à-vis de l’utilisation de nos données ; enfin, le simple fait de ne pas voir de l'utilité de remplacer sa carte par son portable.
La généralisation du "sans contact", impulsée en grande partie par les mesures sanitaires, a fait réfléchir les gens quant aux conséquences que peut avoir la "vie dématérialisée", perçue comme "imposée". En 2021, selon une étude de l’Observatoire Cetelem sur la perception de la généralisation des activités à distance ou en ligne, même si 74 % des participants à l’enquête sont conscients que le sans contact va continuer à se généraliser, son intensification ne ravit pas tous les Français. Il est ressenti au contraire comme une pratique qui vient s’installer "à marche forcée". Selon le rapport, les Français sont en fait accrochés à un monde riche de contacts humains et physiques, plutôt qu'à davantage d'interactions numériques. D’ailleurs, des groupes militent encore pour le retour à un monde sans traçage permanent.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.