Pénurie de carburant : un tiers des stations des stations-service à sec, et chez vous ?

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 25 mai 2016 - 14:58
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A la pompe.
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Dans de nombreux départements, la situation se dégrade en raison de la panique des automobilistes.
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D'après le co-fondateur de l'application Mon Essence, "4.026 stations sont peu ou prou en pénurie de carburant". "Il n'y a guère que l'Est et le Centre qui ne sont pas touchés", a déclaré Pierre Auclair à France Info ce mercredi. "FranceSoir" fait le point sur la situation région par région.

"Il n'y aura pas de pénurie. Une station sur cinq seulement est en difficulté", déclarait le secrétaire d'Etat aux transports Alain Vidalies aux médias dimanche 22. Trois jours plus tard, pourtant, la situation a largement empiré. Selon Pierre Auclair, le co-fondateur de l'application mobile Mon Essence, qui propose une carte interactive actualisée en temps réel des stations-service et de leurs prix, un tiers d'entre elles seraient désormais à sec. "Aujourd'hui on a 4.026 stations peu ou prou en pénurie de carburant", a-t-il annoncé sur France Info ce mercredi 25. "Vendredi, il y avait 300 stations en pénurie", a-t-il comparé. "C'est très compliqué dans l'Ouest, ça se densifie en région parisienne et toute la vallée du Rhône jusqu'au bassin méditerranéen est touchée. Il n'y a guère que l'Est et le Centre qui ne sont pas touchés", a-t-il observé. FranceSoir fait le point sur la situation, région par région.

A Nantes, certains points de vente ont décidé de trouver d'autres fournisseurs pour remplir leurs cuves, mardi 24, alors que la raffinerie Total de Donges était toujours à l'arrêt. Dans certaines stations-service, le temps d'attente dépassent l'heure complète. Et, comme le note 20 Minutes, ces files vont jusqu'à perturber la circulation. Des bouchons ont ainsi été observés sur "l'île de Nantes, boulevard Schumann ou au niveau du rond-point des Châtaigners". Les trajets de plusieurs lignes de bus ont ainsi dû être modifiées. A Angers, l'une des premières grandes villes de l'Ouest touchée, les automobilistes luttent depuis ce week-end, pour trouver de l'essence. A Rennes, la préfecture a indiqué que la situation allait s'améliorer. Selon Ouest-France, de nombreuses stations restent toutefois fermées ce mercredi 25, faute d'approvisionnement. Dans un arrêté, le préfet du Finistère a décidé de lever la limitation des achats de carburants à 20 litres. En revanche, il est désormais illégal de constituer des stocks en recourant à des bidons: "la distribution aux usagers de carburant dans des récipients portables est interdite, sauf pour motivation directement liée à une activité professionnelle", est-il indiqué. 

En Normandie, de nombreuses stations sont à sec depuis la semaine dernière. Dans le département de la Seine-Maritime, plus de 13 millions de litres d'essence ont été livrés lundi. Mais, comme l'indique la préfecture, "en dépit de réapprovisionnements massifs, environ 30 % des stations-services du département restent impactées, notamment dans l'arrondissement du Havre", où les salariés du port pétrolier, qui assure 40% des importations en France, ont voté la grève lundi 23 au soir. Dans le Calvados, les stations étaient déjà presque à sec ce mercredi à Caen. Sur sont site Internet, la préfecture fait savoir que 32 stations-service sont en rupture totale, 38 sont en rupture de SP95, 34 en rupture de SP98, 40 en gazole. Trente stations restent réservées aux services prioritaires comme les secours, la sécurité et l'énergie. "Dans l'attente d’un réapprovisionnement des stations-service du ‪‎Calvados, la vente de carburant a été limitée à 20 euros par plein tant pour les véhicules légers que pour les poids-lourds", est-il précisé.

Le Nord de la France est particulièrement touché du fait de la localisation de plusieurs dépôts pétroliers bloqués. La préfecture du Pas-de-Calais, puis celle du Nord, ont interdit de vendre, d’acheter, de distribuer ou encore de transporter du carburant dans tout récipient transportable (jerricans, bidons, etc.). Elles ont également décidé de réquisitionner temporairement un nombre limité de stations-service afin de ravitailler les services prioritaires, rapporte la Voix du Nord.

En Ile-de-France, la situation, calme jusqu'à présent, se dégrade en raison de la panique des automobilistes. Lundi et mardi, le carburant manquait aux portes de Paris et dans la capitale. Des files d'attentes ont été constatées dans les stations-service. Certaines étaient par ailleurs fermées à Roissy, Orly, Pantin ou Issy-les-Moulineaux.

A Lyon aussi les gens prennent peur. Dans le Rhône, 20 Minutes évoque seize stations "à sec". La raffinerie de Feyzin, qui approvisionne près des trois quarts des stations du département est à l'arrêt complet. Toulouse est quant à elle relativement épargnée par le blocage des dépôts. Lundi soir, les stocks d'essence du département de la Haute-Garonne - Esso Toulouse Fondeyre et Total Lespinasse - équivalaient à 90 % du stock normal. En revanche, de très nombreuses stations du département subissent des problèmes de ravitaillement. A Montpellier, plusieurs stations essence sont à sec ce mercredi. Il est toutefois possible de trouver du carburant dans la ville et ses alentours. Dans le Vaucluse, le manque d'essence crée là encore des psychoses chez les automobilistes. Lundi, une bagarre a éclaté entre un consommateur et un vigile de Leclerc. Le préfet assure toutefois qu'il n'y aura pas de pénurie.

Dans le Var, enfin, les habitants ne pourront acheter que vingt euros d'essence pour leur véhicule ou quinze euros pour le gazole, a tranché le préfet du département, ce mercredi. Concernant les véhicules poids lourds, la limitation est fixée à cent euros en gazole par prise. Là encore,"la distribution dans les récipients portables (jerricans, citernes...) est interdite". Sept stations-service ont été réquisitionnées pour les véhicules d'urgence et ceux des forces de l'ordre.

 

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