Pourquoi utilise-t-on un système "15-30-40-jeu" pour compter les points au tennis ?
Pour un néophyte, le système de comptage des points au tennis semble incompréhensible. Il est en effet issu d'une tradition bien plus ancienne que le tennis lui-même et ne correspond à aucune réalité concrète sur les courts d'aujourd'hui.
Revoici, comme chaque année fin mai, le prestigieux tournoi de Roland-Garros, porte d’Auteuil à Paris. L’occasion pour ceux qui ne suivent pas ce sport de près de s’intéresser à une discipline qui surprend d’abord par… son système de points. "15-0"? "30-15"? "0-40"? D’où viennent ces termes déroutants pour celui qui s’intéresse au tennis pour la première fois, d’autant qu’ils pourraient tout à fait être remplacés par "1,2,3 ou 4" sans réel changement dans le jeu?
La réponse n’est pas à chercher dans le tennis lui-même mais dans son lointain cousin, le jeu de paume. Ce sport très pratiqué aux XVIIe et XVIIIe siècles se jouait avec des raquettes (initialement même avec des gants en cuir), une balle, et sur un terrain coupé d’un filet. Les deux adversaires se tiennent au premier point sur la même ligne. Le premier qui marque le point a le droit de s’avancer de "15 pieds" en direction du filet. Au second point, l’avance est de "30 pieds". Au troisième, le gain n’est que de 10 pieds supplémentaires pour atteindre les 40 pieds (et non 45 pieds, trop près du filet). D’où ce compte moderne au tennis en 15-30-40-jeu, sans lien concret bien entendu avec la distance du joueur par rapport au filet.
C’est donc de cette explication historique que date ce système de comptage des points, que l’on ne retrouve d’ailleurs pas lors d’un tie-break (le jeu supplémentaire en 7 points gagnants minimum pour départager deux joueurs à six jeux partout dans un set), dispositif définitivement adopté en 1979.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.