Précarité : 4,5 millions de Français majeurs vivent chez leurs parents

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 06 décembre 2015 - 16:06
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Film Tanguy Affiche
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Dans le film "Tanguy" (2001), le fils de 28 ans était heureux de vivre chez ses parents. Aujourd'hui c'est plutôt une nécessité, pour 4,5 millions de Français.
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Selon un nouveau rapport de la Fondation Abbé-Pierre, 4,5 millions de Français de plus de 18 ans sont contraints de vivre chez leurs parents à cause du marché de l'emploi et du marché de l'immobilier. Le cliché du film "Tanguy" est brisé, rester chez ses parents n'est plus un choix mais une nécessité.

"La face cachée des Tanguy, ces jeunes en hébergement contraint chez leurs parents": c'est le titre d'un rapport de la fondation Abbé-Pierre, publié samedi 5, qui révèle qu'au total 4,5 millions de Français de plus de 18 ans vivent chez leurs parents ou leurs grands-parents.

"Parmi eux, 1,3 million ont plus de 25 ans. 1,5 million ont un emploi rémunéré, dont la moitié en CDI à temps complet. Près d’1 million ont déjà vécu dans un logement indépendant avant de revenir au domicile parental, souvent faute de solution alternative", précise le rapport, qui se base sur les chiffres de  l'enquête nationale Logement (ENL) 2013 de l'Insee.

Les résultats de ce rapport brisent les idées reçues et le cliché du film Tanguy, sorti en 2001 et réalisé par Etienne Chatiliez. Le visage du trentenaire heureux de vivre avec ses parents dans un bel appartement ne peut désormais plus être considéré comme un lieu commun.

"Le nombre de jeunes hébergés cumulant plusieurs critères de contrainte (personnes de plus de 25 ans revenues après une décohabitation au domicile parental faute de logement autonome) a augmenté de 20 % entre 2002 et 2013, passant de 282.000 à 338.000", ajoute le rapport, qui estime que "ces chiffres massifs posent la question de marchés immobiliers devenus inaccessibles pour une large part de la population, en particulier les jeunes qui figurent au premier rang des victimes de la crise du logement".

La fondation, qui milite et agit contre le mal-logement, avance des propositions: "Des logements aidés dédiés aux jeunes pourraient être financés de manière accrue, qu’il s’agisse de résidences étudiantes, de foyers de jeunes travailleurs ou de logements sociaux adaptés aux jeunes par exemple. De plus, une régulation volontariste du marché locatif privé profiterait en particulier aux plus jeunes".

Pour la fondation, "cela passerait notamment par l’application de l’encadrement des loyers prévu par la loi ALUR aux 28 agglomérations visées initialement, par une revalorisation des aides personnelles au logement (APL) ou par la mise en œuvre d’une véritable garantie universelle des loyers. Or, sur ces trois points phares, le gouvernement a montré depuis 18 mois une véritable réticence à tenir ses engagements, voire y a ouvertement renoncé".

La fondation Abbé-Pierre conclut en estimant que "le blocage du parcours résidentiel de millions de jeunes aujourd’hui devrait au contraire inciter les pouvoirs publics à impulser des politiques bien plus ambitieuses. Ce que la Fondation Abbé Pierre appelle de ses vœux sans attendre".

 

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