Quelques astuces pour un Noël sans Covid, et pour dépasser le simple "On coupe la bûche en deux et papy et mamie mangent dans la cuisine"
Suite aux dernières déclarations du Président de la République, les français savent qu’en théorie, ils pourront passer Noël en famille. Mardi 24 novembre le professeur Rémi Salomon, président de la commission médicale d'établissement de l'AP-HP (assistance publique - hôpitaux de Paris), a donné un conseil sanitaire très (trop) évocateur pour protéger les personnes vulnérables lors du réveillon de Noël en famille : "On coupe la bûche de Noël en deux et papy et mamie mangent dans la cuisine". Pour aller un peu plus loin que ce conseil peut-être un peu simpliste, nous vous proposons une liste d’astuces inspirées des conseils donnés aux américains pour passer les fêtes de Thanksgiving en famille.
Peu d’invités, si possible sans personnes vulnérables
Un des conseils les plus évidents valable pour Thanksgiving ou Noël, est tout d’abord d’organiser une réunion familiale à petite échelle. Une grande réunion de famille avec tous les cousins éloignés est hors de question. Selon le Dr Anthony S. Fauci, le plus grand spécialiste des maladies infectieuses aux Etats Unis, cité par le New York Times “Il ne faut pas inviter beaucoup de monde, mais cela ne veut pas dire que personne ne doit se rassembler pour les fêtes”. Toutefois, il faut être prudent et prendre en compte la vulnérabilité des personnes réunies pour pouvoir les protéger. En Belgique pour les fêtes de fin d’année la règle sanitaire actuelle est celle du « foyer familial + 1 personne ». D’autres infectiologues parlent souvent d'une limite de 6 invités. Pour Thanksgiving, le Dr Fauci avait indiqué qu’il était préférable de ne pas mélanger du tout des foyers différents.
L’importance de la ventilation
Qui dit famille, dit maison, et donc espace confiné. Il est donc crucial de faire très attention à la ventilation. Selon un article chinois publié dans les Annals of Internal Medicine, les probabilités de propager le virus au sein du foyer sont très élevées, en grande partie car plupart des maisons, au contraire des bureaux, hôpitaux et restaurants sont mal ventilées. L'Organisation mondiale de la santé a récemment déclaré que pour réduire la propagation virale, il est recommandé d’ouvrir les fenêtres au moins six fois par heure pour que la ventilation modifie le volume total d'air dans une pièce. L'épidémiologiste Antoine Flahaut considère que la ventilation mécanique contrôlée (VMC) des habitats modernes ne renouvelle l'air qu'une fois par heure, ce qui est donc insuffisant.
Le professeur de génie mécanique et expert en ventilation à l'Université du Colorado, à Boulder. Shelly Miller indique que les ventilateurs d’extraction qui visent à éliminer les produits polluants, combinés aux fenêtres régulièrement ouvertes, peuvent aider. Un filtre à air portable peut également réduire les risques.
S’embrasser ok, mais avec précaution
Dans un précédent article, nous rappellions qu’on peut toujours embrasser ses proches même en temps de pandémie, car le risque d'exposition lors d'un bref câlin peut être étonnamment faible. Le toucher est aussi un besoin de base, particulièrement pour les personnes âgées. Il existe de nombreuses manières de limiter et contrôler ce stress, et l’une d'entre elles est le contact physique: il est scientifiquement prouvé que le simple fait de tenir la main d'un être cher calme le stress, et permet donc de diminuer les risques de problèmes liés au stress dans une période difficile. Le Dr Marr insiste aussi sur le fait que le risque de transmettre le virus par les câlins est faible mais n'est pas nul; les gens “doivent choisir leurs câlins avec sagesse”.
Prendre des précautions bien avant Noël
Il est important de demander aux invités de prendre les précautions nécessaires bien avant le réveillon. Les invités peuvent par exemple réduire leurs déplacements et être particulièrement vigilants deux semaines en avance. «Tout le monde peut essayer de réduire le nombre de contacts pendant au moins la semaine précédant l'événement, et faire de même après aussi», a déclaré Julia Marcus, épidémiologiste spécialiste des maladies infectieuses et professeure agrégée au département de médecine des populations de la Harvard Medical School.
Si possible, réveillonnez à l’extérieur
Enfin, si le temps le permet, pourquoi ne pas organiser un Noël au balcon, ou privilégier les espaces ouverts ou semi ouverts, les plus aérées possibles.
Raccourcir la durée du dîner
Il est connu que la probabilité de transmission du virus augmente avec le temps de cohabitation dans un même espace confiné. Pour Noël, il peut donc être judicieux d’oublier les réveillons qui s’éternisent toute la nuit, ponctués par d’innombrables trous normands...
Respecter les gestes barrières basiques (lavage des mains, distanciation, port du masque)
Enfin, ça n’est pas parce qu’on fête Noël qu’il faut oublier les gestes barrières, et les précautions de bon sens. Il faut absolument éviter par exemple, de partager les ustensiles de service, ne pas oublier de se laver les mains fréquemment, garder ses distances, et autant que possible, porter un masque.
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