Sondage : 72% des Français en faveur de la reconnaissance officielle des langues régionales
Les Français seraient-ils très attachés à leur patrimoine local linguistique malgré la faiblesse du nombre d’entre eux sachant parler une langue régionale? C’est en tout cas l’interprétation que l’on peut faire du sondage Ifop paru ce dimanche dans le quotidien régional Ouest-France, indiquant que 72% se disent favorables à la reconnaissance officielle des langues régionales. Sans surprise, ce chiffre monte même à 85% dans les départements où elles sont effectivement parlées.
La France a une position pour le moins ambiguë sur la question: certes l’Hexagone a signé en 1999 la Charte européenne des langues régionales, mais 16 ans après le traité n’a toujours pas été ratifié car retoqué par le Conseil constitutionnel. Les différents gouvernements ne se sont alors pas spécialement pressés pour faire évoluer la situation. Mais François Hollande a annoncé qu’un projet de loi serait bientôt déposé pour débloquer la situation. C’est en tout cas le sens d’une lettre que le Président a envoyé une lettre au député PS du Finistère Jean-Jacques Urvoas que ce dernier a rendue publique jeudi 4 juin.
Et cette question pourrait bien prendre une dimension politique car le clivage s’avère marqué selon l’appartenance partisane: ainsi si les sympathisants socialistes sont dans la moyenne du sondage avec 70% d’opinions positives, ce chiffre atteint 76% pour le FN et surtout 80% pour Europe Ecologie Les Verts. A l’inverse ce chiffre tombe à 60% chez Les Républicains. Quand à l’extrême gauche, si le Parti communiste français s’est dite favorable à la démarche, Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) met en garde contre une "nouvelle agression contre l'unité et l'indivisibilité de la République".
Petit bémol cependant pour les défenseurs des langues régionales: même si le résultat du sondage est bon, la proportion d'opinions favorables a reculé de 6 points depuis un sondage similaire réalisé en 1999.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.