Bon(ne) client(e) pour "Le dîner de con(ne)s" ?
ÉDITO - Avec Jean Castex, Sibeth Ndiaye, Pap Ndiaye, Jacqueline Gourault, Élisabeth Borne et Cie, Emmanuel Macron a fait et continue de faire montre de sa volonté de s'entourer de ministres qui ont l'air à ce point complètement déconnectés de la réalité, ou carrément "débiles" que, c'est vrai, comparé à eux, il aurait presque l'air intelligent. Presque. Voire normal. Équilibré. Un chef d'État.
Et "débiles", ce n'est pas de moi. C'est Élisabeth Borne elle-même qui a affirmé cela pour 50% des membres de son Gouvernement. La regarder et l'écouter parler avec objectivité, n’amène-t-il pas à la conclusion qu’elle est la matérialisation de cette maxime et de ce proverbe : " C'est celui qui dit qui est" et "On n'apprend pas à un vieux singe à faire des grimaces" ?
Toutefois, pour ce qui est d'avoir l'air complètement débile, ou d'exceller dans ce rôle, un membre du Gouvernement se détache de ce "groupetto", le groupe de spécimens qu'il y a dans le Tour de France de la déliquescence politique et morale totale que la Macronie effectue depuis 2017. Et à vitesse grand V depuis l'arrivée de Madame Borne à Matignon, comme si effectivement la troisième dose du "vaccin" anti-Covid-19 avait agi sur eux tel "un booster", pour ce qui est d'atteindre chaque jour des sommets toujours plus vertigineux dans la décadence et l'incompétence.
Ce membre, c'est Marlène Schiappa. Son audition par le Sénat dans le cadre du scandale du Fonds Marianne, est venue confirmer qu’elle fait la course en tête dans cette déliquescence de par son incompétence.
Mais sur ce coup, ça lui a été éminemment utile. Profitable davantage que d'habitude. Pardi ! Entre apparaître incontestablement coupable de détournement de fonds publics et de recel (délits punis de dix ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende) ou passer pour la dernière des gourdes, le choix était judicieux.
Judicieux et facile puisqu'elle n'a fait là qu'adopter la stratégie de Gérard Collomb lorsqu'il a été auditionné lui aussi par le Sénat, dans le cadre de l'affaire Benalla.
Depuis sa prise de fonction, elle semble être de toutes les dégénérescences qui matérialisent la liquéfaction intellectuelle institutionnalisée par la Macronie. Alors si Marlène Schiappa avait répondu de façon précise et intelligente aux questions qui lui ont été posées lors de cette audition publique au Sénat, est-ce que, là, ça n’aurait pas été de sa part se moquer de nous ? Et gâcher notre plaisir.
Cependant, le "sketch" auquel nous avons assisté à cette occasion, est nettement plus obscène que son apparition en une de Playboy. En effet, quoi de plus obscène, dans un État dit de droit, qu'une ministre qui n'est nullement au courant de ce qui est fait en son nom et à notre préjudice, dans son propre ministère ?
Durant son audition par le Président Raynal et le rapporteur du Sénat, Marlène Schiappa est apparue très maigre niveau arguments, et particulièrement mal à l'aise dans cette position, paradoxalement.
Néanmoins, finalement c'est cette dernière qui est sortie gagnante de ce triolisme inquisitorial, de ce "deux qui la tiennent, trois qui critiquent". Car en se montrant faussement beaucoup plus bête qu'elle n'est en réalité, n’est-ce pas elle qui leur a fait la nique ?
Oui, en jouant ainsi à fond la carte "Ispèce di Counasse" (dédicace au Mollah Omar des Guignols de l'Info de la belle époque), Lady Marlène a réussi à faire en sorte que, in fine, ce sont les autres participants à ce "dîner de cons" qui sont passés pour des imbéciles, des accusateurs particulièrement inefficaces, incompétents, voire complaisants.
Pourquoi ? Parce que grâce à cette stratégie Madame Schiappa n'a donné aucune preuve matérielle pouvant engager sa responsabilité. En tout cas pas tel que le droit pénal français le définit, à savoir la preuve de la volonté de se rendre coupable du délit visé, exigée par l'article 121-3 du Code pénal.
Or, c'est uniquement en application du droit pénal français que la responsabilité de Marlène Schiappa peut être engagée. Sa responsabilité politique elle ne peut pas l'être, c'est-à-dire l'obligation morale de démissionner quand on n'est pas à la hauteur. Lorsque, manifestement, on a fauté, au minimum par incompétence ou, plus grave, avec la volonté prouvée matériellement de se rendre coupable d'une infraction pénale.
Car on l'a vu avec en point d'orgue Éric Dupond-Moretti qui refuse de démissionner, malgré le fait qu'il est mis en examen pour des faits qu'il a commis dans l'exercice de ses fonctions de ministre de la Justice, telle est la règle posée par Macron : même si cela valait à coup sûr au citoyen lambda d'être licencié sans indemnité, nulle frasque ne peut justifier qu'un ministre ne démissionne.
Sauf évidemment s'il tient des propos contraires à la position du président de la République concernant les 4 points essentiels de son programme politique : 1) imposer l'hégémonie LGBT+, 2) mettre en place une dictature à la chinoise basée sur le contrôle social, 3) finaliser la destruction du tissu socio-économique du pays - par exemple en ayant annihilé l'industrie - qui a été initiée par François Mitterrand, poursuivie par Valéry Giscard d'Estaing, accélérée par Nicolas Sarkozy et par François Hollande, 4) transférer la totalité du patrimoine des Français vers celui de la poignée d'ultra-riches qui l'ont placé à l’Élysée.
Et de cette impunité, les présentateurs télé vedettes qui servent la soupe à la Macronie bénéficient également. Regardez Jean-Marc Morandini. Il a été reconnu coupable, entre autres délits, d'incitation à la débauche et de détournement de mineurs pour des faits qu'il a admis avoir commis, et malgré cela, il n'a nullement été interdit d'antenne. Il continue de distribuer les bons et les mauvais points dans son émission, à faire la morale aux gens, à dire ce qui est bien ou mal.
Dans quel monde vit-on ? Mais revenons à notre invitée du jour.
Je l'avoue : écouter Marlène Schiappa ne m'a pas laissé indifférent. J'hésitais entre la regarder toucher ses lunettes pour les remettre en place, en guise de toc, pour se rappeler les mensonges qu'elle avait prévu de sortir "En toute honnêteté"* sans que cela ne se voie trop qu'elle se moquait de nous tous.
Quiconque parmi vous a vu cette séquence symptomatique au possible, hélas, de la déliquescence absolue de nos gouvernants, restera probablement dégoûté à vie de la politique française.
*formule par laquelle Marlène Schiappa a commencé chacune de ses réponses.
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