La bête de l'événement est-elle effectivement là ?

Auteur(s)
Xavier Azalbert, France-Soir
Publié le 26 mars 2025 - 08:08
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La bête de l'évenement
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France-Soir, IA
La bête de l'événement est-elle effectivement là ?La bête de l'événement est-elle effectivement là ?
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Résumé : Emmanuel Macron a évoqué « la bête de l’événement » qui serait là, prête à surgir. De quoi parle-t-il ? Peut-être d’une crise totale de la France – économique, sociale, culturelle – orchestrée pour servir les intérêts d’une élite. Deux hypothèses : la « bête », c’est soit Macron lui-même, maître d’un chaos calculé, soit le peuple, poussé à se sacrifier dans une mise en scène tragique. S’appuyant sur Noam Chomsky, ce texte décrypte une possible manipulation : créer un ennemi fictif pour imposer un nouvel ordre, avec des échos historiques inquiétants, de Pearl Harbor au 11 septembre.

La question est posée : la « bête de l’événement » dont parle Emmanuel Macron est-elle vraiment là ? Si oui, de quel événement s’agit-il, et qui est cette « bête » ? Quelle est sa nature, son rôle, et qui l’incarne ? Partons du principe que cette « bête » existe, et tentons d’identifier l’événement en question, puis de déterminer quelle hypothèse – parmi les deux présentées – tient le mieux la route.

Macron a prononcé ces mots – « la bête de l’événement est là, elle arrive » Cet événement consiste en la destruction complète de la France : une dégradation de son économie, de ses infrastructures, de ses institutions, de son histoire et de sa culture. Pourquoi ? Parce que le système actuel, en place depuis la fin des « Trente Glorieuses » (1973), aurait atteint ses limites. Ce modèle, basé sur une collaboration étroite entre élites économiques et politiques, reposerait sur une concentration croissante des richesses, amplifiée sous Macron, et sur une réduction des libertés, soutenue par une répression accrue des contestations.

Mais ce système fatigue. Les ressources qu’il exploite – la patience et la productivité des citoyens – s’épuisent. Même dans les rangs des forces de l’ordre, habituellement fidèles au pouvoir, des voix s’élèvent pour dire « Ça suffit ». Pourtant, ceux qui profitent de ce modèle ne veulent pas y renoncer. Leur plan ? Tout déconstruire pour mieux reconstruire un système similaire, en évitant une révolte populaire. Comment ? En deux étapes : créer un ennemi perçu comme une menace majeure, puis se poser en sauveur face à une crise attribuée à cet adversaire. Noam Chomsky l’a bien résumé : « Pour contrôler un peuple, inventez un ennemi plus dangereux que vous, et présentez-vous comme son protecteur. »

L’événement : une destruction programmée ?

Si cet événement est bien la chute de la France, Macron jouerait un rôle clé. Son « Parce que c’est notre projet ! », slogan de sa campagne de 2017, pourrait refléter cette ambition : un pays démantelé pour être remodelé. Cette idée s’appuie sur une stratégie vieille comme le monde : provoquer une crise – ou la laisser advenir – pour justifier un pouvoir renforcé. Historiquement, les États-Unis ont souvent agi ainsi. En 1898, l’explosion du USS Maine à La Havane, attribuée à l’Espagne (bien que douteuse), a permis de déclencher la guerre hispano-américaine, ouvrant la voie à l’expansion américaine. En 1915, le naufrage du Lusitania, chargé d’armes malgré la neutralité affichée des États-Unis, a poussé l’opinion publique vers la Première Guerre mondiale. Plus tard, Pearl Harbor en 1941 – une attaque japonaise facilitée par des choix stratégiques américains – a servi de prétexte à l’entrée dans la Seconde Guerre mondiale. Enfin, le 11 septembre 2001 a légitimé des interventions au Moyen-Orient et un contrôle accru des populations. Ces exemples illustrent une constante : une crise peut être un levier pour des intérêts puissants.

Qui est la « bête » ? Deux hypothèses s’opposent.

Première hypothèse : Macron comme « bête »

Macron brouille les cartes dans sa communication, mêlant déclarations officielles et fuites calculées. Avec son « en même temps », il laisse entendre que la « bête » pourrait être lui, ou pas ; que l’événement est imminent, ou pas. Dans cette optique, il serait l’architecte d’un chaos volontaire, peut-être une guerre avec la Russie, pour justifier une reconstruction autoritaire. 

Ce scénario évoque l’Ukraine : sous Volodymyr Zelensky, un conflit prolongé – financé en partie par l’Europe – a conduit à une destruction massive, profitant surtout aux États-Unis (terres, ressources). Macron pourrait-il suivre ce modèle ? Provoquer une crise pour apparaître comme le sauveur, tout en servant des intérêts extérieurs ? Cette « bête » aurait une nature calculatrice, visant à maintenir un système favorable à une élite.

Deuxième hypothèse : le peuple comme « bête »

Une autre lecture s’appuie sur le « langage des oiseaux », un code symbolique où les mots cachent leur vrai sens. Ce langage, utilisé dans certains cercles ésotériques ou littéraires, repose sur trois principes : une dualité (parler du ciel pour évoquer la terre), une inversion (nommer le haut pour désigner le bas), et un secret affiché au grand jour (ce qui est évident reste invisible). 

Si Macron l’emploie, dire « la bête arrive » pourrait signifier que le danger est déjà là, incarné par le peuple français. Ce peuple, souvent prêt à suivre ses dirigeants, serait la « bête » sacrifiée dans une crise – guerre ou effondrement – orchestrée pour préserver le pouvoir. Macron fait ici référence implicite au poème « Europe » de Jules Romains (1916), où la « bête » est la guerre de 14-18, écrasant villes et vies. 

Mais, dans ce cas, la « bête » n’est pas surnaturelle : c’est le peuple, manipulé pour jouer un rôle tragique, comme depuis 1789, où il est appelé à se dévouer pour des intérêts qui le dépassent.

Dissonance cognitive et langage des oiseaux : le jeu de Macron
Le « langage des oiseaux » et la dissonance cognitive se croisent dans l’énigme de la « bête de l’événement ». La dissonance cognitive – cet inconfort face à des idées contradictoires – surgit quand Macron parle d’une menace imminente tout en restant flou : est-il la « bête » ou son dompteur ? Ce trouble psychologique, qu’il semble cultiver avec son « en même temps », déstabilise le public, le poussant à rationaliser ou à accepter sa vision comme une synthèse salvatrice
Parallèlement, le langage des oiseaux infuse ses mots d’une ambiguïté symbolique : « la bête est là » est un aveu voilé, un jeu sur la dualité entre pouvoir et peuple, où le sens profond échappe au profane. Macron joue ainsi sur deux registres : il provoque une dissonance pour manipuler les perceptions – un peuple désorienté est plus malléable – tout en laissant planer une aura poétique, comme s’il parlait à une élite qui se sent capable de décoder, mais qui dans la réalité est comme hypnotisée par la dissonance cognitive. Que ce soit calculé (un ENTJ stratégique selon le profil psychologique de Myers-Briggs (2)) ou spontané (sa nature de penseur intuitif), il brouille les pistes, renforçant l’hypothèse d’un chaos orchestré où la « bête », qu’elle soit lui ou nous, sert un projet plus vaste.
 
Quelle hypothèse retenir ?

La première hypothèse suppose une intention claire de Macron, mais manque de preuves tangibles. La deuxième, plus subtile, voit la « bête » comme une victime récurrente de l’histoire. Le tableau « Le retable de l’Agneau mystique » (1432) illustre ce sacrifice : souvent vu comme religieux, il pourrait aussi symboliser un peuple offert en offrande par ses dirigeants. Historiquement, la seconde semble plus plausible : les élites ont souvent utilisé les crises pour consolider leur emprise, laissant le peuple en payer le prix.

L’événement serait une crise majeure, la « bête » soit son instigateur (Macron), soit sa victime (le peuple). Dans les deux cas, le but reste le même : un système reconstruit sur les décombres, au profit de quelques-uns. Les parallèles historiques et les mots de Macron invitent à la vigilance : et si le chaos était déjà en marche ?

 

Maintenant, le temps d'une pose, où vous aurez le choix de lire la version augmentée de cet édito ou bien d'attendre la suite.

 

Note : 
1) Dissonance cognitive et langage des oiseaux : une comparaison

La dissonance cognitive, définie par Leon Festinger, est l’état de tension psychologique ressenti face à des croyances ou comportements contradictoires, incitant à une résolution (ex. : rationaliser ou agir). Le langage des oiseaux, issu de traditions ésotériques, utilise des jeux de mots et des symboles pour dévoiler des vérités cachées (ex. : « vert » et « verre » comme métaphore de transformation). Ces concepts se rejoignent dans leur traitement des contradictions : la dissonance crée un inconfort à apaiser, tandis que le langage des oiseaux exploite cet inconfort pour une révélation. Dans le cas d’Emmanuel Macron, son « en même temps » et sa « bête de l’événement » incarnent cette dualité. Il provoque une dissonance chez son public – menace ou salut, bourreau ou victime ? – dans une stratégie qui désoriente pour mieux contrôler, tout en suggérant, via une rhétorique symbolique, une unification des contraires. Calcul d’un leader rationnel (ENTJ) ou élan intuitif, Macron mêle trouble psychologique et poésie cachée, servant peut-être un projet où la « bête » – lui ou le peuple – est à la fois acteur et pion.

2) Myers-Briggs Type Indicator (MBTI) de Macron : un éclairage sur la « bête »

Le Myers-Briggs Type Indicator (MBTI), outil de typologie psychologique, offre une clé pour décrypter la posture de Macron face à la « bête de l’événement ». Souvent classé ENTJ – extraverti, intuitif, penseur, jugeant –, il incarnerait le profil du « Commandant » : un leader stratégique, visionnaire et déterminé, capable d’orchestrer un chaos pour imposer sa vision. Cet ENTJ excelle à manipuler les perceptions, provoquant une dissonance cognitive chez autrui pour mieux asseoir son autorité, tout en usant d’un langage symbolique – tel le langage des oiseaux – pour envoûter ou désorienter. Si Macron est la « bête », son profil suggère un calcul froid : un architecte du désordre qui se pose en sauveur. Mais s’il désigne le peuple comme « bête », son ENTJ pourrait refléter une intuition sincère, voyant dans la crise une étape nécessaire à une synthèse supérieure. Dans les deux cas, ce type MBTI renforce l’idée d’un homme qui, par ambition ou conviction, joue avec les tensions psychologiques et les significations cachées pour façonner l’événement à venir.
 
Cependant, cette dynamique s’alourdit d’un usage du mensonge maladif, une constante dans sa communication : des promesses de justice sociale contredites par des réformes favorisant les élites (ex. : suppression de l’ISF tout en vantant l’égalité), ou des discours sur la souveraineté européenne minés par des concessions à des intérêts extérieurs. Ce mensonge permanent, couplé à la dissonance cognitive qu’il suscite et au langage des oiseaux qu’il déploie, a des conséquences néfastes : il brouille sa crédibilité, fracture sa connexion avec les Français et engendre une méfiance généralisée, transformant l’ambiguïté en désillusion plutôt qu’en adhésion. 

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