La faute à qui ? (seconde partie)
Comme je vous l'ai dit à la fin de la première partie de cet édito, cette seconde partie est consacrée à la retranscription et à l'analyse des interventions publiques faites par des personnalités politiques majeures et par le syndicat de la magistrature, en commentaire du viol et du meurtre de Philippine. Ce crime inacceptable ne laisse plus personne indifférente. Ce crime qui chez certains réveille des souvenirs cauchemardesques que l’on aimerait pouvoir oublier, mais qui apportent des angoisses chaque jour. Ce crime qui, enfin, en laisse d’autres dans l’incompréhension, ou dans l’appréhension de l'abomination de que cela engendrerait, si un de leurs proches était victime d'un tel crime. Comme a pu me le témoigner une personne violée : « les traces sont indélébiles et indescriptibles ».
L’assassinat de Philippine intervint en plein procès des viols de Mazan, et au moment de la mise en retrait du sénateur Guerriau accusé d’avoir drogué une de ses collèges sénatrices afin de l’agresser sexuellement. En 2023, 114 000 femmes ont été victimes de violences sexuelles en France, et on recense 103 féminicides. Cela nous concerne donc tous.
Au sujet des personnalités politiques, les interventions publiques qui ont retenu mon attention, sont celle de Manon Aubry et celle de Nicolas Sarkozy. Vous comprendrez pourquoi en prenant connaissance de l'analyse que j'en ai tirée.
Ainsi, je commence par Manon Aubry et par Nicolas Sarkozy, et, ensuite, ce sera le tour du syndicat de la magistrature.
À l'instar de Bruno Retailleau, Manon Aubry, elle aussi, s'est montrée difficilement digne de notre confiance, et très difficilement crédible dans le commentaire public qu'elle a livré concernant le viol et le meurtre de Philippine.
Regardez plutôt. C'était le 27 septembre, sur TF1 : « Philippine a été tuée parce que c'est une femme », pour Manon Aubry | TF1 INFO.
« Philippine a été tuée parce que c’est une femme. On ne parle plus que des OQTF, mais à aucun moment des féminicides », a-t-elle déclaré, avant d'ajouter que, tels « des charognards », l’extrême droite récupère le drame. Ce qui n'est pas faux (je lui laisse la responsabilité du terme charognard).
Mais, ne fait-elle pas elle aussi de la récupération politique ? Qui plus est en ajoutant à cette posture insane, cette absurdité suprême qu'elle a hurlée à cette occasion.
Car enfin, Madame, si l'opinion publique est choquée, c'est justement parce que la victime de ce meurtre est une femme. Une jeune femme qui a été arrachée à la vie et qui a subi des sévices terribles. Qui a été indûment tuée, alors qu'elle avait encore toute la vie devant elle. Ç'eût déjà été immonde si la victime avait été un homme de quarante ans, ayant lui déjà profité de sa vie d'adulte, mais c'est précisément parce qu'il s'agit d'une très jeune femme que l'indignation est plus forte.
Et, c'est parce que la commission des faits matérialisant l'homicide dont cette femme est la victime, sont imputés à une personne objet d'une OQTF, que cette indignation est portée à un niveau encore plus haut. C'est-à-dire en ce que, si la procédure OQTF avait été respectée (expulsion du territoire français effective le jour de sa sortie de prison), cette femme n'aurait pas été tuée par cette personne.
Voici qui nous amène à la question de la responsabilité. Pour y répondre, une fois n'est pas coutume, je vais me faire l'écho des propos tenus à ce sujet par Nicolas Sarkozy (un écho positif, mais avec toutefois les quelques « petits » bémols qui s'imposent).
Diable ! Il s'y connaît, le bougre, en matière de récidive : n'est-il pas multi-condamné pénal ?
Voici ce qu'il a déclaré à propos du meurtre de Philippine : « C'est une triple erreur : administrative, politique et judiciaire. »
C'est exact. Mais, en cette occurrence d'un crime intervenu en 2024, imputé à une personne entrée illégalement sur le territoire français en 2018, qui a été commis après exécution d'une peine de prison pour viol, et rendu possible par le fait que la procédure d'OQTF dont cette personne faisait l'objet n'a pas été suivie d'effet, qui, tant juridiquement que matériellement, est le premier et plus haut responsable, le fautif suprême et absolu dans ce que Monsieur Sarkozy appelle une « l'erreur » administrative, politique et judiciaire. C'est lui. C'est Nicolas Sarkozy.
En effet, en 2008, c'est à l'initiative de Nicolas Sarkozy, président de la République à l'époque, que le Parlement réuni en Congrès a adopté le Traité de Lisbonne, à savoir le texte que le peuple a rejeté par référendum trois ans plus tôt. Or, c'est par application du Traité de Lisbonne que les frontières de la France sont devenues totalement perméables, et que les personnes que le droit pénal français qualifie de délinquants, parce que coupables des délits d'entrée illégale sur le territoire national et de maintien illicite sur celui-ci (les étrangers que naguère les médias appelaient des « clandestins »). Et, c'est pareillement par application du Traité de Lisbonne que, la Commission européenne ayant un pouvoir supérieur au droit pénal français, la France ne peut pas refuser l'entrée à ces personnes, sans sinon devoir payer une amende de 20 000 euros par « migrants » à la Commission européenne.
Ensuite, c'est par des magistrats qui en nombre ont été nommés par lui lorsqu'il était président de la République, et qui de plus font partie de la confrérie dont il est un haut membre, que, « hier », Nicolas Sarkozy a été jugé, et donc il escomptait ainsi pouvoir passer à travers les mailles du filet. Eh bin non. « Hier », ces magistrats l'ont désigné coupable. En cela, je conçois aisément que, un rien rancunier, Nicolas Sarkozy désigne « aujourd'hui » implicitement coupables ces mêmes magistrats (les magistrats dans leur ensemble), concernant la partie judiciaire de ce qu'il appelle donc une « erreur » triple ayant conduit à la survenance du viol et du meurtre de Philippine. Néanmoins, Monsieur Sarkozy, c'est grâce à une « erreur » de ce genre-ci, qu'à moult reprises, vous avez bénéficié d'un non-lieu ordonné par un tribunal, ou que vous avez bénéficié d'un classement sans suite ou d'un refus de mener des investigations décidées par le parquet. Si-si ! C'est par application d'une ou plusieurs lois que vous avez promulguées tandis que vous étiez Président, que ces magistrats ont pu opter pour ces décisions en votre faveur. Y compris celle de faire grâce à Monsieur « Tolérance zéro ! » (envers les délinquants officiels que sont les personnes qui comme vous ont été reconnues coupables d'un délit par la justice), de l'humiliation de passer par la case prison, via le choix fait d'une exécution de votre condamnation à de la prison ferme, en placement sous bracelet électronique.
Toutefois, vu le communiqué de presse que le Syndicat de la magistrature a publié le 26 septembre, même les pires détracteurs du délinquant Nicolas Sarkozy pourraient se sentir enclins à le soutenir, notamment ceux de la droite dire « dure » et ceux de l'extrême droite (le Rassemblement national), dans l'accusation qu'il porte à l'encontre des cols d'hermine ; magistrats tant du siège que du parquet à propos desquels Rachida Dati dit « On dirait des petits pois dans une boite », tandis qu'elle était ministre de la Justice, et Garde de « Sceaux » que selon elle, on devrait donc orthographier « sots. »
Jugez-en par vous-mêmes.
Mince ! Outre la pleurniche insipide du début, indigne du serment qu'ils ont prêté de se comporter « en tout » comme de dignes et loyaux magistrats, que nous disent ces messieurs et dames ?
Tout d'abord, ils se satisfont du fait qu'en moyenne, les peines de prison sont mises à exécution dans 95 % des cas, non pas immédiatement, mais dans les cinq qui suivent la date à laquelle le jugement peut être mis à exécution. À savoir le jour de son prononcé, si le jugement est agrémenté d'une mise à exécution provisoire, où à compter du jour où le jugement est devenu définitif. Cinq ans, ma foi, c'est extrêmement long. Excessivement long pour que quiconque puisse s'en satisfaire. Car, derechef lorsque la victime est un magistrat, là, systématiquement le jugement est mis à exécution sans délai : le nécessaire à ce que la personne condamnée soit mise en prison est fait immédiatement.
Dans un second temps que la prison n'est aucunement un gage de non-récidive. Les chiffres le prouvent : c'est rigoureusement exact. Néanmoins, tel n'est pas le sujet en l'espèce. En effet, ce qui est reproché tant à la justice qui avait le pouvoir de l'ordonner (expulsion manu militari au lieu de le faire sortir libre de prison), qu'à l'administration qui elle devait y pourvoir, c'est que la procédure OQTF décidée contre l'auteur désigné du viol et du meurtre de Philippine n'a pas été mise à exécution. Qu'il n'y a pas été procédé. Or, sauf à considérer que ces magistrats sont, soit des béotiens en droit, soit des crétins, soit les deux, alors qu'en réalité, ils ne sont ni l'un ni l'autre, ils savent parfaitement qu'en l'espèce la récidive n'est nullement l'élément à considérer au principal, pour ce qui est de déterminer la raison juridique incontestable de la survenance de ce drame. Dès lors que ce drame est intervenu du fait que cet étranger a pu entrer illégalement sur le territoire national, et y demeurer clandestinement sans que ni la justice ni le pouvoir exécutif ne s'en interpelle, la raison juridique incontestable de la survenance de ce drame, est que la procédure d'OQTF dont l'auteur des faits était l'objet, n'a pas été mise à exécution. Cela toujours dans l'hypothèse officielle, celle où l'auteur des faits est bien Taha O., le Marocain désigné coupable par les politiciens et les médias. Certes, le fait qu'il s'agit d'une infraction commise en état de récidive (concernant le viol, et en état de réitération concernant le meurtre), accentue le caractère fautif de l'État français. Cependant, ce caractère fautif serait tout autant pleinement rapporté s'il s'était agi de la première infraction commise par cet individu.
Et, ce n'est pas tout. Le syndicat de la magistrature a récidivé le 30 septembre, avec ce tweet :
C'était en réponse à la déclaration de Bruno Retailleau :
Outre le ridicule de « toustes » ; à savoir un recours à l'écriture inclusive qui de plus constitue une violation manifeste de l'article 2 de la Constitution (« La langue de la République est le français. »), puisque l'Académie française (autorité en charge de la matière) a décidé que cette dégénérescence de l'orthographe doit être exclue du français ; venant de ces magistrats, hurler à la violation de l'État de droit, c'est vraiment l'hôpital qui se moque de la charité.
En effet, alors que, conjointement, le principe de la souveraineté nationale et de la primauté de la loi qui est posé par l'article 4 de la Constitution (« La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exprime par ses représentants au Parlement et par la voie du référendum. »), et le principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs, imposent aux magistrats d'appliquer la loi votée par le Parlement ou adoptée par référendum, voici ce que font quotidiennement les magistrats du syndicat de la magistrature, eux qui comptent dans leur rang la plupart des magistrats qui siègent à l'Assemblée plénière de la Cour de cassation, de même que la plupart des Présidents des cours d'appel. En lieu et place d'appliquer la loi, messieurs et dames appliquent ces arrêts de la Cour de cassation qu'on appelle « contra legem », parce qu'ils consistent à écarter la loi au profit de la position du droit donnée par la Cour de cassation. C'est la Fête ! La loi stipule « C'est noir », mais la Cour de cassation dit « C'est blanc », elle la juridiction suprême en charge de veiller à ce que les juridictions inférieures ne violent pas la loi. Cela fait, les magistrats qui composent ces juridictions inférieures que sont les tribunaux de première instance et les cours d'appel, applique ces arrêts « contra legem » de la Cour de cassation, en lieu et place d'appliquer la loi. Et, pareil les magistrats du parquet.
Pire encore que cette tartuferie délictuelle (articles 432-1 et 432-2 du Code pénal) ; que d'autres estiment carrément être « un acte de guerre civile », parce que procédant d'un terrorisme judiciaire ; il y a celle qui consiste à soutenir que « Les principes qui organisent notre société démocratique n'est pas à géométrie variable. » Non, parce que, justement, quiconque a été confronté à la justice française, sait très bien que, pour ce qui est d'avoir un respect « à géométrie variable » des principes démocratiques qui organisent notre société, la justice française se pose en leader incontestable et incontesté, aux mains qu'elle est au principal du syndicat de la magistrature.
Fidèle à l'adage qu'on lui attribue de ce fait, « Forte avec les faibles, faible avec les forts », la justice française se montre systématiquement très clémente avec les politiciens des hauts rangs, et extrêmement sévère avec les petites gens qui s'opposent à la politique menée par ces politiciens. Surtout, alors que la justice se montre pareillement très clémente avec les délinquants multirécidivistes qui pourrissent la vie des honnêtes gens, la justice se montre extrêmement sévère envers les honnêtes gens qui, pour pourvoir à cette faillite, tentent de s'en protéger par eux-mêmes.
Et, ce n'est pas fini ! Il y a une matière précise où le respect « à géométrie variable » des principes démocratiques » dont fait montre la justice française est encore plus marquée.
L'espace que prend ma démonstration concernant de point précis étant assez vaste. Les exemples nécessaires à pleinement illustrer mon propos étant nombreux, je propose que nous nous retrouvions sur la troisième et cette fois dernière partie de cet édito.
Ceci d'autant plus que voilà déjà plusieurs pages que je vous accapare ici.
À tout de suite...
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