La lettre du président de la République aux Français que faut-il comprendre exactement ? (seconde mi-temps)

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Xavier Azalbert, France-Soir
Publié le 28 juin 2024 - 16:00
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La lettre du président de la République aux Français que faut-il comprendre exactement ? (seconde mi-temps)
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EDITO - Seconde mi-temps en cette période d’Euro, vous aurez eu le temps de vous désaltérer, de faire une petite pause repos sans publicité. Donc, allez, il faut bien battre le fer tant qu'il est chaud et comme j’ai votre attention… on y retourne !

Pour rappel, en exergue, ce sont les passages où Emmanuel Macron s'adresse, non pas aux Français, en fait, mais aux membres de l'organisation privée, plus ou moins opaque, qui l'a placé au pouvoir. Je les laisse apparaître ici afin de ne pas rompre la continuité de ses propos, ce qui nuirait à la bonne compréhension. Je les traiterai dans à la troisième mi-temps, celle où tout est permis. En noir, entre guillemets et « en italique », ce sont les autres passages « foutage de gueule manifeste et démagogie extrême » de sa prose.

L’élection qui vient est un rendez-vous de confiance, grave, sérieux, à l’occasion duquel nous devons clarifier le choix pour notre pays et pour nos vies.

« Car cette élection n’est pas l’élection d’une femme ou d’un homme, ce n’est ni une élection présidentielle, ni un vote de confiance envers le président de la République. C’est celle de 577 députés. »

Fichtre ! N'est pas le Général de Gaulle qui veut. Alors que dire d’un blanc-bec qui n'a même pas effectué son service militaire. Le référendum constitutionnel portant suppression du Sénat qu'il a organisé en 1969, là oui, c'était « un vote de confiance envers le président de la République » que le Grand Charles a proposé aux Français. Tout le contraire du petit Emmanuel et sa décision de dissoudre l'Assemblée nationale, qui a par là même jeté aux oubliettes la confiance des français, ainsi que leur argent (dans la Seine, où il a promis de se baigner). De Gaulle l'avait promis et annoncé, si le « NON » l'emportait à l'occasion de ce référendum, il démissionnerait. Et, il l'a fait ! Les Français ont voté « NON », il a démissionné.

C'est là toute la différence entre un homme d'État et un homme de paille. Un Chef d'État authentique et une marionnette politicienne en carton, un « faisan ou faisant » aux ordres d'une organisation privée aux intérêts rigoureusement contraires aux intérêts publics du pays.

C’est celle d’une majorité de gouvernement. C’est celle d’une seule question : qui pour gouverner la France ?

« Avec trois propositions claires. L’une, à l’extrême-droite, autour du Rassemblement National.

Elle prétend mieux répondre à l’immigration illégale et l’insécurité sans rien proposer concrètement. Elle divise la Nation en opposant ceux qu’elle nomme de vrais Français et des Français de papier. Elle ignore le changement climatique et ses conséquences. Elle prétend vous rendre du pouvoir d’achat, mais en revenant sur les réformes des retraites ou en faisant des promesses sur le prix de l’énergie, elle augmentera vos impôts. »

Voilà pour les méchants faux opposants et héritiers sur ce point de Jean-Marie Le Pen, dont le programme proposé soi-disant en tant qu'alternative à celui proposé par Emmanuel Macron, lui est pourtant similaire sur quasiment tous les sujets principaux. Tous ou presque. À savoir, excepté le « Trois millions de chômeurs, c'est trois millions d'étrangers en trop ! » que le « Grampf-Père »  de Marion Maréchal (« nous voilà ! ») hurlait à tue-tête lorsqu'ils étaient aux commandes d'un parti dénommé à l'époque « Front National », un Jean-Marie le Pen qui désormais plus que jamais verrait tout ça d'un mauvais œil.

Sous l'appellation « Rassemblement national », ce slogan, sa fille et ses mignons ont donné l'ordre de le circonscrire à un « Trop c'est trop ! » plus politiquement correct qui vise uniquement ceux qu'ils appellent affectueusement « les migrants ». Euh euh, c’est toujours une manière de mettre les points sur les i. Il suffit de les omettre.

C'est là aussi pour paraître plus policés en élaborant une définition fort complexe. Ce sont des étrangers entrés et présents sur le territoire national en violation des dispositions législatives du Code pénal qui qualifient ces faits de « délits », et qui en cela devraient être appelés comme naguère des « clandestins », et considérés et traités comme des délinquants. Et non pas comme des réfugiés politiques demandeurs d'un asile éponyme qui ne leur a pas été accordé par l'autorité compétente, puisqu'en outre, ils ne l'ont pas demandé.

Jordan Attal ou Gabriel Bardella, c'est bonnet blanc et blanc bonnet. D'accord, blanc clair pour l'un, et un blanc un tantinet plus foncé pour l'autre. Et, inversement ! Cela dépend des sujets. Il nous reste « cinquante nuances de gris » pour élaborer et ceci sans aller sur les terrains du nombre des années. Car à eux deux, ils totalisent un grand nombre d’années d’inexpérience en la matière, de régir un pays, ou tout simplement l’éducation nationale que Jordan Attal n’a pas connue. Hormis quand l'un d'eux en était ministre pendant quelques mois.  À ce rythme, plus besoin de s’appeler Mbappé pour jouer au football… ou parler de politique. Surtout lui qui a mis les voiles en partant jouer sur d’autres terres que celle du PSG. On en reparlera en troisième mi-temps

« La seconde proposition est celle formulée par la France insoumise et ses alliés. Elle refuse la clarté sur la laïcité et l’antisémitisme. Elle est divisée sur la réponse à apporter au changement climatique. Elle prétend répondre aux injustices de notre société par une augmentation massive des impôts pour tous, et pas seulement pour les plus riches. »

Ah bon ?

Là encore, « Cékiki » qui « refuse la clarté sur la laïcité » le plus, entre une extrême gauche qui, pour séduire les électeurs de confession musulmane, prône l'instauration en France d'une charia « modérée » compatible avec les lois de la République » (tiens un jour, faites-moi penser à poser la question à M'bappé, sur ce qu’il pense de la religion maçonnique), et un président de la République en exercice qui célèbre une fête non-laïque à l’Élysée ? Une célébration officielle d'Hanoucca qui, derechef, est obligatoirement encline à générer de l'antisémitisme primaire. Pourquoi ? Parce qu'elle apporte en abondance de l'eau au moulin de ceux qui clament qu'en France « les Juifs » bénéficient d'un traitement de faveur de la part des institutions. Que les interdictions faites par la laïcité, c'est uniquement pour les chrétiens et les musulmans ! Les Juifs, eux, non.

De surcroît, cela accentue la fracture profonde que ce sentiment a créée dans la société française. Un sentiment passé de palpable, à matérialisé par des actes antisémites commis subséquemment, avec l'adoubement plus qu'assumé, affiché, revendiqué de tout l'appareil politique étatique français, envers Israël et la politique d'apartheid criminel sur la bande de Gaza : la version israélienne du « quoiqu’il en coûte » décidée par l'État hébreu. L'ignominie du crime contre l'Humanité portée à son paroxysme en cette circonstance, qui a fait réagir de nombreux pays et la Cour pénale internationale. À savoir par référence faite à la Shoah, l'extermination des Juifs d'Europe occidentale : la solution inhumaine décidée par l'état nazi.

Quant à l'augmentation des impôts, quel escroc !

Ah si ! Excusez-moi. Emmanuel Macron qui crie au loup, qui accuse à l'avance l'extrême gauche d'une augmentation des impôts pour les plus démunis, alors qu'il les a drastiquement augmentés depuis sept ans, tout en réduisant dans une mesure encore plus importante les impôts des ultrariches qui l'ont placé au pouvoir à cet effet, morbleu ! (laïcité oblige) C'est un peu comme si, en 1923, juste après son putsch raté, Adolf Hitler avait, depuis sa retraite forcée dans sa prison V.I.P., postérieurement à la dissolution de son groupement politique originel : accusé à l'avance les Juifs d'Allemagne, de vouloir substituer à la République de Weimar, une dictature totale, comme celle qu'il a instaurée douze ans plus tard, après avoir été élu démocratiquement Chancelier en 1933. Les éléments géopolitiques historiques sont de sortie, en tant que remplaçants, dans cette seconde mi-temps. Et nous ne sommes pas en rade en cette matière, car avec Emmanuel Macron la profondeur de banc est grande, immense, tant il donne l’impression de préférer laisser voir la France perdre sa place devant l’Allemagne.

« La troisième proposition est celle du bloc central d’Ensemble pour la République ! Elle est portée par un Premier ministre et des responsables politiques que vous connaissez, et propose de continuer les réformes pour le travail, la réindustrialisation, une écologie des résultats, pour investir dans les services publics sans impôts ni dette supplémentaire et de défendre une laïcité assumée et une autorité restaurée depuis l’école jusqu’à la justice. Elle défend des choix clairs sur Israël et Gaza comme sur l’Ukraine et a bâti depuis 7 ans une armée plus forte dont nous aurons doublé le budget.

Cette troisième voie est la meilleure pour notre pays. Non seulement parce qu’elle protège les Français et prépare l’avenir. Mais parce qu’elle est la seule à pouvoir à coup sûr faire barrage à l’extrême droite comme à l’extrême gauche au second tour.

Les candidats d’Ensemble pour la République ont d’abord un bilan qui sans doute n’est pas parfait mais qui serait remis en cause si les extrêmes l’emportaient. Depuis sept ans, beaucoup a été fait : l’attractivité retrouvée, les usines rouvertes, les plus de 2 millions d’emplois créés, les baisses d’impôts, les hausses de salaires notamment pour nos soignants et nos professeurs, l’écologie à la française qui permet de faire baisser les émissions six fois plus vite, le renforcement de nos services publics en Hexagone comme en outre-mer, l’action pour l’égalité entre les femmes et les hommes, l’accompagnement et l’inclusion des personnes en situation de handicap, la protection face aux crises comme le COVID, la guerre en Ukraine ou l’inflation.

Tout cela mérite que nous continuions le travail. »

Je traduis :

« C'est nous les meilleurs. Moi le premier. C'est moi qui vous ai sauvés du covid. Et c'est moi aussi - et tout seul ! - qui ai sauvé la planète. Quoi qu’il en coûte. À coups de milliards dans les deux cas. En fait, comme à la grande époque des Verts, l'A.S.S.E. : « Qui c’est les plus forts évidement c’est les verts ! », à part que Manu, lui, n’a plus beaucoup de supporters. Et en plus ce ne sont pas les meilleurs : il faut qu’il les abreuve encore de quelques euros pour continuer.

Et surtout, c'est moi, Emmanuel 1ᵉʳ, le guerrier ultime, qui vous protège contre les méchants Russes et leur chef de guerre : Vladimir Poutine le cruel. Si l'extrême droite ou l'extrême gauche remporte les élections, la situation sera mille fois pire que l'état de dégénérescence, dans tous les domaines et à tous les niveaux, dans lequel la France se trouve après sept années de ma gouvernance pourtant somptueuse en tous points, et glorieuse au possible. »

 

Ce qui fait « rire », et montre à quel point Emmanuel Macron est incapable d'admettre qu'il est totalement incapable de réussir quoi que ce soit qui aille dans le sens des intérêts de la France. C'est la formule qu'il utilise concernant son bilan : qui « sans doute » n'est pas parfait.

Si-si ! Lui, il pense qu'il est parfait. Que tout est parfait ! Tant lui-même, évidemment, que son bilan.

Du coup, il s'accorde concernant son bilan, l'expectative que pourtant l'évidence manifeste lui dénie : il a tout bon. Sans doute possible : son bilan est parfait. Et, dès lors, il veut terminer le boulot, le sale boulot qu'il a été chargé de faire : « Tout cela mérite que nous continuions le travail. »

Viens ensuite le pamphlet des promesses électorales : il apportera très prochainement des solutions aux problèmes que les Français subissent au quotidien depuis qu'il est aux commandes du pays.

Mais l’objectif ne peut être seulement de continuer ce qui a été fait.

« J’ai entendu que vous vouliez que cela change.

Je vous ai entendus sur l’insécurité, l’impunité. Sur les vies rendues impossibles par les délinquants, par les récidivistes, par la violence de certains mineurs dans nos villes et dans nos villages. Cela a beaucoup nourri le choix de certains pour le Rassemblement National.

Le gouvernement devra donc apporter des réponses beaucoup plus fortes et fermes. »

On appelle cela « caresser dans le sens du poil. » Insécurité, délits et crimes d'atteinte à la personne au quotidien partout en France, et impunité pour ceux qui commettent les actes qui en procèdent, aux déçus du macronisme qui ont voté pour le RN aux européennes en raison de ces problèmes. Emmanuel Macron propose, pour les résoudre, un copier/coller du programme du Rassemblement National.

Et, immédiatement après, il fait pareil avec les déçus du macronisme, qui eux ont voté pour les partis qui constituent aujourd’hui le Nouveau Front Populaire, et ceci en raison de ces autres problèmes :

« Vous avez exprimé une demande forte de justice sociale. Aujourd’hui en France, quand on ne grandit pas dans « la bonne famille » ou dans le « bon quartier », atteindre le niveau de vie de ceux qui sont bien nés est quasiment impossible. Même quand on a beaucoup de talent. Et même en travaillant durement. Aussi, le prochain gouvernement devra refonder la politique de l’enfance, protéger mieux nos jeunes et lutter plus fortement contre toutes les discriminations. »

Avec toutefois une petite différence. Pour résoudre ces problèmes-là, Emmanuel Macron ne propose pas un copier/coller du programme du Nouveau Front Populaire, mais une version hyper édulcorée, cantonnée à « refonder la politique de l'enfance » ; sans spécifier en quoi cela consiste précisément ; protéger « mieux » nos jeunes (pour sous-entendre qu'il les a déjà protégés durant ces sept années), et lutter « plus fortement » (sous-entendu identique) contre « toutes » les discriminations (y compris donc celles qui n'ont pas pu bénéficier de ses bonnes grâces, mais ce n'est pas de sa faute), à savoir le blabla qu'il affectionne.

Mais enfin, pourquoi s'en priverait-il ? De l'extrême droite à l'extrême gauche, centre compris, cette technique de l'enfumage fonctionne hélas auprès de la majorité des électeurs.

Voilà pour la traduction des passages « foutage de gueule manifeste et démagogie extrême. »

Comme annoncé ici et dans la première mi-temps de cet édito, passons maintenant à la troisième mi-temps (après une petite pause bien méritée). Celle consacrée à la traduction d'autres passages de la lettre d'Emmanuel Macron.

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