L’intégration par voie d’examen
Sur le territoire français, il y a « des gens » qui ne se « sentent » pas Français. Comme les touristes … Normal. Mais aussi, parmi les habitants, des étrangers qui séjournent irrégulièrement ou pas, et des Français, naturalisés ou descendants d’anciens naturalisés. Parmi eux, certains veulent imposer la mise en œuvre des préceptes de leur religion extérieure ou leurs coutumes d’origine. Parmi eux encore, des individus qui vivent (exactement comme les délinquants qui n’ont aucune attache avec l’étranger) en contravention avec la loi pénale.
Ce qui indispose (1)
Surtout quand certains (étrangers) vivent sur le territoire sans titre de séjour, et, sous le coup d’une OQTF inexécutée ou… inexécutable, font un mauvais coup (2).
C’est dans ce contexte que des gens du gouvernement ont trouvé une idée à présenter à l’opinion publique.
Ils prédisent obtenir l’intégration des étrangers en faisant passer à ces derniers, - quand (… et si …) ils demandent un titre de séjour - des sortes d’épreuves. De connaissance de la langue française et de connaissance de rudiments de l’histoire de France et de divers principes (sur la base desquels la société française est – à tout le moins - censée devoir fonctionner)
Selon les propos ministériels, les lauréats d’un premier test de langue française auront droit à un titre de séjour d’une petite durée, les lauréats d’un test plus calé auront droit à séjourner plus longtemps (sic) (3).
Il fallait y penser.
Le problème qui se pose concrètement (étrangers indésirables pour diverses raisons et qui restent sur le territoire ; étrangers qui arrivent clandestinement ou grâce aux textes européens ; Français qui sont chez eux, mais qui se sentent ailleurs ou vivent dans une société parallèle) n’est donc pas réglé par l’organisation de ce genre d’épreuves pour les candidats – futurs- au séjour.
Et puis les esprits critiques diront que la réussite à des épreuves ne veut pas dire grand’ chose en dehors du fait que le candidat s’est montré apte à les réussir (4).
Sans compter que des étrangers qui viennent pour une durée limitée (études, travail…) le font comme étrangers qui revendiquent – à juste titre- d’être et de vouloir rester étrangers (5) tout en se comportant correctement au regard de la loi française.
Bref…
Le sentiment se répand en France que le gouvernement n’aurait guère d’idées (en dehors de celles des autres, inscrites dans le texte des traités notamment de l’Union « européenne » et visant à laisser en paix les détenteurs de la puissance financière et économique) (6) et aurait une analyse limitée ou pas toujours exacte de diverses questions (7).
Mais après l’idée sur les examens en vue de « l’intégration », il faut se demander, s’agissant d’idées, si les Français ne vont pas regretter que les ministres continuent à ne pas en avoir.
Marcel-M. MONIN
Maitre de conférence honoraire des universités
1) Surtout quand les divers problèmes que posent les comportements de certains sont souvent complaisamment présentés, avec une connotation indécente, comme posés par tous.
(2) Qui suscite mécaniquement des mouvements de compassion auxquels se joignent parfois les membres du gouvernement. Lesquels font oublier ce faisant ce qu’ils ne peuvent pas faire ( traités et accords bilatéraux qui font en définitive … qu’on « n’est pas maître chez soi ») , ce qu’ils n’osent pas faire ou ce qu’ils ne pensent pas à faire.
(3) On aurait pu ajouter par exemple une épreuve écrite, qui, si elle était rédigée dans les formes académiques des deux parties et deux sous-parties, aurait donné droit à la naturalisation.
(4) On le voit par exemple dans l’enseignement où des personnes, titulaires de diplômes, réussissent, en plus, le concours de recrutement ( dans lequel les connaissances académiques sont contrôlées une nouvelle fois). Mais envoient ensuite, toute leur carrière durant, les élèves et les étudiants « dans le mur ». Ce que leur « brillante réussite » aux épreuves ne permettait pas d’éviter à leurs auditoires.
Et puis chacun connaît des Frères musulmans qui parlent couramment le Français et ont une solide connaissance de l’histoire de France. On ne doute pas qu’ils réussiraient (eux et ceux qu’ils entraineraient à ces fins) brillamment les épreuves. Quant à leur intégration …
(5) Quand un Français professeur d’Anglais (qui connaît tout des Anglais et de l’Angleterre) se rend en Angleterre pour y séjourner un temps, il ne se sent pas pour autant (et n’a pas à être ou à se sentir) « intégré ».
(6) Et qu’ils laissaient tout aller à vau-l’eau alors qu’ils ont un pouvoir de commandement sur les services de l’Etat, lesquels sont susceptibles de mettre un terme à la pagaille en question.
(7) Ce qui donne l’envie d’une étude (de de Gaulle à aujourd’hui) sur les critères de recrutement des membres du gouvernement.
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