Panmunjom, rendez-vous des soldats et négociateurs coréens

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Par Hwang Sunghee - Séoul (AFP)
Publié le 09 janvier 2018 - 08:54
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Parmi une rangée de cabanes bleues à la dernière frontière de la Guerre froide, entre Corée du Sud et Corée du Nord, des soldats des deux camps se sont font face.

Panmunjom, le village de la Zone démilitarisée (DMZ) où discutent mardi des représentants des deux voisins, est le point de contact traditionnel à leur frontière commune. Mais c'est aussi la matérialisation physique des effets durables de la guerre de Corée (1950-53).

Des millions de Coréens sont morts durant le conflit. Celui-ci s'est achevé par un armistice signé à Panmunjom, et non par un traité de paix, et les deux Corées sont toujours techniquement en guerre.

Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, la DMZ est l'une des frontières les plus militarisées au monde. Elle est hérissée de miradors et parsemée de champs de mines.

Panmunjom est le seul endroit de la DMZ où les deux parties se font face. La frontière y est matérialisée simplement par une démarcation en béton.

Nombre d'incidents dramatiques s'y sont produits. En novembre, un soldat nord-coréen s'est précipité au Sud sous les balles de ses camarades, une défection aussi spectaculaire que rarissime.

Ce n'était pas la première défection à Panmunjom, la plus notable étant survenue en 1984 lorsqu'un étudiant russe venu de Moscou avait franchi la frontière au pas de course, provoquant une fusillade qui avait duré 30 minutes et fait quatre morts. Lui-même était sorti indemne de l'incident.

Une autre fusillade avait éclaté en 1967 lorsqu'un journaliste vétéran de l'agence officielle nord-coréenne KCNA avait fait défection alors qu'il couvrait des pourparlers militaires.

- 'Endroit le plus effrayant du monde' -

En 1976, des soldats nord-coréens avaient tué à coups de hache deux soldats américains qui taillaient un arbre avoisinant, faisant craindre un conflit généralisé.

Les présidents américains se sont souvent rendus dans la DMZ - "l'un des endroits les plus effrayants au monde" selon les termes de Bill Clinton. Une visite des lieux est toujours interprétée comme un symbole de l'engagement américain à défendre Séoul.

Mais le mauvais temps avait conduit le président actuel Donald Trump à renoncer à une visite surprise de la DMZ alors même que la Maison Blanche avait qualifié ces voyages de "clichés".

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un avait effectué en 2012 une visite rarissime dans la DMZ, la presse officielle publiant des photos le montrant en train de fixer le Sud à l'aide de jumelles dans un contexte de tensions accrues.

Au fil des années, Panmunjom s'est mué en attraction touristique majeure pour les étrangers qui visitent la Corée du Sud.

Les touristes sont priés de ne rien faire qui pourrait irriter les soldats nord-coréens avant de commencer à photographier la frontière.

"C'est très pénible de voir un pays aussi divisé", dit Julia Ahn, une étudiante de 24 ans originaire de New York. "Ce sont des informations utiles mais c'est très dur à avaler".

Les pourparlers de mardi, les premiers depuis décembre 2015, se tiennent à la Maison de la paix, du côté sud de la "zone neutre". Le Nord dispose aussi de son côté d'un lieu pour accueillir les discussions, Tongilgak.

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