Pascal Pavageau, un ingénieur issu de la fonction publique pour diriger FO

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Par Bertille OSSEY-WOISARD - Paris (AFP)
Publié le 18 avril 2018 - 12:36
Mis à jour le 27 avril 2018 - 13:54
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Pascal Pavageau photographié à Paris le 4 avril 2018
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© JOEL SAGET / AFP/Archives
Pascal Pavageau photographié à Paris le 4 avril 2018
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Issu de la fonction publique, militant depuis près de trente ans, Pascal Pavageau élu vendredi à la tête de Force ouvrière affiche son "indépendance", politique notamment, et aura la lourde tâche de rassembler les troupes, déstabilisées par les prises de positions de son prédécesseur sur les ordonnances travail.

"Il n'est pas tombé de la dernière pluie", dit de lui Jean-Claude Mailly qui, à 65 ans, lui a passé le relais au Congrès de Lille.

Cet Orléanais, 49 ans depuis le 22 mars, assure que prendre la tête du troisième syndicat français, il n'y pense pas "tous les matins". Mais il s'y est tout de même préparé de longue date.

Dès 2011, il annonce à Jean-Claude Mailly son intention de se porter candidat. A l'époque, le numéro un de Force ouvrière caressait l'espoir de passer le relais à un proche, Stéphane Lardy, qui y a renoncé depuis.

Pascal Pavageau n'est pas un proche de son prédécesseur. Et même si Bernard Vivier, directeur de l'Institut supérieur du travail, pense que la ligne "ne va pas changer de façon considérable", lui s'évertue à exprimer sa différence avec l'actuel dirigeant.

Il critique vertement la politique de Macron "du chacun pour soi" et n'écarte pas une éventuelle convergence des luttes, idée chère à la CGT qu'il préfère appeler "unité d'action". Le refus de l'actuel secrétaire général de manifester contre les ordonnances réformant le code du travail reste "un mystère" pour Pascal Pavageau.

Et si Jean-Claude Mailly a évité ces derniers mois de défiler avec la CGT, on a vu son successeur manifester avec les fonctionnaires, les cheminots ou contre les ordonnances, parfois au côté de Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT.

- "Un pragmatique" -

Pascal Pavageau insiste aussi sur son "indépendance". "Je ne suis pas franc-maçon, je n'appartiens à aucun parti", répète à l'envi le syndicaliste.

Son histoire avec FO commence en 1990. Il est alors étudiant à l'École nationale des travaux publics de l'État (ENTE), où FO occupe une confortable première place. L'étudiant y crée une section pour les élèves et ne quittera plus le syndicat, qu'il loue pour son "indépendance".

Fonctionnaire d'État depuis 1994, l'ingénieur se spécialise dans les questions d'environnement et de développement durable, des sujets qu'il portera au sein de son syndicat.

Débutant sa carrière professionnelle comme chef de la police de l'eau au sein des préfectures du Nord et du Pas-de-Calais, il a ensuite dirigé une unité territoriale de la navigation, avant de rejoindre la direction régionale de l'Environnement de la région Centre. A partir de 2004, il est détaché du ministère de l'Écologie pour assurer ses fonctions syndicales.

En 2007, il mène la fronde contre la Révision générale des politiques publiques, initiée sous le quinquennat Sarkozy.

Actuellement membre du bureau confédéral (direction), ce fan de musique métal se décrit comme un "réformiste militant", en charge du "secteur économique" (économie, fiscalité, services publics, environnement).

"C'est un pragmatique, un FO pur jus, c'est-à-dire qu'on négocie tout ce qu'on peut, puis on établit un rapport de force", dit de lui Philippe Pihet, membre de la direction de la centrale. Il table sur une "continuité" des positions du troisième syndicat français.

Raymond Soubie, ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy, écrivait récemment dans l'Obs voir dans Pascal Pavageau un numéro un "très légitime, sans réelle contestation en interne, et très structuré".

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