Plaidoyer pour l'Europe du ministre français de l'Economie à Dubaï
Le ministre français de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a profité d'un forum international dimanche à Dubaï pour prononcer un vibrant plaidoyer en faveur d'une "Europe plus forte" et d'un "nouveau capitalisme plus juste".
"Nous (l'Europe) voulons être une puissance politique" entre les Etats-Unis et la Chine, a dit M. Le Maire qui s'exprimait en anglais au World Government Summit, un sommet annuel sur la gouvernance mondiale qui réunit des décideurs politiques et économiques du monde entier.
"Nous voulons aller plus en profondeur" avec la création en 2021 d'un budget pour la zone Euro, ce qui ouvrira "une nouvelle phase pour notre union économique et monétaire", a-t-il dit.
Le ministre a cependant admis que "beaucoup de changements" devaient être opérés pour améliorer le fonctionnement de l'Union européenne et que certaines règles communautaires étaient "dépassées".
Dans ce contexte, il a cité le veto opposé mercredi dernier par la Commission européenne à la fusion entre l'entreprise française Alstom et la compagnie allemande Siemens.
"La France et l'Allemagne regrettent la décision de la Commission", a-t-il dit, ajoutant qu'étant donné la "brutalité" de l'économie mondiale, "nous souhaitons que l'Europe et les compagnies européennes disposent de tous les outils pour rivaliser et réussir".
Dans le même temps, dans ce discours, M. Le Maire a insisté sur la lutte contre les inégalités, alors que la richesse s'est concentrée et que le niveau de vie stagne depuis une décennie dans les pays développés.
Certes, le capitalisme, comme modèle économique, a sorti des millions de personnes de la pauvreté, mais "ouvrons les yeux: le capitalisme ne remplit plus ses promesses. Nous pensons qu'il faut créer un nouveau capitalisme, plus juste", a dit le ministre.
Dans le contexte de la présidence française du G7, il a souligné l'objectif d'oeuvrer en faveur d'un système de taxation plus équitable à l'échelle mondiale, alors que des multinationales paient moins d'impôts que des petites ou moyennes entreprises et que des géants de l'internet paient encore moins que les multinationales.
Il a préconisé une "taxe numérique" qui soit "honnête et efficace" dans l'intérêt du monde entier. "Le monde a besoin de règles" et "nous devons respecter les mêmes règles", a dit M. Le Maire.
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