Arnaud Montebourg dénonce la politique économique "sarkozyste" de François Hollande
Les sorties médiatiques d'Arnaud Montebourg depuis son départ du gouvernement sont souvent fracassantes et cette dernière ne fait pas exception. Dans un entretien accordé aux Echos, l'ancien ministre du Redressement productif a tiré à boulets rouges sur les réformes du gouvernement, dénonçant "des politiques absurdes qui portent la responsabilité de l'augmentation du chômage".
D'autant que selon Arnaud Montebourg, François Hollande mène la même politique économique que son prédécesseur Nicolas Sarkozy: "elle est en matière économique la même. Je n’ai eu de cesse de faire des notes au président de la République –et j’ai publié ces archives– proposant une autre stratégie économique et budgétaire, qui n’ont donné lieu ni à débat ni à réponse", déplore-t-il.
Muet depuis sept mois, l'ancien député de Saône-et-Loire accuse le Chef de l'Etat de ne pas être maître de ses décisions: "cette politique économique est celle du dogmatisme bruxellois et de la droite allemande -je ne dis pas l'Allemagne- et c'est un dogmatisme qui mène à l'entêtement". Et d'ajouter, acerbe: "le quinquennat qui devait être celui de la décroissance du chômage est celui de l’hémorragie du chômage".
Les foudres d'Arnaud Montebourg ne sont par ailleurs pas réservées au président la République, avec qui il affirme ne plus avoir de contacts depuis le mois d'août. Son successeur au poste de ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, en prend également pour son grade. Il l'accuse ainsi d'avoir reculé devant les lobbys: "si j’étais resté en place, je n’aurais pas cédé face aux corporatismes des professions réglementées, et je n’aurais pas renoncé à certaines protections des salariés, qui ont fait perdre au gouvernement sa majorité sur ce texte".
Il critique également le choix du nouveau ministre de l'Industrie de réduire les 34 plans d'innovation industriels qu'il avait créés à une dizaine. "En matière d'innovation, réduire les ambitions me paraît toujours une erreur", clame-t-il avant d'affirmer que de son passage au gouvernement, ces 34 plans sont ce dont il est "le plus fier".
Enfin, en guise de conclusion, l'actuel vice-président d'Habitat s'en prend à l'ensemble de la classe politique, exprimant son entier dégoût: "en 17 années de vie politique, j’ai accompli, je vous le disais, un certain nombre de choses, mais j’ai quand même l’impression d’avoir perdu mon temps. Aujourd’hui, la classe politique est devenue une bourgeoisie d’Etat, haut-fonctionnarisée, coupée du peuple. Elle est devenue dangereuse pour notre pays".
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