Attentats : John Kerry à Paris pour "partager la douleur du peuple français"
Il s'agissait de faire oublier l'absence, remarquée, de haut représentant américain lors de la grande marche républicaine de dimanche 11. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry est venu, ce vendredi, rendre hommage aux 17 victimes des attentats et pour faire un "gros câlins" ("big hug", en version originale) à Paris.
Première étape: le palais de l'Elysée. Après une accolade appuyée au président français, devant les photographes et les caméras, John Kerry a pris la parole. "Je voulais être ici avec tout Paris, toute la France. Je voulais vous dire en personne l’horreur des Américains (face au) cauchemar" des attentats terroristes, a-t-il notamment déclaré. Le plus éminent membre du gouvernement américain, tant dans l'ordre protocolaire que de succession, a tenu à rappeler que les américains partagent "la souffrance et l'horreur" des attaques sanglantes qu'a subies le pays.
"Vous savez ce que cela peut représenter pour un pays", lui a répondu François Hollande en référence aux attentats du 11 septembre 2001. Puis d'ajouter: "nous devons donc ensemble trouver les réponses nécessaires. C'est le sens de notre rencontre d'aujourd'hui, au-delà de l'amitié dont elle témoigne".
Car, au-delà du symbole, les questions de lutte contre le terrorisme étaient bien au cœur de cette rencontre. François Hollande et son invité ont ainsi longuement abordé "le renforcement de la coopération bilatérale antiterroriste", entre la France et les Etats-Unis. La résolution de la crise en Ukraine ainsi que les "crises en Syrie, en Irak et en Libye", ont également été évoquée, selon le compte rendu des services de l'Elysée.
John Kerry s'est ensuite rendu, en compagnie du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, devant l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes. Sur les lieux de la prise d'otage ou Amedy Coulibaly a abattu quatre Français juifs, les deux hommes ont déposé une gerbe de fleur, vers 10h. Le secrétaire d'Etat américain s'est ensuite recueilli devant les locaux de la rédaction de Charlie Hebdo, dans le 11e arrondissement de Paris, où 12 personnes ont été tuées mercredi 7 janvier.
"Les Américains sont à nos côtés dans la lutte contre le terrorisme, c'était bien qu'il soit là", a déclaré Laurent Fabius, indiquant que John Kerry "s'est excusé" de son absence à la marche de dimanche 11. "Il a vu les manifestations par millions, il m'a dit +ça m'a fait mal de ne pas être là+", a confié le ministre français.
Alors que des voix s'élèvent pour regretter qu'aucun haut dirigeant américain n'ait été présent à la marche républicaine, les autorités américaines ont évoqué des questions de sécurité et de logistique pour expliquer cette absence. "Cela étant dit, il ne fait aucun doute que les Américains sont pleinement aux côtés de la France (...). Si les circonstances avaient été différentes, le président lui-même aurait aimé pouvoir se rendre sur place", a déclaré dès lundi 12 janvier Josh Earnest, porte-parole de l'exécutif américain. Puis de reconnaître: "nous aurions dû envoyer quelqu'un du plus haut niveau".
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