Chômeurs : "500.000 formations", l'Ile-de-France s'engage mais "sur du qualitatif" dit Pécresse
L'Ile-de-France va "s'engager" avec l’État sur le plan "500.000 formations" pour les demandeurs d'emploi, mais "avec une logique qualitative", qui passera dans un premier temps par le triplement (de 2.000 à 6.000) des formations collectives, a annoncé sa présidente Valérie Pécresse (LR) ce lundi 21.
Mme Pécresse a présenté ses "mesures d'urgence" pour la croissance et l'emploi, à l'issue d'une conférence organisée ce lundi matin à huis clos avec différents acteurs économiques. Elle a rappelé que la Région Ile-de-France comptait "700.000 demandeurs d'emploi" et "40.000 emplois non pourvus". "La Région est favorable à s'engager avec l’État" sur le plan "500.000 formations supplémentaires" pour les demandeurs d'emploi, lancé en février, mais "avec une logique qualitative et non quantitative", a-t-elle expliqué, rappelant que moins de 10% des chômeurs d'Ile-de-France sont en formation.
Cet engagement passe dans un premier temps par un appel d'offres de places de formations collectives, lancé en partenariat avec Pôle Emploi, où l'effort de financement de l’État passera de 12 à 36 millions d'euros pour permettre à la Région de tripler les formations collectives, qui passeront de 2.000 à 6.000. "Ce n'est qu'une première étape du plan", a reconnu Jérôme Chartier, vice-président du Conseil régional en charge de l'emploi et des finances. "On va aller plus loin, mais on veut être qualitatif, ne pas faire de la formation pour la formation".
"Je ne suis pas capable d'engager la Région sur 50 ou 60.000 formations supplémentaires" pour les chômeurs, comme le souhaiterait l’État, qui voudrait voir doubler l'offre (aujourd'hui, 60.000 chômeurs sont formés chaque année en Ile-de-France), a dit Mme Pécresse.
La nouvelle convention qui sera signée avec Pôle Emploi prévoit parmi les priorités des formations aux fondamentaux (français, mathématiques, anglais, outils bureautiques, etc), mais aussi d'identifier pour chaque bassin d'emploi dix métiers en tension pour lesquels seront proposées des formations qualifiantes afin d'être "plus proche des besoins des entreprises" et de "faire diminuer le nombre d'emplois non pourvus".
La convention prévoit également des "compléments de formation d'adaptation à l'emploi", lorsqu'un candidat a été présélectionné pour un emploi mais qu'il lui manque un complément de formation.
Dans le cadre de cette convention, Pôle Emploi s'engage à ce que le demandeur d'emploi soit reçu par un conseiller dans le mois suivant son inscription (contre quatre mois jusqu'à présent), et à mieux faire connaître l'apprentissage (en nommant notamment un référant par centre de formation).
De son côté, la Région gèrera désormais aussi les formations individuelles (auparavant du ressort de Pôle Emploi), pour avoir "une vision complète des formations", a expliqué Valérie Pécresse. Région et Pôle Emploi vont par ailleurs "construire ensemble" un service en ligne pour faire son propre bilan de compétence, et un outil en ligne "pour orienter les demandeurs d'emploi vers la bonne formation".
Enfin, pour aider les très petites entreprises, la Région va mettre en place une "garantie Région", pour leur permettre d'accéder à des "micro-prêts bancaires" (entre 10 et 50.000 euros, sur cinq ans, et sans caution prise sur le dirigeant). "En apportant 6 millions de garantie, la Région devrait pouvoir offrir un millier de prêts pour un montant de 25 millions d'euros", a dit Mme Pécresse, assurant que "certains réseaux bancaires étaient partants".
Pour les PME, elle va accroitre sa participation au Fonds régional de garantie, géré par BPI France.
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