Démission de François de Rugy : qui pour le remplacer ?
François de Rugy a présenté ce mardi 16 sa démission, acceptée dans la foulée, du poste de ministre d'Etat à la Transition écologique et solidaire. Alors que se pose désormais la question de son, ou sa, remplaçant(e) à un poste stratégique du gouvernement, voici un tour d'horizon des favoris putatifs.
Les révélations en cascade de Mediapart auront eu raison de lui. Le ministre d'Etat, numéro 2 du gouvernement dans l'ordre protocolaire, François de Rugy a annoncé ce mardi en début d'après-midi sa démission sur son compte Facebook, étrillant au passage le site d'Edwy Plenel contre lequel il annonce porter plainte en diffamation. Le portefeuille de l'Ecologie, stratégique, est donc désormais "à prendre" et va connaître un nouveau titulaire, le (la) troisième du quinquennat.
Qui donc pour remplacer François de Rugy? Il y a tout d'abord les rumeurs au long cours, les noms qui ont déjà circulé après la démission surprise de Nicolas Hulot, en direct sur France inter. On pense à Brune Poirson et Julien Denormandie, bien sûr. La première a ainsi de bons états de service au sein même du ministère de l'Ecologie, où elle est secrétaire d'Etat auprès du ministre titulaire. Un frein à sa potentielle "montée en grade" toutefois: elle est depuis peu, mars 2019, vice-présidente de l'Assemblée des Nations unies pour l'environnement (ANUE).
Julien Denormandie pourrait-il être le prochain ministre? Ministre en charge de la Ville et du Logement depuis moins d'un an –il a été nommé à l'occasion du dernier remaniement (suite déjà à la démission de Hulot)–, le jeune premier de la Macronie en a la carrure, d'autant qu'il a également été secrétaire d'Etat à la Cohésion des territoires. Il est également ingénieur des eaux et forêts de formation. Contrairement à Brune Poirson, "plutôt centriste", Julien Denormandie est en outre issu de la gauche, passé notamment par le cabinet Moscovici (Économie et Finances).
A ces nominations de jeunes grognards, sans risque mais sans éclat, Emmanuel Macron pourrait préférer de tenter un "coup" avec un nom plus prestigieux, alors que le gouvernement s'est appauvri de ses têtes d'affiche. Le nom de Daniel Cohn-Bendit vient tout de suite à l'esprit si c'était cette option qui était retenue. Membre historique des Verts allemands, puis français, l'ex-leader de Mai 68 a gardé sa verve et pourrait redonner un second souffle médiatique au quinquennat. D'autant que le poste est moins exposé que d'autres… Mais l'hypothèse apparaît peu plausible: "Dany" tient à sa liberté de ton et avait déjà avoué avoir refusé le job après la démission de Nicolas Hulot en ces termes: "(Le président) m’a dit: «Si tu es ministre, tu perds ta personnalité, tu n’as plus cette liberté, est-ce que tu veux cela? » On est d’accord que c’est une fausse bonne idée".
Reste toujours la possibilité de nommer un "technocrate" ou une personnalité de la société civile. Un classique qui a fait ses preuves pendant ce quinquennat: Jean-Michel Blanquer n'est-il pas, par exemple, l'un des ministres préférés des Français?
Mais il ne faut pas non plus écarter une dernière possibilité: le président pourrait "faire monter" un des nouveaux députés européens issus des rangs écolos. Le nom de Pascal Canfin avait déjà été très évoqué pour remplacer Nicolas Hulot, mais l'habitué du Parlement européen est devenu l'une des têtes d'affiche des élus LREM et y préside la commission chargé de l'environnement. Il aurait ainsi plus à perdre qu'à gagner à rejoindre le gouvernement.
Il ne faut enfin pas enterrer les pistes menant au vieux briscard de l'écologie, et proche de Cohn-Bendit et Hulot, Pascal Durand ou encore à Emmanuel Wargon, actuelle secrétaire d'État à l'Écologie auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, comme Brune Poirson. Le premier fait même figure de piste très crédible, bien que lui aussi nouvellement élu au Parlement européen.
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