Départementales : le FN séduit les électeurs UMP
Petit à petit le Front national fait son nid, et pour cela il séduit de plus en plus les électeurs de l'UMP. Selon un sondage TNS Sofres réalisé pour France Info, Le Monde et Canal+ publié ce lundi, 50% d'entre eux seraient d'accord pour des alliances entre l'UMP et le FN lors des élections départementales de mars prochain. Un chiffre qui frappe par son augmentation de 10 points en un an. Les barrières entre le parti de Nicolas Sarkozy et celui de Marine Le Pen semblent de plus en plus floues.
La stratégie du "ni-ni" (abstention ou vote blanc) prônée par l'UMP en cas de duel entre le FN et le PS semble également favoriser le parti d'extrême droite. Dans le cas des élections partielles du Doubs du 8 février dernier, le candidat socialiste l'avait emporté de justesse, mais le FN avait largement profité d'un report de voix au second tour.
Le sondage de ce lundi révèle ainsi qu'en cas de duel entre le PS et le FN aux départementales, le premier choix des électeurs de Nicolas Sarkozy en 2012 serait de voter FN (37%), très légèrement devant le "ni-ni" (36%) et largement devant le vote socialiste (27%).
A l'échelle de tous les électeurs, une autre étude publiée par Le Parisien montre un léger recul du Front national, 62% des électeurs français se disent en désaccord total avec ses idées contre 59% en 2014. Mais chez les anciens électeurs de Nicolas Sarkozy, seuls 57% montrent cette hostilité, 42% considérant en revanche ce vote comme "envisageable".
Pendant ce temps, l'UMP et le PS se renvoient la balle de la responsabilité de la montée du FN. L'opposition y voit une réaction aux échecs du gouvernement, la majorité penche pour une conséquence de l'ambiguïté de l'UMP dans ses relations avec le FN.
"On n'a pas eu le courage de changer de modèle, moyennant quoi vous avez toute une partie du peuple qui est perdu et vote Marine Le Pen", a déclaré ce lundi Bruno Le Maire, ajoutant que "chaque membre de l'UMP qui s'amuserait à prendre la voix d'un électeur Front national pour conserver son département ou prendre un département devrait être exclu de l'UMP".
Benoît Hamon, figure de l'aile gauche du PS, préfère lui fustiger le "ni-ni": " ce signe égal, que la droite met entre le PS et le FN, qui seraient aussi nocifs l'un que l'autre pour la France, montre l'ambiguïté considérable de l'UMP face aux thèses du FN".
Les deux partis semblent en revanche d'accord sur le fait qu'une amélioration de la situation économique et l'inversion de la courbe du chômage seraient les meilleures réponses à la montée des extrêmes. Selon les premiers sondages, 29% des Français souhaitent la victoire du FN lors des élections départementales.
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