Emmanuel Macron se déclare appartenir à "la gauche du réel"
Emmanuel Macron, qui a démissionné mardi du gouvernement, s'est présenté ce dimanche 4 comme le représentant de "la gauche du réel" face à un PS que ses dirigeants "ne veulent pas moderniser". Invité à dire, lors de l'émission Questions politiques France Inter/franceinfo/Le Monde, s'il serait candidat à la présidentielle de 2017, l'ancien ministre de l'Economie a une nouvelle fois botté en touche, refusant de faire "de la politique fiction": "les questions d'incarnation se posent légitimement à un moment donné" mais "ce n'est pas le sujet maintenant".
"J'entends bien être, sur ce sujet, le maître des horloges, je vais continuer à aller au contact du pays" pour "écouter les gens" avant de donner fin septembre un "diagnostic du pays", a-t-il ajouté, en réaffirmant qu'il n'avait pas fait preuve de "déloyauté" en quittant François Hollande et le gouvernement. "Je suis allé sur le champ de bataille politique, j'y suis maintenant, pour faire et proposer, pour transformer", a ajouté M. Macron, qui se veut un "responsable politique" à la tête "d'un mouvement politique qui s'appelle En Marche!, qui a aujourd'hui 75.000 adhérents et qui compte bien peser dans le champ politique".
Pourquoi n'essaie-t-il pas de prendre les rênes du PS? "Parce que je pense très profondément que le Parti socialiste aujourd'hui est dirigé par des gens qui ne veulent pas le moderniser", a-t-il lâché. M. Macron a également assuré n'avoir "jamais dit qu'(il) n'était ni de droite, ni de gauche". "On a voulu me caricaturer", "on a voulu m'enfermer là-dedans parce que ça arrangeait beaucoup, parce qu'il y a un racisme politique" à l'égard de ceux qui viennent "de la société civile". En fondant En Marche! en avril, il avait toutefois expliqué que ce mouvement n'était "pas à droite" et "pas à gauche".
Face à "une gauche statutaire, conservatrice" incarnée, selon lui, par Jean-Luc Mélenchon et Arnaud Montebourg, "je suis de cette gauche du réel, ma filiation politique, c'est Mendès France, c'est Michel Rocard", a-t-il souligné. Comme Manuel Valls donc? "Nous n'avons pas le même parcours, parce que précisément, lui, a toujours vécu dans le Parti socialiste et a une carrière politique. Ma grande différence, c'est que je suis passé par la société civile, je n'ai pas la même formation et donc plus de liberté par rapport aux appareils", a-t-il rétorqué.
Il a par ailleurs jugé que "la droite orléaniste, libérale" était "beaucoup plus proche" de "cette gauche du réel" qu'elle "ne l'est de Nicolas Sarkozy ou des conservateurs de droite".
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