Enquête sur le financement des campagnes du Front National : le microparti, Jeanne, mis en examen
Alors que la guerre entre Marine Le Pen et son père n'en finit plus, une autre affaire vient éclabousser, encore un peu plus, la présidente du Front national. Son microparti, Jeanne, a été mis en examen, mardi 5, en tant que personne morale pour "escroqueries" et "acceptation par un parti politique d'un financement par une personne morale", lors des législatives de 2012. Dans cette affaire, qui concerne le financement de plusieurs campagnes du parti, cinq personnes physiques, dont des proches de Marine Le Pen, sont déjà mises en examen.
Les juges Renaud Van Ruymbeke et Aude Buresi, en charges du dossier, cherchent à déterminer si des responsables de Jeanne et de Riwal, le principal prestataire de services du FN, auraient mis en place un système frauduleux. Créée en 2010 pour appuyer les campagnes du FN via de nombreux documents de propagande, la société Riwal, dirigée par Frédéric Chatillon, est ainsi soupçonnée d'avoir contribué au financement illégal des campagnes du Front national via le microparti, à hauteur de plusieurs millions d'euros.
Au centre des législatives en 2012, le microparti prêtait des fonds aux candidats frontistes tout en leur fournissant le matériel de campagne (bulletins de vote personnalisés, affiches, tracts, journal de campagne, etc.) fabriqué par Riwal. Les enquêteurs soupçonnent donc la société d'avoir profiter de ce système pour surfacturer ses services. Une astuce qui aurait pu permettre au Front national de faire monter le coût de sa campagne et d'obtenir, au final, un remboursement plus important de la part de l'Etat.
Suite à cette mise en examen, la présidente du FN a démenti toute responsabilité. "Je persiste à vous dire que nous n'avons rien à nous reprocher", a-t-elle déclaré avant d'ajouter: "C'est une mesure administrative absolument classique depuis que la loi a permis la mise en examen des personnes morales".
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