Front national : Jean-Marie Le Pen suspendu, son poste de président d'honneur pourrait être supprimé
Le Bureau exécutif du FN a tranché. Au terme d'une très longue, et houleuse, réunion ce lundi soir, le gouvernement du parti a décidé "à la majorité de ses membres" de la suspension de Jean-Marie Le Pen suite à ses propos dans le journal Rivarol et sur le "détail" de l'histoire que seraient les chambres à gaz. Pire, le communiqué annonçant la sanction précise que le Bureau a "constaté la nécessité de supprimer l’article 11 bis des statuts du Front national relatif à la présidence d’honneur".
Marine Le Pen a donc décidé de frapper fort, très fort, pour abattre son "menhir" de père. Confirmant ce que d'aucuns présumaient, à savoir qu'elle n'aurait pas l'audace d'aller jusqu'à l'exclusion de son ascendant devenu si gênant dans sa stratégie de dédiabolisation, la présidente du FN est tout de même allée plus qu'attendu. Jean-Marie Le Pen sera donc dans un premier temps suspendu "en tant qu'adhérent" –une formulation qui devrait permettre d'éviter toute bagarre juridique ultérieure– sans précision de durée, mais surtout, dans un second temps encore hypothétique, son poste de président d'honneur du parti devrait être supprimé.
Pour ce faire, et alors que les statuts actuels du FN ne prévoient rien en ce qui concerne la suppression de ce poste honorifique, le Bureau, se voulant "respectueux de la démocratie interne", a décidé de la consultation des adhérents. Cela passera par une "assemblée générale extraordinaire convoquée par la Présidente du FN" devant être organisée "dans un délai de trois mois".
Une "félonie", a réagi dans la soirée le principal intéressé pour Europe-1. "J'ai honte que le président du Front national porte mon nom et je souhaite qu'elle le perde le plus vite possible (...). Je ne me reconnais pas de lien avec quelqu'un qui me trahit d'une manière aussi scandaleuse", a-t-il fustigé, avant d'en appeler à ses troupes militantes. "Les adhérents vont être indignés par la félonie, en tout cas, ceux qui ont le sens de l'honneur. Je n'ai pas volé ce soutien, je ne l'ai pas reçu en héritage non plus", a-t-il prévenu, avant de conclure: "si on trouve mon cadavre, sachez que je ne me serai pas suicidé".
Si l'opération de sa fille réussit, Jean-Marie Le Pen, fondateur et figure du frontisme qu'il a si longtemps incarné à force de gouaille et de saillies antisémites et racistes, pourrait ainsi ne plus être qu'un simple adhérent de "son" parti, du moins s'il accepte ce statut. La fille aurait de toute façon tué le père et fait un pas –de géant– de plus dans sa stratégie de dédiabolisation. Avec toujours dans son viseur l'échéance tant attendue, la présidentielle de 2017.
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