Etat islamique : 20% des combattants français de l'organisation en Syrie continueraient à percevoir des allocations
Les récents revers militaires de l'Etat islamique sur le plan militaire en zone irako-syrienne ont fortement amoindri les capacités financières de l'organisation terroriste. Daech doit donc mettre à contribution ses combattants étrangers et notamment les Français. Le Figaro révèle que 20% des djihadistes français partis rejoindre le groupe salafiste en Syrie et en Irak, continueraient à percevoir des allocations versées par l'Etat français.
"En pleine déroute dans les zones de combat, l'État islamique n'a plus de revenus propres depuis qu'il a perdu la main sur le commerce du coton et du pétrole", fait savoir un policier en charge du dossier. Et d'ajouter: "L'organisation ne peut donc plus rétribuer ses combattants comme avant alors que ceux-ci doivent payer toujours leurs logements, leur nourriture et même leur équipement. Les familles et les entourages restés en France sont donc sollicités pour faire acheminer de l'argent frais".
Cette vaste escroquerie est organisée depuis la France. "Munis de leurs cartes avec photos, des parents percevaient les fonds venant de Pôle emploi ou de la caisse d'allocations familiales avant de les envoyer par mandat en direction des zones de combats via la Turquie notamment", a expliqué au quotidien le chef du groupe de la Brigade criminelle chargé d’enquêter sur le financement de l’organisation terroriste.
Ainsi, 420 virements frauduleux ont ainsi été mis au jour par les forces de l'ordre en 2016, et le trafic concernerait au total plus de 2 millions d'euros. Rien qu'en 2012 et 2017, 500.000 euros auraient ainsi été transmis à des combattants français de Daech par leurs proches. Les enquêteurs ont également identifiés 190 personnes responsables de ces envois depuis la France.
Face à l'ampleur du phénomène, une enquête préliminaire a été ouverte depuis novembre 2015, soutenue par la DGSI, l'Office central en charge de la grande délinquance financière, la Sous-direction antiterroriste et Europol.
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