Etats-Unis : les grands électeurs doivent confirmer le succès de Donald Trump, un coup de théâtre quasiment impossible

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 19 décembre 2016 - 17:01
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Donald Trump a remporté l'élection présidentielle américaine, le 9 novembre 2016.
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©Jim Watson/AFP
Donald Trump a obtenu 306 grands électeurs contre seulement 232 pour Hillary Clinton.
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L'élection américaine ne désigne pas le président à proprement parler, mais un collège de 538 grands électeurs qui choisissent, eux, celui qui s'installera à la Maison-Blanche. Et c'est ce lundi que le vote –qui a surtout une valeur symbolique– se déroule.

C’est en général une formalité, mais cette année les détracteurs du président élu Donald Trump veulent croire que l’improbable puisse se produire. C’est ce lundi en effet que les 538 grands électeurs désignés lors du scrutin du 8 novembre vont choisir celui qui sera officiellement le nouveau président des Etats-Unis.

Pour rappel en effet le président américain n’est pas directement élu par les citoyens, ces derniers votent pout désigner un collège électoral qui choisit ensuite le président. Une spécificité qui peut permettre des cas atypiques –comme cela s’est passé d’ailleurs en 2016– où le candidat qui a le plus de "grands électeurs" élus n’est pas celui qui a totalisé le plus de voix.

En principe, ce vote solennel est purement de forme: les grands électeurs se réunissent dans les 50 capitales des 50 Etats américains et font part de leur vote presque toujours à l’unanimité (dans 48 des 50 Etats, le candidat qui arrive en tête remporte tous les grands électeurs). Mais cette année, des pétitions et des appels publics auprès des grands électeurs républicains à ne pas voter pour Donald Trump (ce qu’ils ont tout à fait le droit de faire, dans certains Etats du moins) se sont multipliés. Les récentes révélations sur les liens entre Donald Trump et la Russie, ainsi que la personnalité clivante de l’homme d’affaires, pourraient être des moteurs suffisants pour que l’inimaginable se produise. C’est du moins ce qu’espèrent les opposants les plus farouches à Donald Trump. Le scénario n’a malgré tout quasiment aucune chance de se réaliser.

Tout d’abord car Donald Trump jouit d’une confortable avance théorique dans le collège électoral. Il a en effet remporté 306 des 538 grands électeurs (il en faut 270 pour être désigné président). Il faudrait donc que 37 d’entre eux, au moins, décident de faire défection pour qu’Hillary Clinton envisage encore d’être élue (en cas de majorité absolue non atteinte, c’est la Chambre des représentants –où les Répubblicains sont majoritaires– qui déciderait du dénouement final). Pour l’instant, un seul d’entre eux, un certain Christopher Suprun du Texas, a fait part de sa volonté de ne pas voter Trump estimant que l’homme d’affaires n’est pas détaché "de toute influence étrangère". 

De plus, dans un peu plus de la moitié des Etats américains, le vote des grands électeurs est obligatoire. Si on peut imaginer que dans les Etats où l’abstention est permise certains Républicains prennent cette liberté, ceux votant dans les Etats où le scrutin est obligatoire ne se retourneront pas vers Hillary Clinton, trop détestée dans les rangs du Great Old Party. De plus, 24 des 51 Etats américains ont des textes qui imposent aux représentants de voter selon le résultat du vote populaire. Un principe entériné par la Cour suprême au tournant de la moitié du XXe siècle et passible, en cas de non-respect, d'une amende pouvant aller jusqu'à 1.000 dollars (957 euros environ). 

Enfin, ceux qui sont choisis par les appareils pour être grands électeurs sont le plus souvent des militants "fiables", des hommes de l’ombre ou des élus de terrain pour qui ce moment porte une dimension symbolique venant couronner une carrière ou un engagement. Rarement le moment donc pour se démarquer en faisant chuter son candidat naturel, ce qui serait une première dans l’histoire des Etats-Unis.

 

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