Netanyahou veut “poursuivre le combat” à Gaza et le Hamas promet une “longue bataille d’usure”, des Casques bleus ciblés par un char israélien au Liban

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France-Soir
Publié le 11 octobre 2024 - 13:15
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Amro / AFP
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Un an après l'attaque du 7 octobre, aucun signe de répit de la guerre à Gaza. Bien au contraire, le conflit s’est étendu au Liban où Tsahal cible le Hezbollah comme il est annoncé pour le Hamas dans l’enclave palestinienne. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou réitère son intention de “poursuivre le combat” et le mouvement palestinien se montre disposé à mener une “bataille d’usure longue”. Des Casques bleus de la force de l'ONU au Liban (Finul) ont été ciblés par des tirs de chars israéliens contre leur QG et la nouvelle suscite la colère de plusieurs pays occidentaux.    

Jeudi, un bombardement israélien a visé une école abritant des déplacés à Deir al Balah, au centre de Gaza. Tsahal a expliqué avoir mené une frappe “ciblée” contre des combattants palestiniens opérant sur ce site. "Avant la frappe, de nombreuses mesures ont été prises pour minimiser le risque de toucher des civils, notamment l'emploi de munitions de précision et de moyens de surveillance aérienne", a-t-elle assuré.  

Le Hamas et Tel Aviv se promette une longue guerre 

“Nos équipes se sont occupées de 28 morts et 54 blessés à la suite du ciblage par l'armée d'occupation israélienne de l'école Rafidah, attenante à notre siège à Deir al-Balah", a indiqué un communiqué du Croissant-Rouge. Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a confirmé ce bilan dans un communiqué distinct. 

La même autorité sanitaire a également dévoilé hier un nouveau bilan de 42 065 morts depuis un an, dont 55 au moins les dernières 24 heures. Le nombre de blessés est de 97 886 personnes depuis le 07 octobre, poursuit la même source.  

Un an après l’attaque du Hamas contre Israël, des otages restent encore détenus. Lundi dernier, le porte-parole de la branche armée du mouvement palestinien, Abou Obeida, a révélé que les otages étaient “dans une situation très difficiles”. "Nous disons aux Israéliens que vous auriez pu récupérer tous vos otages vivants il y a un an (...) La situation des otages restants, psychologique et sanitaire, est devenue très difficile", a-t-il expliqué. "Notre choix est de poursuivre la confrontation dans une bataille d'usure longue, douloureuse et coûteuse pour l'ennemi", a ajouté Abou Obeida le 7 octobre dernier.  

Le même jour, Benjamin Netanyahou promettait de poursuivre le combat jusqu'à la réalisation des buts de guerre fixés par son gouvernement. "Nous avons défini les buts de la guerre et nous sommes en train de les réaliser : renverser le Hamas, ramener tous les otages à la maison, les vivants comme les morts. Il s'agit d'une mission sacrée, nous ne nous arrêterons pas tant que nous ne l'aurons pas accomplie", a-t-il affirmé. Il s’agit également, a rappelé le Premier ministre israélien, “d’éliminer toute menace future pour Israël en provenance de la bande de Gaza" et de "faire revenir les habitants du sud et du nord [du pays] en sécurité dans leur maison". 

Parallèlement aux bombardements qui coûtent la vie à des dizaines de civils chaque jour, des enquêteurs de l'ONU accusent Tel Aviv de cibler de manière délibérée les établissements de santé à Gaza, de torturer et tuer le personnel médical. “Israël met en œuvre une politique concertée de destruction du système de santé de Gaza dans le cadre de sa plus large offensive sur Gaza", a déclaré jeudi dans un communiqué la Commission d'enquête indépendante internationale des Nations unies. 

Sur le plan humanitaire, la situation sur le front à Gaza est de plus en plus critique et les États-Unis se sont dits mercredi "extrêmement préoccupés" concernant l'accès à l'aide, particulièrement au nord du territoire palestinien où l'armée israélienne mène d'intenses bombardements. "Cela fait l'objet de discussions très urgentes entre nos deux gouvernements", a expliqué le porte-parole du département d'État, Matthew Miller. Israël avait "l'obligation, en vertu du droit humanitaire international, de permettre à la nourriture, à l'eau et à d'autres formes d'aide humanitaire d'entrer à Gaza", a-t-il rappelé. 

Des Casques bleus ciblés par un char israélien, plus de 2 100 morts au Liban   

Washington a aussi mis en garde Israël contre toute offensive au Liban qui "ressemblerait" à ce qu'il s'est passé dans la bande de Gaza. "Je dis très clairement qu'il ne devrait pas y avoir d'action militaire au Liban qui ressemblerait à Gaza et dont le résultat ressemblerait à Gaza", a-t-il ajouté.  

Hier, deux Casques bleus de la force de l'ONU (Finul) déployée entre le Liban et Israël ont été blessés après "des tirs de char israélien" sur leur QG dans le sud du Liban, a indiqué la mission de l'ONU. "Ce matin, deux Casques bleus ont été blessés après qu'un char Merkava  de l'armée israélienne ait tiré sur une tour d'observation du QG de la Finul à Ras al-aqoura, la touchant directement et faisant tomber" les deux Casques bleus, a-t-on détaillé.  

Le Quai d’Orsay a dit “attendre des explications”. "La protection des Casques bleus est une obligation qui s'impose à toutes les parties d’un conflit", a souligné le ministère dans un communiqué. Paris "condamne toute atteinte à la sécurité de la FINUL". Rome a de son côté rappelé que de telles actions “pourraient constituer des crimes de guerre”. "Les actions hostiles commises de manière répétée par les forces israéliennes contre la base de la Finul pourraient constituer des crimes de guerre et représentent certainement de très graves violations des normes du droit international humanitaire", a affirmé Guido Crosetto, le ministre italien de la Défense. Suite à ces tirs, les deux pays ont annoncé leur intention de réunir les États européens contributeurs.  

De son côté, Tsahal poursuit ses bombardements sur le Liban. Jeudi matin, une frappe a visé une route reliant la Syrie au Liban pour “couper les routes d'approvisionnement du Hezbollah”. L'armée israélienne a aussi fait savoir que deux commandants du mouvement libanais avaient été "éliminés lors de frappes précises" au sud du pays. Mercredi, faisant écho à Benjamin Netanyahou, le chef d’état-major, Herzi Halevi, a affirmé que son armée allait continuer à bombarder “sans répit” le Hezbollah. 

Le bilan de la dernière offensive militaire israélienne au Liban, entamée le 23 septembre, s’élevait mercredi à 2141 tués et 10 099 blessés, selon le ministère libanais de la Santé.  

 

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