Fillon : "je suis candidat et j'irai jusqu'à la victoire"

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Par AFP
Publié le 18 février 2017 - 08:34
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François Fillon, candidat de la droite à la présidentielle, va visiter un centre social, le 17 févri
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François Fillon, candidat de la droite à la présidentielle, va visiter un centre social, le 17 février 2017 à Tourcoing
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François Fillon, déstabilisé par l'affaire des emplois présumés fictifs de sa famille, garde un solide socle d'électeurs de droite, ce qui rend sa victoire à la présidentielle encore possible, selon plusieurs experts.

Ces quinze derniers jours ont vu la cote de popularité du candidat de la droite à la présidentielle chuter de 18 points en un mois, à 25% d'avis favorables sur son action, selon un sondage Ipsos diffusé mercredi. Les intentions de vote ont également fortement baissé, à 18,5% (-6,5), selon un sondage Ipsos Sopra Steria diffusé jeudi.

Toutefois, selon le "rolling" quotidien Ifop-Fiducial (qui le donnait jeudi à 18,5%), il a effectué une remontée d'un point en une semaine.

Dans ces baromètres, Emmanuel Macron lui a ravi la deuxième place (derrière Marine Le Pen qui fait toujours largement la course en tête), le reléguant à la troisième, éliminatoire.

A noter néanmoins l'avantage non négligeable de l'ex-Premier ministre sur l'ancien ministre de l'Economie: 61% de ses électeurs potentiels sont sûrs de leur choix, contre seulement 33% de ceux de son rival.

"Je crois que François Fillon peut encore l'emporter", affirme le politologue Philippe Braud à l'AFP. "La droite ne peut plus changer de cheval maintenant, il est trop tard", souligne-t-il. "Le fait que Fillon fasse front ajoute à sa solidité", ajoute ce spécialiste en sociologie politique, et "sa personnalité est plus rassurante que celle de Macron".

Son collègue Jean-Daniel Lévy (Harris Interactive) pense aussi que "Fillon a encore ses chances". "L'affaire aurait pu le tuer. Elle ne l'a pas fait . Il reste stable à 17/20% d'intentions de vote. Même s'il n'est pour le moment qu'en troisième position, ça peut basculer, l'électorat de Macron étant beaucoup plus friable que le sien", analyse-t-il.

Autre facteur favorable au candidat Fillon: "les électeurs de droite veulent leur revanche. Tous ne font pas crédit à François Fillon d'être honnête mais ils font contre mauvaise fortune bon coeur", affirme M. Lévy.

- "Séisme" -

Le député LR de Paris bénéficie d'une parenthèse de quelques jours, après que le Parquet national financier (PNF) a déclaré qu'il n'envisageait pas de classement sans suite "en l'état", dans son enquête.

Alors que la clôture du dépôt des parrainages des candidats interviendra le 17 mars, il reste tout juste un mois au PNF pour prendre une décision. Une mise en examen après cette date butoir "signifierait que le pouvoir judiciaire fait de la politique. Ce serait un séisme", estime M. Braud.

"Je ne vois pas comment peut se produire une mise en examen", confiait lundi M. Fillon à la presse, lors d'un déplacement à La Réunion.

Et quand bien même il serait finalement mis en examen, il ne jetterait pas l'éponge, a-t-il confié jeudi à des journalistes, renonçant ainsi à son engagement, pris devant les Français au début de l’affaire et réitéré dimanche, à se retirer, le cas échéant, de la course à la présidentielle. C'était "la position que j’avais prise" mais "à condition d’avoir face à moi des gens de bonne foi", argumente-t-il.

C'est là l'angle principal de défense de M. Fillon. Ses avocats répètent que le PNF n'est pas compétent. "Il y a un problème judiciaire absolument considérable", affirme le candidat.

Autre difficulté pour l'ex-Premier ministre: la fronde de 17 députés, surtout sarkozystes, ce qui l'a poussé à appeler à la rescousse, jeudi lors d'un déjeuner, Nicolas Sarkozy, l'ex-homme fort du parti, dont il a d'ailleurs repris cette semaine l'une des mesures phare: l'abaissement de la majorité pénale à 16 ans.

Sur le terrain, la situation est parfois délicate. A chaque déplacement, il est confronté à des manifestants, en petit nombre (de 15 à 40 environ) mais très bruyants, comme à La Réunion le week-end dernier, mercredi à Compiègne ou vendredi à Tourcoing. "Fillon en prison", crient-ils notamment en tapant sur des casseroles. "Quand on veut empêcher les gens de faire campagne, ça pose des petites questions démocratiques", a lâché M. Fillon à Tourcoing.

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