François Fillon s'accroche malgré une campagne qui se délite

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 04 février 2017 - 13:30
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Penelope et François Fillon le 29 janvier 2017 à Paris
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© Eric FEFERBERG / AFP
Fillon a demandé à ses "troupes" de tenir encore 15 jours, le temps que l'enquête du parquet national financier se termine.
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François Fillon le crie haut et fort depuis plusieurs jours, et il l'a répété vendredi soir, il "(tiendra) bon". Mais les soutiens du candidat de la droite à la présidentielle commencent peu à peu à douter et envisage de le "lâcher" suite aux renforts des soupçons d'emplois fictifs qui pèsent sur Penelope Fillon.

François Fillon tente de poursuivre sa campagne malgré un soutien qui se délite, pendant que ne cesse d'enfler le scandale de l'affaire des emplois présumés fictifs de sa femme Penelope, qui s'étend aussi à deux de ses enfants.

Le président du Sénat Gérard Larcher a annoncé vendredi 3 que la Haute Assemblée transmettrait "dans les plus brefs délais" des documents réclamés par le parquet financier sur les emplois de Marie et Charles Fillon, qui ont également été rémunérés par leur père quand il était sénateur. Les enquêteurs ont aussi entendu Igor Mitrofanoff, la "plume" et ancien assistant parlementaire de M. Fillon.

La veille sur France 2, Envoyé spécial, suivi par 5,4 millions de téléspectateurs, avait diffusé des extraits d'un entretien accordé en mai 2007 par Penelope Fillon au Daily Telegraph. On la voyait déclarer "n'avoir jamais été l'assistante" ni s'être occupée "de la communication" de son mari François Fillon.

Dans un message vidéo posté sur Facebook, l'ancien Premier ministre, accablé depuis dix jours par les révélations initiées par Le Canard enchaîné, a redit vendredi soir qu'il "tiendrait bon". Il a toutefois dit "comprendre" le "trouble" que suscite la cascade de révélations.

François Fillon a demandé mercredi 1 à ses troupes de "tenir 15 jours", le temps que l'enquête du parquet national financier vienne à son terme. Mais, sans compter les francs-tireurs de son camp, la gauche et le Front national qui l'accablent, les troupes des Républicains semblent hésiter.

Plusieurs députés LR ont déclenché les hostilités: le sarkozyste Georges Fenech, le premier à dégainer mercredi, suivi de peu par le juppéiste Philippe Gosselin, ainsi que le sénateur sarkozyste Alain Houpert.

L'ancienne garde des Sceaux Rachida Dati, avec qui les relations sont glaciales, estime que Fillon, donné éliminé dès le premier tour par plusieurs sondages, "paie le fait qu'il n'a pas su bien rassembler" et des "erreurs de communication".

Vendredi matin, l'un des piliers du camp Fillon, Gérard Larcher, président du Sénat, a démenti sur Twitter une information de l'Obs selon laquelle il se chargerait vite de "débrancher" le candidat en grande difficulté.

Car en coulisses, on s'active à la recherche de solutions. A quelques mois des législatives, les parlementaires LR vont retourner ce samedi 4 et dimanche 5 en circonscription où les réactions des électeurs pourraient être fraîches.

Pour plusieurs ténors du parti contactés par l'AFP, la messe est dite, au vu de l'avalanche d'éléments chargeant Fillon. "Il a une tonne de fonte dans l'estomac", commente l'un d'entre eux.

D'après ces sources, M. Fillon, qui s'est entretenu ces dernières heures avec les principaux ténors du parti, refuse catégoriquement de s'effacer pour l’instant, mais il y sera de toute façon contraint et forcé s’il s’obstine, dit-on.

"François, je ne ferai rien pour te déstabiliser mais sache que, sur le terrain, c’est très dur et que les élus en prennent plein la gueule", l'a ainsi prévenu Laurent Wauquiez, selon son entourage.

Le "plan B" est dans toutes les têtes, et beaucoup privilégient l'hypothèse Alain Juppé, rival défait de Fillon au second tour de la primaire de novembre, qui a pourtant par deux fois refusé d'être une alternative.

François Baroin, le patron de l'Association des maires de France, est bien vu parmi les parlementaires mais il pourrait semer la zizanie chez la flopée de quadras et quinquas aux grandes ambitions: Bruno Le Maire, Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand, Nathalie Kosciusko-Morizet, Valérie Pécresse, etc.

Le vainqueur de la primaire de la droite de novembre s'est calé des rendez-vous à son agenda chez deux ténors LR: à Troyes, mardi 7, chez François Baroin, justement. Et à Poitiers, jeudi 9, chez Jean-Pierre Raffarin. Un voyage en Irak et au Liban, prévu ce week-end, a été annulé.

Vendredi matin, 61% des Français, selon un sondage Odoxa - franceinfo, lui demandaient de se retirer. Seule consolation: parmi les sympathisants de droite hors FN (un sous-échantillon de 189 personnes pour lequel la marge d'erreur est de 3,1 à 7,1 points), 68% continuent à juger qu'il a "raison de tenir bon".

"Laisse béton" lui conseille en Une le quotidien Libération dans son édition de ce samedi.

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