La justice annule la suspension de Jean-Marie Le Pen du FN

Retournement de situation. Contre toute attente, la justice a tranché et a statué, ce jeudi, en faveur de Jean-Marie Le Pen. Le tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine) a ainsi annulé pour une question de forme sa suspension du parti qu'il a cofondé et dirigé pendant près de 40 ans. "Le FN devra rétablir Jean-Marie Le Pen dans tous ses droits attachés à sa qualité d’adhérent”, a rappelé son avocat, Me Frédéric Joachim, avant d'ajouter: “il peut demain matin utiliser son bureau et tous les moyens qui étaient mis à sa disposition".

Sanctionné par sa fille après avoir tenu de nombreux propos polémiques, le fondateur du Front national avait demandé l'annulation de sa suspension en tant qu'adhérent, prononcée le 4 mai par un bureau exécutif d'extrême droite, une décision qu'il juge "illégale, anormale et excessive". Il contestait également la "privation de ses droits" en tant que président d'honneur qui en avait découlé.

Si la décision prise ce jeudi sonne comme une victoire pour Jean-Marie Le Pen, elle pourrait bien être de courte durée. Les nouveaux statuts du Front national, sur lesquels les adhérents sont appelés à voter jusqu'au 10 juillet, prévoient ainsi la suppression pure et simple du statut de président d'honneur.

Contactée par Europe-1 quelques minutes après l'annonce du verdict, Marine Le Pen a minimisé la portée de la décision du tribunal. "La réalité, c'est que dans huit jours, les résultats de l'assemblée générale extraordinaire seront rendus publics et donc cela ne change rien à la situation. Cette suspension valait jusqu'à la tenue de l'assemblée générale. Ce n'est donc qu'un baroud d'honneur! Cela n'aura aucune influence sur les procédures qui sont engagées". Pour le Front national, ce jugement n'aura qu'un seul effet: permettre à Jean-Marie Le Pen de voter dans le cadre du congrès dont les résultats seront connus le 10 juillet prochain.

Même son de cloche pour le numéro-2 du parti, Florian Philippot, qui a, lui aussi, tenté de relativiser. "Dans la tête des gens, la séparation est faite. Plus personne, en France, ne considère qu'il parle au nom du Front national". Malgré tout, le parti d'extrême droite a tout de même décidé de faire appel de cette décision.