La Métropole du Grand Paris va naître officiellement le 1er janvier
Créée par la loi Maptam (affirmation des métropoles) du 27 janvier 2014 et retouchée par la loi NOTRe (réforme territoriale) du 7 août 2015, la MGP regroupe 131 communes et plus de 7 millions d'habitants: Paris, les 123 communes des départements de la petite couronne, une commune du Val-d'Oise (Argenteuil) et 6 de l'Essonne, qui seront rassemblées en 12 territoires remplaçant les agglomérations déjà existantes.
L'idée qui avait prévalu à sa création était de régler les problèmes de la zone dite "dense" de l'agglomération parisienne, connue pour sa pénurie de logements. Il s'agit maintenant plus globalement d'organiser une solidarité entre des territoires très inégaux et de renforcer le rayonnement international pour la hisser au rang de Londres ou Shanghai.
Les tiraillements politiques et la dernière modification apportée à l'été ont poussé à un démarrage modeste avec budget et compétences limités: l'environnement et le développement économique en 2016, puis viendront l'aménagement et le logement (le cœur du sujet) en 2017, et la plénitude de sa fonction en... 2020. Pour Gilles Carrez, député-maire (LR) du Perreux-sur-Marne (Val-de-Marne), le "problème immédiat et très compliqué" de la Métropole sera sa "tuyauterie budgétaire et fiscale".
Autant de facteurs qui rendent moins alléchante la présidence de ce nouveau mécano intercommunal. De fait, les candidatures ne se bousculent plus et un point est admis: son président sera de droite ou du centre, en raison de leurs succès électoraux aux municipales de 2014, et vraisemblablement un maire ou un président d'agglomération, donc non parisien.
Chez les Républicains, on a fait les comptes: dans le périmètre de la métropole, "91 maires sont LR, 27 sont UDI" et "le fait majoritaire est reconnu par tous", selon une personnalité du parti.
Il n'empêche que pour l'heure, seul le maire UDI de Sceaux Philippe Laurent s'est déclaré candidat, tandis que le groupe UDI de Paris s'est prononcé pour le maire d'Issy-les-Moulineaux André Santini, qui garde le silence.
A droite, la chef de l'opposition parisienne Nathalie Kosciusko-Morizet a renoncé à se présenter mais elle siègera comme conseillère métropolitaine de Paris. La capitale a en effet élu ses conseillers le 15 décembre. Toutes les communes de la MGP doivent en faire autant afin de constituer le "Conseil de la Métropole" de 209 élus.
Au Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis), où Claude Bartolone (PS) est toujours conseiller municipal, ce qui lui aurait permis d'être conseiller métropolitain, l'élection a eu lieu: le maire Gérard Cosme siègera à la Métropole, mais pas le président de l'Assemblée nationale, candidat battu aux régionales, qui semble se concentrer sur son mandat national.
Ce conseil métropolitain s'installera le 22 janvier et élira son président. Le nom de Patrick Ollier, député-maire de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), circule avec insistance et correspondrait au profil "consensuel" souhaité par les élus du syndicat d'étude Paris Métropole.
Mais ce dernier refuse de s'exprimer officiellement avant la définition de la gouvernance de la MGP. C'est l'objet de la réunion du 8 janvier du groupe de travail consacré à ce sujet qui doit fixer le nombre de vice-présidences et la représentation de chaque sensibilité dans la composition du bureau. Dont celle de la maire de Paris Anne Hidalgo (PS). "Chacun doit trouver sa place, sinon c'est la guerre et dans une interco, il n'en est pas question", dit un habitué de ces arcanes.
Valérie Pécresse, nouvelle présidente du conseil régional d'Ile-de-France, a lancé la charge contre la MGP dès son discours inaugural le 18 décembre, parlant d'un "contre-sens historique" et d'une "aberration administrative et économique" qui laisse de côté 5 millions de Franciliens et qu'il "est encore temps d'abandonner". Pour elle, la métropole, c'est la Région.
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