La sénatrice Frédérique Espagnac rejoint l'équipe de Benoît Hamon avec l'"accord" de François Hollande
Ce n'est pas encore un soutien officiel de la part du président de la République, mais cela y ressemble à s'y méprendre. Benoît Hamon a en effet dévoilé samedi 11 son équipe de campagne qui doit l'aider à retourner la tendance défavorable pour le Parti socialiste. Et si les médias se sont beaucoup focalisés sur les personnalités issues de la "société civile", un autre nom n'est pas passé inaperçu. Frédérique Espagnac a en effet été nommée porte-parole du candidat. Or, bien que peu connue à l'échelle nationale, elle est une très proche collaboratrice de François Hollande.
La native de Tarbes âgée de 44 ans a en effet été pendant 11 ans l'attachée de François Hollande quand ce dernier était premier secrétaire du PS. Elle a ensuite été élue, en 2011, sénatrice des Pyrénées-Atlantiques. Elle est également conseillère régionale d'Aquitaine-Limousin-Poitoi-Charentes.
Interrogée par France Bleu Béarn, l'élue ne cache d'ailleurs absolument pas le détail le plus intéressant de sa nomination: elle a reçu la bénédiction de François Hollande pour cette mission. Le président de la République lui aurait expliqué en effet, pour justifier son accord moral de la voir occuper une telle fonction, qu'il a "tellement souffert de la division" qu'il lui demandait même "de rentrer dans la campagne" et "d'être unie" derrière Benoît Hamon.
Un accord moral qui était capital pour Frédérique Espagnac: "Je n'aurais pas pu le faire sans son accord et sans son avis de toute façon" affirme-t-elle pour expliquer sa demande au président après que Benoît Hamon l'a appelée pour lui proposer de rejoindre l'équipe. Elle dément par contre être en "mission commandée" aux ordres de l'Elysée, et pour cause: bien qu'elle ne l'a pas soutenu officiellement lors de la campagne, elle est en accord avec la majorité du programme de Benoît Hamon. "Sur la loi Travail j'étais montée au créneau contre l'avis du Président de la République, j'étais contre l'article 2. Sur la déchéance de nationalité je n'étais pas d'accord avec le choix du Président, j'étais pour ma part contre la déchéance de nationalité" explique la sénatrice.
Bien sûr Frédérique Espagnac n'est que l'une des sept porte-paroles du candidat Benoît Hamon, qui a choisi par exemple Aurélie Filippetti ou Jérôme Guedj, soutiens d'Arnaud Montebourg. Mais un tel choix –et la bénédiction présidentielle qui va avec– laisse entendre que celui qui est encore locataire pour trois mois de l'Elysée pourrait soutenir Hamon plutôt que Macron, contrairement à ce que les observateurs affirmaient (timidement). Le soutien officiel (ou non) à un candidat, ne devrait plus tarder: le 8 février à l'antenne d'Europe 1, Jean-Christophe Cambadélis l'actuel premier secrétaire du PS assurait que "le président de la République, vu comme je vois évoluer la situation politique et la présidentielle, va être obligé de parler".
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