Latifa Ibn Ziaten : la "mixité" meilleur arme contre la radicalisation
Mère d'une des victimes de Mohamed Merah, elle est musulmane et voilée. Latifa Ibn Ziaten, la mère d'Imad Ibn Ziaten, premier soldat abattu par le tueur au scooter en mars 2012 à Toulouse, a été distinguée jeudi 19 par la Fondation Jacques Chirac. En l'absence de l'ancien chef de l'Etat, mais en présence de François Hollande et d'Alain Juppé notamment, celle qui a fait du combat contre le radicalisme un sacerdoce a été récompensée au nom des initiatives pour la paix qu'elle mène avec son association de lutte contre radicalisation, "Imad Ibn Ziaten pour la jeunesse et la paix ".
"Quand je suis allée voir mon fils, ce bel homme, à la morgue, j’ai pris sa main. Et je lui ai dit: +je t’ai élevé avec des valeurs républicaines+. Et je suis fière du pays qui m’a accueillie. Alors j’ai promis à mon fils, je lui ai donné ma parole" de mener le combat pour ces valeurs, a raconté, lors d'un discours émouvant, Latifa Ibn Ziaten.
"On a un problème dans les écoles, dans lesquelles il y a beaucoup de souffrance. Il n'y a pas de règles dans les prisons", s'est-elle indignée, dénonçant le manque de mixité dans les banlieues où "95% d'enfants" seraient "d'origine maghrébine". "Ils ne peuvent pas avancer, s’intégrer, aimer la France. Pour aimer la France, il faut leur tendre la main, il faut la diversité, il faut la mixité". Puis d'en appeler à François Hollande: "mais j’ai besoin d’aide pour passer ce message de paix et de vivre ensemble (...) Je compte sur vous, monsieur le président, aidez-moi!".
Message reçu, a répondu en substance François Hollande: des crédits vont être débloqués pour las associations qui luttent contre la radicalisation. "La France ne doit pas se perdre pour gagner la guerre. La France répondra à la haine par la fraternité. La France répondra à la terreur par la force du droit. La France répondra au fanatisme par l’espérance que constitue la vie elle-même. La France répondra en étant la France", a martelé François Hollande, rappelant les heures sombres que traverse le pays. "Les terroristes veulent semer l’effroi, alors unissons-nous. Ils veulent voir la vie s’arrêter alors vivons! Vivons pleinement!", a-t-il conclu.
Un message d'unité qu'avait également délivré Alain Juppé, monté à la tribune juste avant le président. "L'unité dans l'épreuve ce n'est naturellement pas la fin du débat démocratique. C'est la priorité donnée à la protection de nos concitoyens, à la défense de nos valeurs, à la dignité de la vie et de la parole politiques", a rappelé celui qui était Premier ministre au moment des attentats de 1995. "Nous vivons des heures sombres. Notre pays a payé le tribut du sang (…) Dans ce musée qui invite au dialogue et au respect des cultures, nous partageons la souffrance des victimes et le traumatisme de tous ceux qui ont vécu ces terribles événements et qui en resteront marqués à jamais".
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