Attentats de Paris : les évolutions survenues ce jeudi (SYNTHESE)
La journée de ce jeudi a été marquée par l'identification d'Abdelhamid Abaaoud, djihadiste belge considéré comme l'instigateur des attentats de vendredi 13, comme l'un des terroristes tués dans l'assaut du RAID de mercredi 18. Sa cousine ferait également partie des victimes. L'enquête se poursuit pour identifier et retrouver d'autres suspects en fuite.
Au sein du gouvernement et de l'Assemblée nationale, de nouvelles mesures de sécurité ont été prises, notamment dans le cadre de l'état d'urgence que les députés ont accepté de prolonger. De nouvelles manifestations de soutien aux victimes ou d'unité nationale ont eu lieu dans la journée.
> Abdelhamid Abaaoud abattu par le RAID
Avec Salah Abdeslam, il était l'un des deux hommes les plus recherchés en Europe. Abdelhamid Abaaoud a été tué lors de l'assaut mené par le RAID et la BRI mercredi 18. Présenté comme "l'un des cerveaux des attentats" de Paris par Manuel Valls, il a été identifié parmi les victimes de l'assaut, au moins deux. Ses empreintes ont permi de relier son corps criblé de balles aux fichiers fournis par la Belgique où il avait déjà eu affaires à la justice.
Abdelhamid Abaaoud est suspecté d'être "l'inspirateur de nombreux projets d'attentats en Europe pour le compte de l'Etat islamique", avait précisé mercredi 18 le procureur de Paris, notamment les attaques manquées de Verviers (Belgique), de Villejuif et celle du Thalys. Il était le principal objectif de cet assaut. Reste à découvrir comment il a pu rentrer de Syrie en France alors qu'il était déjà célèbre pour son rôle au sein de Daech.
> L'enquête se poursuit
Le second corps pourrait être celui d'Hasna Aitboulahcen, présentée comme la cousine du djihadiste belge, et qui s'est fait sauter à l'aide d'une ceinture d'explosifs pendant l'attaque. D'autres corps pourraient encore être découverts. L'immeuble déjà délabré a été en partie détruit lors de l'assaut ce qui complique le travail des enquêteurs.
Salah Abdeslam, également suspecté d'être lié aux attentats et frère d'un des kamikazes, n'a toujours pas été retrouvé. L'enquête se poursuit notamment avec des perquisitions chez la mère de la kamikaze présumée et une autre à Charleville-Mézières (Ardennes). Neuf interpellations ont également eu lieu en Belgique dans la région de Bruxelles, suite à huit perquisitions.
Au moins 9 hommes ont participé aux attaques de vendredi 13, sept ont trouvé la mort. Mais on ignore encore si les personnes tuées ou interpellées à Saint-Denis faisaient partie de ces commandos ou d'une autre équipe. D'autres terroristes impliqués pourraient donc encore se trouver dans la nature.
> Etat d'urgence, centres de "déradicalisation" et menace chimique à l'Assemblé nationale
L'Assemblé nationale a voté ce jeudi la loi prolongeant l'état d'urgence à trois mois et apportant certaines modifications au texte de 1955 pour l'adapter à la menace terroriste. Cette mesure d'exception ne peut être prolongée au-delà de 12 jours qu'avec l'accord des députés.
Au cours de cette séance, Manuel Valls a annoncé la création prochaine d'"une première structure pour jeunes radicalisés" dont le site sera défini d'ici la fin de l'année. Cela afin de détruire "les racines du mal".
Le Premier ministre a également évoqué la possibilité d'attaques chimiques ou bactériologiques: "il ne faut aujourd'hui rien exclure. Je le dis bien sûr avec toutes les précautions qui s'imposent".
> Nouvelles mesures de sécurité
Le ministère de l'Intérieur et la direction générale de la police nationale (DGPN) ont également autorisé les policiers à conserver leur arme en dehors des heures de service pendant la durée de l'état d'urgence. Un policier était présent au Bataclan et a été blessé, un autre a été tué à la terrasse d'un café vendredi 13.
L'interdiction des manifestations en Ile-de-France jusqu'à ce jeudi a également été prolongée jusqu'à dimanche 22. Les rassemblements qui devaient avoir lieu le 29 novembre et le 12 décembre à l'occasion de la COP21 ont également été annulées. La Fête des Lumièrs de Lyon qui devait avoir lieu du 5 au 8 décembre a également été annulée et remplacé par un hommage qui aura lieu le 8.
> Paris, symbole de résistance
En revanche, un rassemblement en hommage aux victimes des attentats a été autorisé sous haute sécurité aux abords du Stade de France, où trois kamikazes se sont fait exploser vendredi 13.
L'illumination de la Tour Eiffel en bleu-blanc-rouge, d'abord décidée pour les soirées du 16, 17 et 18 novembre, a été prolongée jusqu'au mercredi 25 inclus sur décision de la maire de Paris Anne Hidalgo.
Autre symbole, le livre d'Ernest Hemingway Paris est une fête est arrivé en rupture de stock dans de nombreuses librairies. Le récit autobiographique du célèbre écrivain américain raconte son passage à Paris dans les années 1920, une ville frivole et joyeuse que les Français semblent vouloir conserver ainsi malgré le drame.
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