"L'Emission politique" : Nicolas Sarkozy veut appliquer le "principe de précaution" aux personnes fichées S
L'ancien chef de l’État Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de la droite, a justifié jeudi sur France 2 sa proposition d'interner des fichiers S suspectés de terrorisme au nom du "principe de précaution"
"A quoi sert-il de faire des fichiers S si ces fichiers S qui portent atteinte à la sûreté de l’État, on n'en fait rien, on ne les examine pas, on les interroge pas, on les met pas en rétention?", a interrogé M. Sarkozy.
"Je demande que toute personne qui est sur un fichier S fasse l'objet d'un contrôle sur dossier et que les quelques centaines de personnes qui présentent des critères de dangerosité pour leurs fréquentations, la consultation régulière de sites jihadistes, leur radicalité... fasse l'objet d'un examen approfondi et soit mis, en vertu du principe de précaution, en rétention administrative", a poursuivi le candidat à la primaire.
"A ce moment-là, il y a trois solutions. Soit il n'a rien fait et on le relâche, et éventuellement on lui présente nos excuses bien sûr (...) ; soit ils sont en train de préparer, et les services spécialisés s'en rendent compte, un attentat, et dans ce cas-là c'est une procédure judiciaire ; soit ils sont en voie de grande radicalisation, et on les envoie dans un centre de déradicalisation", a dit M. Sarkozy.
"Il me semble que le principe de précaution s'applique tout autant à la sécurité des Français qu'à la protection de l'environnement", a déclaré M. Sarkozy au sujet de cette proposition décriée.
"Il y a chaque année en France 70.000 personnes victimes de troubles psychiatriques qui peuvent être dangereux pour eux-mêmes (se suicider) ou pour leur entourage, ces 70.000 personnes chaque année font l'objet d'un internement administratif (...). Ce qui est donc possible pour 70.000 personnes pour des raisons psychiatriques n'est pas possible pour 200-300 personnes?", a-t-il demandé.
Accusé de surenchère dans les propositions qu'il fait pour lutter contre le terrorisme, M. Sarkozy a répondu: "Est-ce qu'on peut faire mieux? Oui. Est-ce qu'on peut faire différemment? Ma réponse est oui. Sinon, c'est pas la peine d'être candidat à la présidence de la République".
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