Loi Macron : le ministre redoute un vote qui s'annonce "serré"
La menace de voir le texte rejeté est réelle, à en croire l'exécutif. Ce mardi, après près de 200 heures de débats à l'Assemblée nationale et en commission, venant clôturer un travail préparatoire de plusieurs semaines de négociations et de réécriture, la Loi Macron passe (enfin) le test du vote des députés. Un exercice qui inquiète le ministre de l'Economie porteur du texte, qui aurait passé sa soirée de lundi 16 au téléphone pour tenter de convaincre les derniers députés PS récalcitrants "récupérables".
Car ils sont un certain nombre à être considérés comme définitivement "perdus" par l'exécutif. Benoît Hamon et une partie des frondeurs ont même d'ores et déjà annoncé leur intention de voter contre le projet de loi. Travail du dimanche, avantages fiscaux sur les distributions d'actions gratuites, privatisation partielle des aéroports de Lyon et de Nice… les pommes de discorde sont nombreuses entre le gouvernement et l'aile gauche de sa majorité.
Faut-il y voir un risque de voir le texte rejeté? A priori non, à en croire les observateurs attentifs du microcosme de l'Assemblée nationale. Pour autant, Manuel Valls et fait monter la pression. "Quand on est parlementaire de la majorité, député socialiste, on s’abstiendrait? On voterait contre ce texte? Non. Moi j’en appelle à la responsabilité de chacun", en a ainsi appelé le Premier ministre pour sonner le rappel des troupes. De la "dramatisation", répondent les frondeurs, qui entendent bien ne pas se laisser museler. Pendant ce temps là, Emmanuel Macron, lui, se ronge les sangs…
Il faut dire que la majorité que devrait obtenir son texte semble bien ténue. Ainsi, sur les 288 députés socialistes (274 membres et 14 apparentés), une vingtaine au moins aurait décidé de s'abstenir et un peu plus encore de voter contre (un score inédit).
A cette quarantaine de voix s'ajouteront l'immense majorité des 198 députés UMP, dont quelques uns –très isolés– ont toutefois annoncés qu'ils soutiendront le texte, et des 15 communistes. Les Verts (18 sièges) pencheraient quant à eux majoritairement pour l'abstention, tandis que l'UDI se partagerait entre abstention et vote contre à peu près à part égale.
Pas de quoi, a priori, mettre en échec la loi croissance d'Emmanuel Macron. La majorité de députés socialistes fidèles au gouvernement (environ 240 à 250), pourront ainsi compter sur les voix des 18 élus siégeant sous l'étiquette du Parti radical de gauche, allié indéfectible du PS. Autant dire que c'est un scénario comparable à celui du vote du Budget 2015, adopté par 266 voix contre 247, qui se dessine. Le résultat pourrait même être un peu amélioré, grâce au soutien de quelques brebis égarées de l'UMP, de l'UDI, voire des Verts.
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