Loi Travail : 11e journée de manifestation mardi 28, un défilé plus long à Paris
Après avoir défilé sur un parcours ultra court aux alentours de Bastille jeudi dernier, les sept syndicats opposés à la loi travail (CGT, FO, Solidaires, FSU, l'Unef, l'UNL et FIDL) ont obtenu lundi de pouvoir manifester sur un trajet plus long, entre Bastille et Place d'Italie.
"Le préfet a entendu notre mécontentement concernant le parcours" de jeudi a déclaré Pascal Joly, secrétaire général de l'Union Régionale Ile-de-France CGT. "On ne voulait pas réitérer et on a trouvé ce compromis qui nous donne satisfaction", a-t-il souligné.
Le parcours a fait l'objet de négociations entre la préfecture de police et les organisations syndicales voulant initialement défiler sur une distance plus longue, de Nation à Place d'Italie.
Une réunion ce lundi matin entre les syndicats et la préfecture de police de Paris a permis de "caler" les questions de sécurité du parcours, selon la CGT, alors que les manifestations sont traditionnellement émaillées de violence depuis le début de la mobilisation en mars.
Pour cette raison, l'organisation du précédent défilé dans la capitale, le 23 juin, avait donné lieu à un bras de fer avec le gouvernement. Il y a d'abord eu une interdiction, la préfecture de police de Paris invoquant des questions de sécurité après les violences intervenues le 14 juin.
Mais après le tollé déclenché, jusque dans les rangs de la gauche, le gouvernement a fait volte-face, autorisant un parcours réduit et en boucle aux abords de Bastille. La manifestation, très encadrée par les forces de l'ordre, s'est déroulée sans heurts. Mais globalement, le climat autour de ce texte décrié est lourd: à 24 heures d'intervalle, les sièges à Paris de la CFDT, principal soutien du projet, et de la CGT à Montreuil (Seine-Saint-Denis), ont été vandalisés.
"Ca fait un moment que le climat est malsain", a reconnu samedi Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, juste après les dégradations au siège de sa centrale. "À travers ces actes de vandalisme, c'est bien la démocratie qui est attaquée", a de son côté réagi la CFDT, dont les locaux à Béthune, Limoges et Toulouse ont récemment été envahis ou dégradés.
"Les actes de violence qui se sont succédé ces dernières semaines ne doivent pas prendre le pas sur le respect des individus et des biens, le pluralisme et le dialogue entre les acteurs sociaux", a souligné la CFDT, qui considère la loi travail comme un "progrès social". Dans ce contexte tendu, le préfet de police de Paris a donné des consignes de "vigilance accrue" pour les locaux syndicaux.
Des permanences PS ont également subi des dégradations, notamment dans le Gard, à Paris, en Côte-d'Or.
Mardi sera également l'occasion pour les syndicats de remettre les résultats de la votation citoyenne, lancée fin juin. Plusieurs centaines de milliers de personnes ont répondu à deux questions: "Retrait du projet de loi travail: Pour/Contre" et "Faut-il aujourd'hui des droits nouveaux pour les salarié-e-s, les jeunes, les privé-e-s d'emploi et retraité-e-s: Oui/Non".
Mais l'exécutif reste ferme, François Hollande et Manuel Valls promettant que le texte ira "jusqu'au bout". Le projet suit ainsi son parcours parlementaire et va être voté mardi à 18H00 au Sénat, à majorité de droite, avant de revenir pour une nouvelle lecture à l'Assemblée à partir du 5 juillet.
Les sénateurs ont durci le texte: le verrou des 35 heures a sauté, le seuil minimum de 24 heures pour le temps partiel a été supprimé, de même que la généralisation de la garantie jeunes, le compte personnel d'activité a été partiellement vidé et le plafonnement des indemnités prudhommales (à 15 mois de salaires) rétabli.
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