Loi Travail : les différentes étapes de la mobilisation
Depuis le 9 mars, les opposants au projet de loi travail ont plusieurs fois battu le pavé pour demander son retrait. Voici un rappel des différentes étapes de mobilisation:
- 9 mars : première contestation dans la rue avec près de 200 rassemblements et des appels à la grève, notamment dans la fonction publique: 224.000 personnes selon les autorités, entre 400.000 et 500.000 selon les organisations syndicales (CGT, FO, Solidaires, FSU) et de jeunesse (Unef, SGL, UNL, FIDL). A Paris, la préfecture de police dénombre 27.000 à 29.000 manifestants. La journée coïncide avec des appels à la grève à la SNCF et à la RATP sur des mots d'ordre internes (conditions de travail, salaires) mais dans ces entreprises, la CGT est solidaire. Les organisations de jeunesse sont reçues le 11 à Matignon.
- 17 mars : mobilisation des jeunes malgré plusieurs amendements portés au texte le 14. Les autorités comptabilisent 69.000 manifestants dans toute la France, dont 9.000 à Paris. La journée est qualifiée de "réussite" par l'Unef, qui recense 150.000 personnes. Elle est émaillée d'incidents avec une trentaine d'interpellations, notamment à Paris, Rennes et Marseille. Plusieurs universités sont fermées sur décision administrative.
- 24 mars : le jour de sa présentation en Conseil des ministres, le projet met dans la rue environ 43.000 jeunes (essentiellement), dont 4.800 à 5.200 à Paris, selon le ministère de l'Intérieur. Les organisateurs ne fournissent pas d'estimation. Certains défilés dégénèrent, notamment à Paris, Nantes et Rouen (une quarantaine d'interpellations). Un lycéen parisien est violemment frappé par un gardien de la paix et la scène, filmée, largement diffusée sur les réseaux sociaux. Le policier sera jugé le 12 mai pour violences volontaires.
- 31 mars : nouvelle journée d'action à l'appel à la fois des syndicats de salariés et organisations de jeunesse. Le nombre de manifestants double par rapport au 9 mars: près de 390.000 personnes dans 250 villes, selon les autorités. 1,2 million selon les organisateurs. Grève à la SNCF et la RATP où plusieurs syndicats s'associent à la contestation. Le ministère de l'Education nationale recense 170 lycées bloqués (sur 2.500). Des incidents éclatent entre manifestants cagoulés et forces de l'ordre, notamment à Paris, Rennes, Grenoble et Nantes. Bilan: une centaine d'interpellations et une trentaine de blessés (des policiers surtout). A Paris, où la préfecture de police fait état de 26.000 à 28.000 manifestants, est lancée dans la soirée la "Nuit debout", Place de la République, sorte d'agora militante et citoyenne dans la lignée des "Indignés" à Madrid.
- 5 avril : les organisations de jeunesse appellent à nouveau à la mobilisation. Quelque 23.800 personnes manifestent dans toute la France, dont 3.200 à 3.400 à Paris, selon les autorités, avec des incidents à Paris, Rennes et Lyon et 177 interpellations au total, essentiellement pour "vérification d'identité". Une poignée de jeunes font l'objet de poursuites. L'administration recense 34 lycées bloqués. La "Nuit debout" s'étend à plusieurs villes comme Rennes, Nantes, Toulouse ou Lyon.Le lendemain, les organisations de jeunesse sont reçues par le gouvernement.
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