Loi Travail : les policiers manifestent pour réclamer "plus de fermeté" contre les casseurs

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 18 mai 2016 - 08:51
Image
 Les CRS ont chargé les manifestants à Nantes comme à Toulouse ce samedi 21.
Crédits
©Stephane Mahe/Reuters
Les puissants syndicats de police ont appelé les policiers, hors service et en civil, à des rassemblements statiques dans une soixantaine de villes.
©Stephane Mahe/Reuters
Les policiers sont appelés à manifester mercredi midi en France pour dénoncer la "haine anti-flics", une première survenant après deux mois d'affrontements parfois violents en marge de la mobilisation contre la loi Travail.

Les puissants syndicats de police ont appelé les policiers, hors service et en civil, à des rassemblements statiques dans une soixantaine de villes. Le plus important a lieu sur la très symbolique place de la République à Paris, où se réunit chaque soir le mouvement citoyen Nuit debout depuis le 31 mars.

Signe des tensions actuelles, des collectifs qui dénoncent les violences policières appellent aussi à manifester sur cette place emblématique de la capitale, juste avant le rassemblement des syndicats de police.

Ces syndicats disent répondre aux attentes de leurs collègues engagés dans le maintien de l'ordre depuis le début des manifestations, au cours desquelles plus de 350 membres des forces de l'ordre ont été blessés, selon les autorités. Onze d'entre eux l'ont encore été lors d'incidents au cours de la mobilisation de mardi, a affirmé le ministère de l'Intérieur.

Des accusations de "violences" ont été portées contre eux et des slogans tel "tout le monde déteste la police" ont fait florès. Un jeune homme a perdu l'usage d'un oeil après avoir été blessé fin avril à Rennes. Une trentaine d'enquêtes de la "police des polices" (IGPN) portant sur de présumées violences policières ont été ouvertes en France, et plusieurs responsables politiques de gauche et syndicaux ont mis en cause le gouvernement dans sa gestion du maintien de l'ordre.

Autant de faits qui risquent d'écorner l'image des policiers applaudis au lendemain des attentats de janvier 2015. Pour autant, malgré les images de violences, 82% des Français ont toujours une bonne opinion de la police, une "image exceptionnelle" conforme à celle dont elle avait bénéficié après les attaques djihadistes, selon un sondage Odoxa pour Le Parisien.

Les tensions se sont cristallisées autour d'affiches d'un syndicat de la CGT qui épinglent ces violences policières: outrés, les syndicats de police demandent au ministre de l'Intérieur de déposer plainte. Ils nient toute violence, observant que les policiers sont "usés" par l'état d'urgence instauré après les attentats du 13 novembre.

Ils en appellent au "soutien" de la population et du gouvernement auquel ils réclament la "fermeté" face aux "casseurs" accusés de vouloir s'en prendre délibérément aux forces de l'ordre en marge des manifestions contre la loi El Khomri.

"Je n'ai jamais vu ça", a raconté à l'AFP Arnaud, CRS depuis vingt ans. "Les +casseurs+ arrivent par petits groupes, aussitôt rejoints par des dizaines d'autres", a-t-il détaillé. "Ils sont parfaitement organisés, ramassent tout ce qu'ils trouvent et nous canardent. Sans piller, pour casser et casser du flic."

Les syndicats de police n'ont pas caché leur satisfaction après la mise en examen samedi d'un lycéen, mis en cause dans l'agression d'un policier à Nantes le 3 mai. Ils ont aussi salué la décision d'interdire de manifestation des militants antifascistes - même si la justice administrative a finalement suspendu mardi plusieurs arrêtés préfectoraux.

Les responsables syndicaux policiers estiment que l'état d'urgence permettrait de neutraliser de présumés "casseurs" en les assignant à résidence. Ils veulent également éviter toute "récupération politique" des rassemblements, de nombreux hommes politiques ayant annoncé leur venue.

"Ils seront là comme citoyens, pour dire +on aime la police+, pas plus", a assuré Jean-Claude Delage, le patron d'Alliance, premier syndicat de gardiens de la paix, à l'initiative de ce mouvement inédit.

Les casseurs qui agissent dans les manifestations contre la loi travail, "ça suffit et ça ne pourra pas rester sans réponse", a prévenu mardi François Hollande. Le chef de l'Etat a assuré que "toutes les consignes" avaient "été données" dont des interpellations ou interdictions de manifester.

 

À LIRE AUSSI

Image
Deux policiers à Paris.
Police : 8 Français sur 10 ont une bonne opinion des forces de l'ordre selon un sondage
Quelque 82% des Français ont une bonne opinion de la police, qui conserve ainsi le niveau de popularité élevé constaté à l'issue des attentats djihadistes en 2015, sel...
18 mai 2016 - 08:37
Société
Image
Police-voiture-TourEiffel-Jour
Loi Travail : à Rennes, la police déloge des opposants d'une salle municipale
A Rennes, la police a évacué ce vendredi matin des opposants à la loi Travail qui occupaient depuis le 1er mai une salle municipale. Mercredi, la ville leur avait déjà...
13 mai 2016 - 09:59
Politique
Image
Des CRS lors d'une manifestation.
Manifestation : un syndicat de police dénonce les consignes de non-intervention
Le syndicat Alliance s'interroge sur les consignes de non-intervention reçues face aux casseurs lors des manifestations contre la loi Travail et en marge du mouvement ...
05 mai 2016 - 17:41
Société

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Kamala Harris
Kamala Harris, ou comment passer de la reine de la justice californienne à valet par défaut
PORTRAIT CRACHE - Samedi 27 juillet, la vice-présidente américaine Kamala Harris a officialisé sa candidature à la présidence des États-Unis, une semaine après le retr...
03 août 2024 - 12:49
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.