Loi Travail : une nouvelle journée d'action marquée par des heurts et des interpellations
Nouvelles manifestations, blocages de lycées, agression de membres de la direction d'une cité scolaire, heurts avec la police: 1.700 personnes étaient mobilisées ce jeudi 14 à Paris, selon la police, contre la loi Travail, ainsi que dans plusieurs autres villes de France. Dans la capitale, six personnes ont été interpellées, dont quatre avant même le début de la manifestation place Stalingrad, pour des jets de projectiles et "outrages".
Place de la République, de nouveaux affrontements ont éclaté durant une vingtaine de minutes entre manifestants et forces de l'ordre. Des manifestants cagoulés ont jeté chaises, bâtons et bouteilles en direction des CRS, qui ont riposté avec des charges et du gaz lacrymogène. Quatre blessés légers étaient déplorés parmi les manifestants, selon une source policière. Une jeune femme a notamment été transportée à l'hôpital pour une raison encore indéterminée, a-t-on appris de même source. Peu après 16h, 400 manifestants étaient toujours présents sur la place qui avait retrouvé le calme, selon la même source. Parlant d'une "répression policière intolérable", le président de l'Unef, principale organisation étudiante, Wiliam Martinet a dénoncé sur Twitter un "dispositif policier hallucinant et l'utilisation du moindre prétexte pour charger des cortèges pacifiques".
En début de matinée, c'est dans une cité scolaire du XIe arrondissement, la cité Voltaire régulièrement bloquée depuis plusieurs semaines par des lycéens, que des incidents ont éclaté. Selon le rectorat qui a déposé une plainte, un jeune a porté un coup "violent" à la tête du principal-adjoint de l'établissement tandis qu'un autre a jeté un sac de gravats à la proviseure adjointe.
Le cortège, qui n'a pas atteint l'arrivée prévue place de la Bastille, avait rejoint la place de la République en appelant Paris "à se soulever" avec des pancartes "Je travaille, tu travailles, il travaille (...) ils profitent", "Qui a besoin de qui?" ou encore "De l'argent y'en a dans les caisses du patronat".
"Les annonces de lundi ne changent rien. On continuera à manifester au moins jusqu'au retrait de la loi Travail", lance Luna 20 ans, étudiante en théâtre à l'université Paris-8. Les jeunes notamment continuent de manifester contre la réforme du code du travail, malgré des annonces faites lundi par le gouvernement en faveur de leur insertion professionnelle, saluées par les syndicats lycéens et étudiants. "Les mesures annoncées par Manuel Valls sont une goutte d'eau", renchérit Juliette, également étudiante à Paris-8. "Le marché du travail, on est déjà dedans: j'ai calculé, j'en suis à deux ans de stage et souvent pas payés", dit-elle. A Mantes-la-Jolie (Yvelines) où il était jeudi en visite, le Premier ministre a été accueilli par une cinquantaine de manifestants contre le projet de loi El Khomri, écartés sans ménagement par les forces de l'ordre.
Des heurts avec les forces de l'ordre ont également éclaté à Montpellier, où plusieurs centaines de jeunes ont bloqué des lycées. Près de Toulouse, à Castelmaurou, quelque 200 personnes ont raillé la venue du président du Medef, Pierre Gattaz, à une conférence sur la "solitude" des patrons. Les participants à la manifestation parisienne, à l'appel de la Coordination nationale étudiante (CNE), devaient se retrouver en fin de journée place de la République, lieu de rassemblement depuis deux semaines des participants à la "Nuit debout".
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