Macron tente de déminer après ses propos controversés

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Par AFP
Publié le 18 février 2017 - 12:18
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Emmanuel Macron, candidat du mouvement En Marche! à la présidentielle, lors d'un meeting à Carpentra
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Emmanuel Macron, candidat du mouvement En Marche! à la présidentielle, lors d'un meeting à Carpentras, le 17 février 2017
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Un "je vous ai compris" à la façon du général de Gaulle: Emmanuel Macron a essayé samedi de clore la polémique sur ses propos sur la colonisation et l'Algérie, lors d'un meeting perturbé par une manifestation de pieds-noirs relayée par le Front national.

Habitué à des salles pleines à craquer, le candidat d'En Marche! a mené son rassemblement au Zénith de Toulon (Var) devant environ 1.200 personnes - là où les organisateurs en espéraient 2.000 - et dans une ambiance nettement moins enflammée que d'habitude.

A la tribune, le candidat a accusé "le parti Front national" d'avoir "empêché des centaines" de personnes d'accéder au meeting, du fait de la manifestation houleuse qui a contraint la police à fermer une grille d'accès, à une centaine de mètres de la salle toulonnaise.

Aux cris de "Macron trahison!" et sous des drapeaux français floqués de pieds noirs, environ 150 personnes se sont rassemblées devant cette grille, pour protester contre les propos de M. Macron qualifiant la colonisation de "crime contre l'humanité".

A la fin de son discours, au terme d'une longue tirade de justification où il a été plusieurs fois acclamé, Emmanuel Macron a paraphrasé le général de Gaulle à Alger en 1958 pour s'adresser aux pieds-noirs et aux anciens combattants.

"Je le dis aujourd'hui, à chacun et chacune dans vos conditions, dans vos histoires, dans vos traumatismes, parce que je veux être président, je vous ai compris et je vous aime", a-t-il dit.

M. Macron a de nouveau refusé de "revenir" sur ses propos ou de s'"excuser", mais il s'est dit "désolé" d'avoir "blessé" certains. Et au lieu de "crime contre l'humanité", il a cette fois parlé de "crime contre l'humain".

"On doit le regarder en face ce passé colonial, et oui c'est un passé dans lequel il y a des crimes contre l'humain", a-t-il affirmé.

Selon un sondage Ifop publié samedi, les Français sont très partagés sur sa déclaration sur la colonisation "crime contre l'humanité": 51% l'approuvent et 49% ne sont pas d'accord.

Accusé par ses adversaires d'avoir un programme flou et de pratiquer un "grand écart" intenable entre la gauche et la droite, le candidat a également défendu sa méthode du +et de droite et de gauche+.

Cette semaine, son rival socialiste Benoît Hamon l'a ainsi accusé de "courir plusieurs lièvres électoraux".

"Oui, la vie politique, elle change, ces petits clivages auxquels on vous a habitué ont changé", a lancé l'ancien ministre de l'Economie, appelant à cesser le "réflexe" qui "consiste à remettre dans les cases qu'on a toujours connues".

"Il y en a qui diront +c'est flou+ d'autres +y'a un loup+ mais ils s'habitueront, car nous allons continuer", a-t-il martelé.

- Les "vieilles lunes" de François Fillon -

Passé devant François Fillon dans les sondages, l'ancien ministre bénéficie toutefois d'un soutien volatil : selon un sondage Ipsos publié jeudi, seulement un tiers de ceux disant vouloir voter pour lui sont certains de glisser un bulletin Macron dans l'urne le 23 avril.

Le candidat s'est aussi efforcé de déminer une autre polémique à propos du mariage gay.

Jeudi, il avait jugé que les opposants au mariage homosexuel avaient été "humiliés" durant le quinquennat, suscitant un tollé à gauche et chez les associations LGBT.

Samedi dans L'Obs, M. Macron a promis à "la communauté homosexuelle", elle aussi "humiliée", de "toujours trouver en (lui) un défenseur". Il s'était aussi dit favorable dès jeudi soir à la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples lesbiens, une mesure honnie par "la Manif pour tous".

Ces polémiques sont venues brouiller la fin de semaine de M. Macron, venu dans le sud-est pour présenter ses mesures sur la sécurité (augmentation des places de prison et du nombre de policiers, mise en place d'amendes pour des petits délits, mesures d'éloignement des délinquants...)

De passage à Manosque (Alpes-de-Haute-Provence) samedi matin, M. Macron s'en est pris aux "vieilles lunes" de François Fillon en matière de sécurité, comme la majorité pénale abaissée à 16 ans et la déchéance de nationalité pour les crimes terroristes.

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