Manuel Valls : "Nous vivons sous une menace terroriste majeure"
Les Français doivent-ils s'habituer aux attentats?
"On ne peut pas s'habituer à la violence, à la barbarie, à la mort. (…) En revanche un responsable gouvernemental doit être lucide. Nous vivons sous une menace terroriste majeure. Elle va durer et nous allons combattre dans la durée ce terrorisme qui concerne la France mais aussi le monde car Daech veut combattre les valeurs humanistes universelles".
"Nous faisons face à un ennemi extérieur mais aussi intérieur. C'est le terrorisme, la barbarie qui se dissimulent. J'ai trouvé que la réaction des Français était toujours à la hauteur, le 11 janvier mais encore hier (samedi 27) à Saint-Quentin-Fallavier, autour de la mémoire d'Hervé Cornara (la victime de l'attentat, NDLR)".
Une guerre contre l'Occident?
"J'ai dit que nous étions confrontés à une guerre contre le terrorisme. Il faut toujours dire la vérité et dire les mots qui s'imposent".
"Il y a une volonté de Daech de mettre fin à nos valeurs. De s'attaquer à l'occident, non. Les premières victimes de Daech ce sont des minorités mais d'abord des musulmans".
Les attentats se suivent et l'Etat islamique est toujours présent en Irak et en Syrie
"Nous vivons dans un monde où cette menace sera constante à son niveau très élevée et dans le temps. Il n'y a pas de risque zéro".
"On ne peut pas souligner que cette guerre sera longue et réclamer immédiatement des résultats".
"Nous ne pouvons pas perdre cette guerre. C'est au fond une guerre de civilisation. La bataille se situe aussi au sein de l'Islam entre d'un côté un Islam aux valeurs universelles et un islamisme obscure et totalitaire qui veut imposer sa vision ".
Le terrorisme en France est "un phénomène incroyablement puissant"
Des moyens suffisants?
"Trente mille policiers, gendarmes et militaires sont affectés à la protection de lieux sensibles. Nous sommes en train de créer près de 2.000 postes affectés à la sécurité. (…) Nous allons créer 950 postes supplémentaires dans la lutte contre le terrorisme nous avons fait voter deux lois anti-terroristes. Nous mettons en place des moyens techniques et humains".
"Il y a en France 1.800 personnes recensées connues pour être liées aux filières de la Syrie et de l'Irak. Ce phénomène est incroyablement puissant".
"Plusieurs attentats ont été évités, six depuis 2013. Plusieurs filières ont été démantelées. Nous procédons à des expulsions régulièrement. Quarante personnes ont été expulsées depuis 2012, nous procédons même à la déchéance de la nationalité. Nous mettons tout en œuvre ave une volonté qui ne faillira pas".
Le mouvement salafiste en France
"Il y a entre 10.000 et 15.000 salafistes en France. C'est une vision extrêmement conservatrice de l'islam et souvent l'antichambre de la radicalisation. Mais grâce au travail de surveillance, de renseignement, nous combattons les risques de radicalisation".
"Je l'ai déjà dit, le problème n'est pas de savoir si il y aura un attentat mais quand et où".=
Pas vraiment "d'esprit du 28 juin" dans la classe politique
"Ce n'est pas à nous d'expliquer aux responsables politiques qu'il faut de l'unité. (…) Cet esprit d'unité doit s'imposer à tous. C'est pour ça que je ne veux succomber à aucune polémique".
"Nous devons mobiliser des moyens exceptionnels face au terrorisme mais toujours agir avec la loi et l'état de droit car le terrorisme cherche à ce que l'Etat agisse de la même manière".
La Tunisie également visée
"Le terrorisme a voulu frapper la Tunisie par ce que c'est un pays qui a réussi révolution démocratique et écarté l'islamisme radicale. Les Tunisiens savent qu'ils peuvent toujours compter sur la France".
"Il faut que les français qui veulent aller passer leurs vacances en Tunisie puissent s'y rendre sans crainte. Il faut travailler avec les autorités tunisienne à assurer la sécu des lieux touristiques".
Grèce: "il y a un risque réel de sortie de la zone euro"
Les propositions des créanciers de la Grèce soumises au référendum par Alexis Tsipras
"Nous avons tout fait, je parle de la France, pour trouver un accord. Le gouvernement grec a décidé d'interrompre de manière unilatérale les négociations. C'est (son) choix souverain qui ne peut pas être critiqué. Mais les grecs doivent pouvoir choisir lucidement".
"S'il y avait une réponse négative (au référendum, NDLR), il y a un risque réel de sortie de la zone euro".
"Le peuple grec a beaucoup souffert des politiques d'austérité mais je continue de penser qu'un accord est toujours possible. J'invite le gouvernement à revenir à la table des négociations".
"Les conséquences d'une sortie (de l'euro de la Grèce) ce sont les grecs qui en souffriront. Mais j'ai aussi une vision politique de l'Europe. (…)L'économie française ne serait pas affectée mais je ne veux pas me résoudre à ce scénario".
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