Mistral : Paris et Moscou d'accord sur un remboursement

Selon un haut responsable russe, Paris et Moscou se seraient accordés sur l'indemnisation qui sera versée pour compenser la non-livraison des deux frégates Mistral immobilisées à Saint-Nazaire. Elle s'élève à 1,16 milliard d'euros.

S'oriente-t-on vers la fin du feuilleton des navires Mistral? Un accord final a été trouvé entre Paris et Moscou sur la résiliation du contrat portant sur la livraison de deux navires de guerre Mistral à la Russie après huit mois d'intenses négociations, a annoncé le conseiller pour la coopération militaire et technique du président russe, Vladimir Kojine.

"Les négociations sont déjà entièrement achevées, tout a déjà été décidé - et les délais, et la somme" que la France doit verser à Moscou en dédommagement de la non-livraison des navires Mistral, a-t-il expliqué jeudi 30.

La somme que devra rembourser Paris à Moscou a été fixée à 1,16 milliard d’euros, affirme ce vendredi 24 le quotidien russe Kommersant citant plusieurs sources anonymes. Toujours selon le média russe, les négociations menées par le vice-Premier ministre russe Dmitri Rogozine et le secrétaire général français pour la Défense Louis Gautier ont pris fin la semaine dernière et abouties à "un accord final".

Kommersant explique également que l'accord de remboursement devrait être signé "pendant les premiers dix jours d’août" par les chefs d’Etat russe et français. François Hollande a déclaré lundi 27 qu’il prendrait "dans les prochaines semaines" sa décision concernant la livraison à la Russie des navires.

Toutefois, la facture sera plus élevée pour l'Etat français puisqu'il a à sa charge les coûts d'entretien de ces deux navires qui atteignent, selon les sources, entre 2,5 et 5 millions d'euros par mois.

En juin 2011, la France et la Russie ont conclu, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, un contrat évalué à près d'1,2 milliard d'euros portant sur la livraison de deux porte-hélicoptères de classe Mistral, dont le premier devait être livré en novembre 2014. 

Cependant, la crise ukrainienne et les soupçons de soutien russe aux séparatistes du Donbass ont provoqué une forte tension dans les relations diplomatiques et économiques franco-russe si bien que François Hollande avait annoncé fin novembre le report "jusqu’à nouvel ordre" de la livraison des navires. En mai dernier, la France avait entamé des négociations de remboursement avec la Russie.

Reste une question: que vont devenir ses navires dont une partie a été fabriquée en Russie et dont les équipements sont spécialement fabriqués pour des théâtres d'opérations arctiques?