Onze vaccins obligatoires pour les enfants au 1er janvier

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 28 décembre 2017 - 11:26
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Les adjuvants utilisés dans la fabrication des vaccins "ne sont pas nocifs", assuré la ministre de l
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Le passage de trois à onze vaccins obligatoires prendra effet lundi.
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Quel sujet plus sensible que la santé des enfants? Après un vif débat de plusieurs mois, le passage de trois à onze vaccins obligatoires prendra effet lundi et le gouvernement espère qu'il permettra de restaurer la confiance dans la vaccination.

Portée par la ministre de la Santé Agnès Buzyn et adoptée fin octobre par l'Assemblée nationale, la mesure concerne les enfants nés à partir du 1er janvier 2018.

Huit vaccins auparavant recommandés deviennent obligatoires: coqueluche, rougeole-oreillons-rubéole (ROR), hépatite B, bactérie Haemophilus influenzae, pneumocoque, méningocoque C. Trois l'étaient déjà: diphtérie depuis 1938, tétanos depuis 1940 et poliomyélite depuis 1964, groupés sous l'appellation "DTP".

Ces onze vaccins seront indispensables à l'enfant pour être admis en collectivité (crèche, école...). Pour laisser un temps d'adaptation, les premières vérifications n'auront lieu qu'à partir du 1er juin.

Pour ou contre, les positions sont tranchées.

L'argument premier des autorités de santé est la baisse du taux de couverture vaccinale et la réapparition de certaines maladies.

"Il y a eu vingt décès de la rougeole depuis 2008. C'est important d'augmenter la couverture vaccinale pour que ces drames, si facilement évitables, ne surviennent plus en France", a estimé Daniel Lévy-Bruhl, de l'agence Santé Publique France, lors d'une conférence de presse à l'université Paris-Descartes le 22 décembre.

Plusieurs scientifiques de renom, dont Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine 2008, y ont battu le rappel en faveur des vaccins car la défiance grandit. 41% des Français interrogés pour une étude internationale de 2016 estiment que les vaccins ne sont pas sûrs, un record mondial. Selon des résultats du Baromètre Santé publié en octobre, les Français sont favorables à 75% à la vaccination. Mais cette proportion dépassait 90% au début des années 2000.

Les anti-vaccins les jugent dangereux (notamment en raison de leurs adjuvants, particulièrement l'aluminium) et se méfient des laboratoires, accusés de privilégier la rentabilité à la santé des enfants.

Pour les collectifs Vaccins-Liberté et Ensemble pour une vaccination libre (EPVL), l'augmentation du nombre de vaccins obligatoires est "un viol de la démocratie" et un "acte d'autorité sur les corps".

"La vaccination des nourrissons est sûre, efficace et nécessaire", réplique l'immunologue Alain Fischer, responsable d'un rapport de recommandations en 2016.

La réforme ne change pas grand-chose pour la plupart des enfants, insiste le gouvernement. Les onze vaccins représentent dix injections sur 2 ans. Or, selon le ministère, 70% des enfants les reçoivent déjà (et 80% en ont plus de huit).

La distinction vaccins obligatoires/recommandés était devenue largement théorique puisque le DTP n'est plus commercialisé seul: depuis 2008, les laboratoires l'associent à d'autres sous forme de vaccins polyvalents.

Le principe de l'obligation heurte cependant certains parents qui ne sont pas pour autant de farouches anti-vaccins.

"Cette obligation est le signe d'un échec de politique de santé publique: elle a échoué à convaincre (de la nécessité des vaccins sans passer par la contrainte, ndlr). Mais c'est la condition nécessaire pour avancer", analyse Frédéric Bizard, économiste spécialisé dans la santé.

Les vaccins obligatoires seront pris en charge à 65% par l'Assurance maladie, sauf le ROR, pris en charge à 100% pour les mineurs. Surcoût pour la Sécu: environ 12 millions d'euros, selon le ministère.

Le défaut de vaccination n'est plus punissable en tant que tel: les dispositions spécifiques du Code de la santé publique, qui prévoyaient jusqu'à six mois de prison et 3.750 euros d'amende, sont abrogées.

Il existe un principe plus général d'obligation de protection des enfants. Théoriquement, les sanctions vont jusqu'à 2 ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende, mais le gouvernement assure ne pas vouloir axer sa politique sur la répression.

Côté médecins, les réfractaires à la vaccination risquent des "sanctions pénales pour faux et usage de faux" s'ils falsifient des certificats, selon l'Ordre des médecins.

Ils s'exposent aussi à une radiation: le 22 décembre, le Conseil d'Etat a confirmé celle d'un généraliste qui n'avait pas injecté à un enfant les vaccins obligatoires et avait inscrit "des mentions mensongères" sur son carnet de santé.

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