Primaire EELV : et si Michèle Rivasi créait la surprise ?
C’est ce mercredi 19 que les résultats du premier tour de la primaire Europe Ecologie-Les Verts seront connus. Hormis une improbable victoire de l’un des quatre candidats au premier tour, ils seront deux entre Cécile Duflot, Yannick Jadot, Karima Delli et Michèle Rivasi à se retrouver au second tour. Les enjeux semblent d’ailleurs ouverts dans ce scrutin qui intéresse peu l’opinion publique, et pour lequel aucun sondage n’a été publié dans les médias. Tout juste pouvait-on, pour se faire une idée du rapport de force, se raccrocher à la facilité ou non qu’ont eu les candidats à réunir 36 parrainages de conseillers fédéraux nécessaires pour concourir.
En l’occurrence, si cela a été une formalité pour Cécile Duflot et Yannick Jadot, Michèle Rivasi et Karima Delli ont réussi à remplir les conditions in extremis. A tel point que les médias les ont cantonnées à un rôle d’outsiders. Une analyse qui pourrait bien être battue en brèche ce mardi soir de l’avis des bons connaisseurs de l’écologie politique.
"Les médias présentent Cécile Duflot et Yannick Jadot comme les personnalités les plus connues d’EELV, mais la réalité c’est que derrière +Cécile+, c’est Michèle Rivasi qui est la plus populaire chez les écologistes. Yannick Jadot a eu facilement ses signatures, c’est vrai, mais quand on regarde le détail des chiffres des sympathisants qui se sont inscrits à cette primaire, ce n’est sûrement pas pour voter Jadot" explique à FranceSoir Jean-Luc Bennahmias, qui a été secrétaire national des Verts de 1997 à 2000, et qui est aujourd’hui candidat à la primaire… de la gauche.
Un rapide coup d’œil sur le corps électoral des 17.094 électeurs –un chiffre faible permettant des surprises (pour rappel, la primaire de la droite et du centre vise autour de 3 millions de votants)– montre de fortes disparités régionales. Si l’Ile-de-France arrive en tête et de loin, les inscriptions montrent un surreprésentation de certains départements: la Drôme, l’Isère, le Rhône, ou les Bouches-du-Rhône, où celle qui pourrait créer la surprise est bien implantée. Elle a en effet été député de la première circonscription de la Drôme, et enseigne à l’institut universitaire de formation des maîtres (IUFM) de Grenoble.
Dans le camp Rivasi, on assume d’ailleurs clairement être confiant. Très confiant même: "Le Sud-Est va représenter plus de 20% du corps électoral, et nous espérons faire 40% des voix sur ce secteur", assure un proche de la candidate contacté par FranceSoir. "Nous avons aussi des retours positifs de collectifs anti-OGM, ou de réseaux anti-nucléaire. On sent un vrai enthousiasme autour de Michèle Rivasi".
Le ton est plus mesuré –plus inquiet ?– dans le camp de Yannick Jadot: "Nous somme sereins. Cela ne sert de toute façon à rien d’être inquiet quant on a plus prise sur les événements", explique le porte-parole du candidat. Terminant par un énigmatique: "Nous savons ce qu’il y aura à faire dans les prochains jours si Yannick Jadot est au second tour". Dans le camp de Cécile Duflot, contacté par FranceSoir, une seule règle: "pas de réaction jusqu’aux résultats".
Les votes pour le second tour seront ouverts après l’annonce des résultats et se poursuivront jusqu’au 4 novembre, mais ce n’est que le 7 novembre que sera connu le nom du candidat EELV qui essaiera de recueillir les 500 signature pour se présenter en 2017.
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