Primaire à gauche : Hamon et Valls s'affrontent dans un dernier débat télévisé, sous fond de tensions entre les deux camps

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 25 janvier 2017 - 20:31
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Benoît Hamon et Manuel Valls
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©Joel Saget/AFP
Le ton est très vite monté entre les deux candidats après le premier tour de la primaire.
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Mercredi, Benoît Hamon et Manuel Valls s'opposent dans un dernier débat qui s'annonce tendu. La campagne entre les deux tours a en effet été émaillée de déclarations abruptes en provenance des deux camps, mais principalement celui de Manuel Valls passé du statut de favori à celui d'outsider.

Benoît Hamon, désormais favori, et Manuel Valls, qui a déclenché une "campagne totale" contre son rival, se retrouvent mercredi 25 au soir pour l'unique débat télévisé avant le second tour de la primaire socialiste, qui s'annonce tendu.

Le ton est très vite monté entre les deux candidats mercredi matin, M. Hamon dénonçant "le poison" distillé selon lui par Manuel Valls et ses soutiens sur le thème de la laïcité.

Après avoir fait feu sur le revenu universel de l'ancien ministre de l'Education, l'ex-Premier ministre l'a en effet attaqué sur sa position en matière de laïcité, qui serait "ambiguë" face à l'islamisme radical. "Il y a un débat à gauche sur la conception de la laïcité", a-t-il assuré.

Les lieutenants vallsistes ont pris moins de gants, tel le député de l'Essonne Malek Boutih. Il accuse son collègue des Yvelines, élu de Trappes frappé par les nombreux départs de djihadistes, d'être "en résonance avec une frange islamo-gauchiste".

"Vous voyez le poison, là, +ambigu sur le communautarisme+, c'est fondé sur rien", a réagi M. Hamon mercredi. "C'est: +L'élu de Trappes est forcément ambigu avec le communautarisme+, donc on distille un poison".

Dans ce qu'Olivier Dussopt, porte-parole de Manuel Valls, a baptisé la "campagne totale", ces coups suscitent l'enthousiasme de la bataille chez certains. Beaucoup de militants en revanche manifestent leur inquiétude.

Le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a adressé mercredi aux deux candidats "des mots d'apaisement".

"Les vallsistes mènent une politique de la terre brûlée. Ils cognent comme des sourds pour mobiliser un maximum, mais cela ressemble à une attitude de mauvais perdants", a dit mardi 24 un soutien d'Arnaud Montebourg, rallié à M. Hamon dès dimanche.

"Le débat d'idées, le débat sur la clarification, ce n'est pas le pays des bisounours", réplique le député pro-Valls Philippe Doucet.

A partir de 21H00, sur TF1, France 2 et France Inter, les deux candidats seront interrogés par les journalistes Gilles Bouleau, David Pujadas et Alexandra Bensaid. Ils auront deux minutes par réponse et pourront répliquer s'ils sont interpellés.

Trois thèmes au programme dans le studio aux tons rose-rouge de la Plaine-Saint-Denis, près de Paris: le travail, avec notamment le revenu universel; l'environnement et la transition énergétique; et la sécurité, le terrorisme et l'international.

Lors de la primaire de droite, c'est le dernier débat, Juppé-Fillon, qui avait été le plus suivi (8,5 millions).

Dès l'annonce de sa deuxième place dimanche, Manuel Valls, crédité de 31,2% des voix (selon des résultats validés sur 94,4% des bureaux de vote) est passé à l'offensive contre Benoît Hamon (35,9%).

Les voix des électeurs d'Arnaud Montebourg, qui visitera avec M. Hamon une entreprise innovante vendredi à Paris, seront déterminantes. De même que celles des sympathisants de gauche qui n'ont pas été voter au premier tour.

L'identité du vainqueur de cette primaire, dont la participation a été jugée assez moyenne (quelque 1,6 million de votants) aura aussi d'importantes conséquences sur les rapports de force entre Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron. Et sans doute sur l'avenir du PS et son positionnement futur.

Les quelque 300 parlementaires "légitimistes", qui ont soutenu la ligne Hollande-Valls jusqu'au terme du quinquennat, se rangeront-ils derrière Benoît Hamon s'il l'emporte, ou préfèreront-ils rallier M. Macron?

S'ils l'emportent dimanche, Hamon et Valls ont chacun écarté l'hypothèse d'un désistement pour un autre candidat.

Et le jeu des positionnements se poursuivait dans le sprint final. L'écologiste Jean-Luc Bennahmias, septième et dernier de la primaire avec environ 1%, a appelé à voter Valls.

Tout comme Stéphane Le Foll (Agriculture) et Emmanuelle Cosse (Logement), côté gouvernement. Axelle Lemaire (Numérique) a fait savoir qu'elle ne soutiendrait pas son ex-Premier ministre, pas en "capacité de rassembler".

Bernard Cazeneuve, insistant mardi sur l'appel à la mobilisation, a semblé défendre son prédécesseur à Matignon: "on ne peut pas gagner l'élection présidentielle si on n'est pas ardemment dans la défense" du quinquennat.

Ségolène Royal pourrait ne pas soutenir le candidat socialiste. "Ce que je soutiendrai, c'est le rassemblement, avec le vainqueur des primaires bien évidemment (…), ou avec Emmanuel Macron", a-t-elle dit mercredi.

 

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