Primaire PS : Hollande savoure le match Hamon-Montebourg qui se dessine
"Eparpilléééée, fragmentéééée", pourrait chanter la Reine des neiges à propos de l'aile gauche du PS. Apparu en opposition avec la ligne, notamment économique, de François Hollande très tôt dans le quinquennat (dès le vote du Pacte budgétaire européen en octobre 2012) ce groupe mouvant et notoirement divisé est aujourd'hui principalement incarné par les deux ex-ministres débarqués pour trahison, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg. Deux têtes d'affiche qui pourraient bien se livrer un combat sans merci dans les prochains mois, avec en ligne de mire la primaire du PS et la présidentielle. Le tout pour le plus grand bonheur de François Hollande, à en croire les confidences de son entourage.
"Viré" pour crime de lèse-majesté dans le sillage (ou à cause de) d'Arnaud Montebourg à la fin de l'été 2014, Benoît Hamon s'est ainsi lancé dans la course à l'investiture socialiste en vue de 2017 mardi 16 au soir, devançant son désormais rival pressenti pour se déclarer dimanche prochain. Une manière de lui rendre "la monnaie de la pièce en cassant le coup de son annonce à Frangy", analyse un proche du président cité par Le Parisien. Puis de se délecter: "comme quoi la vengeance est un plat qui se mange froid"...
Le camp Hollande voit ainsi d'un bon œil la compétition annoncée entre les deux hommes qui ambitionnent d'incarner, seuls, l'aile gauche du PS. Des déçus du président nombreux en cette fin de quinquennat mais que les deux hommes vont devoir se partager, s'ils devaient bien s'affronter lors de la primaire. Un combat qui s'annonce féroce entre un Montebourg à la stature nationale mais ne pouvant s'appuyer que sur peu de réseaux dans le parti, et Hamon l'apparatchik, bien implanté notamment grâce à ses liens avec le Mouvement des jeunes socialistes (MJS), mais peu connu du grand public. Une "personnalité de second rang", en somme, dit le politologue Thomas Guénolé au Figaro.
Et François Hollande dans tout ça? Le chef de l'Etat entend bien profiter de cet affrontement, espérant qu'il se résume pour ses deux anciens ministres à se battre l'un contre l'autre, voire avec l'inénarrable Marie-Noëlle Lienemann, pour l'électorat le plus à gauche du parti, celui qui lui est le moins favorable. Ce qui lui laisserait le champ libre pour une victoire au premier tour de la primaire, espère-t-il. Alors qu'un duel, qui reste envisageable, avec le seul Montebourg pourrait se révéler mortifère.
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