Prostitution : le vote du sénat "méprisant" et "régressif" pour Marisol Touraine
Les sénateurs ont relancé un vieux débat sur la prostitution lundi 30. La haute assemblée, à majorité à droite, a rejeté le projet de loi de lutte "contre le système prostitutionnel" adopté par l'Assemblée nationale en décembre 2013.
Ce texte prévoit entre autre de pénaliser les clients des prostitués mais revient sur le délit de "racolage passif", instauré alors que Nicolas Sarkozy était ministre de l'Intérieur.
Mais le refus du Sénat ne change pas grand-chose à en croire la ministre de la Santé Marisol Touraine. Interrogée ce mardi sur France-2, elle a assuré que l'Assemblée nationale –qui a le denier mot en cas de désaccord avec le Sénat– réintroduirait ces mesures.
Elle a également violement critiqué la décision des sénateurs: "Ce qui s'est passé cette nuit est absolument incroyable et méprisant à l'égard des femmes. Le droit des femmes, c'est le droit à disposer de son corps, ce n'est pas le droit de se servir des femmes, d'utiliser les femmes comme on le souhaite".
"Je trouve invraisemblable et régressif que non seulement on ait renoncé à la pénalisation des clients, le débat peut s'engager, mais qu'on ait fait des prostitués non pas des victimes mais des coupables puisqu'on a rétabli le délit de racolage. C'est la double peine, c'est la régression".
Le projet de loi prévoit de punir l'achat d'actes sexuels d'une contravention de 1.500 euros. L'amende pourra s'accompagner ou être remplacée par un "stage de sensibilisation à la lutte contre l'achat d'actes sexuels".
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