Sondages de l'Elysée : Buisson et Giacometti entendus par la PJ
L'enquête sur l'affaire des sondages de l'Elysée toucherait à sa fin. Selon Europe-1, Patrick Buisson et Pierre Giacometti étaient entendus ce mercredi par les enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) qui mènent les investigations sur les centaines d'études d'opinions commandées par l'Elysée sous le mandat de Nicolas Sarkozy. Au total, 264 sondages auraient été commandés lors des deux premières années du quinquennat (soit plus de un tous les trois jours) pour une facture de plusieurs millions d'euros. Le tout sans aucun appel d'offres.
Patrick Buisson et Pierre Giacometti, qui étaient au moment des faits conseillers du président Nicolas Sarkozy, sont entendus car leurs sociétés personnelles figurent parmi les liste des neuf instituts bénéficiaires. En effet, en 2007, l'Elysée avait par exemple signé un partenariat avec Publifact (la société de Patrick Buisson) pour la fourniture de ces sondages. La situation s'était ensuite quelque peu rétablie à partir de 2009 car la cour des comptes avait publié un rapport très sévère sur ces pratiques.
Un accord, et c'est là que le bât blesse, conclu sans appel d'offres préalable, contrairement à la règlementation imposée par le code des marchés publics pour tous contrats de plus de 90.000 euros par an. Or, cette seule convention signée entre Publifact et l'Elysée aurait avoisiné 1,5 million d'euros.
L’association de lutte contre la corruption Anticor avait alors porté plainte contre X en février 2010 pour "favoritisme" et "détournement de fonds publics", avant de relancer la justice en 2012 après l’échec de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle. Outre les faits de favoritismes dans l'attribution des contrats, la plainte d'Anticor dénonçait aussi des détournements de fonds publics, certains sondages n'ayant rien à voir avec la fonction de chef de l'Etat.
La présidence s'était entre autres intéressé à ce que les Français pensaient des interventions télé de Dominique Strauss-Kahn ou de Marine Le Pen (les adversaires potentiels du président à l'époque), mais aussi de la grossesse de Rachida Dati ou de la liaison puis du mariage de Nicolas Sarkozy avec Carla Bruni.
En juin, six autres proches de Nicolas Sarkozy avaient été placés en garde à vue et entendus dans le cadre de cette affaire: les anciens secrétaires généraux de l'Elysée Claude Guéant et Xavier Musca, celle qui était alors directrice de cabinet de l'ancien président, Emmanuelle Mignon, ainsi que les conseillers à l'Elysée de l'époque, Jean-Baptiste de Froment et Julien Vaulpré et le publicitaire Jean-Michel Goudard. Ils avaient ensuite été relâchés sans être déférés devant le magistrat instructeur. L'ancien président n'a quant à lui jamais été inquiété car il est protégé par l'immunité totale dont bénéficient les présidents, ou anciens présidents, de la République pour tout faits survenus durant leur mandat.
Selon Europe-1, les auditions de Patrick Buisson et Pierre Giacometti devraient marquer la fin de cette enquête.
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