Sur France-2, François Hollande n'a été regardé que par 3,5 millions de Français
François Hollande n'a pas suscité grand intérêt jeudi soir sur France 2, avec seulement 3,5 millions de téléspectateurs, un signal inquiétant pour le chef de l'Etat qui misait beaucoup sur cette émission pour expliquer sa politique et se relancer avant 2017. L'émission Dialogues citoyens, qui a mis aux prises le chef de l'Etat avec quatre Français et deux journalistes, Léa Salamé et David Pujadas, a enregistré "hier soir 3,5 millions de téléspectateurs pour 14,3% de part d'audience". Un score faible, qui représente à peine plus d'un tiers de l'audimat atteint lors de sa précédente intervention télévisée (9,9 millions), certes diffusée simultanément sur TF1 et France 2. A titre de comparaison, en février 2011, soit environ un an avant l'élection présidentielle, comme pour François Hollande jeudi soir, M. Sarkozy avait été suivi par 8,3 millions de téléspectateurs lors d'une émission sur TF1. Une émission avec M. Sarkozy en 2008 sur France 3 n'avait toutefois intéressé que 3,8 millions de téléspectateurs.
La plupart des éditorialistes étaient d'ailleurs sceptiques ce vendredi 15 au matin sur la "méthode Coué" de François Hollande. Dans La République des Pyrénées, Jean-Marcel Bouguereau souligne le "contraste entre les quatre Français parlant de leur vie et de leurs préoccupations et l'autosatisfaction exprimée par le président". Pendant près de deux heures, le chef de l'Etat a en effet martelé que la France allait "mieux", avec "plus de croissance, moins de déficits, moins d'impôts et plus de compétitivité". M. Hollande a une nouvelle fois promis qu'il réformerait "jusqu'au bout" de son mandat. Quant à une éventuelle candidature, il annoncera sa décision "à la fin de l'année", probablement "fin novembre, début décembre", soit après la primaire de la droite, a précisé ce vendredi le dirigeant du PS, Jean-Christophe Cambadélis.
Sans surprise, les réactions de l'opposition sont sans appel. "La présidentielle, c'est dans plus d'un an. Ca va être long. Très long", a soupiré le député (Les Républicains) Thierry Solère. "Une sorte d'anti-président" pour Jean-François Copé, un "inspecteur du travail" pour Jean-Pierre Raffarin, tandis que le président (LR) du Sénat Gérard Larcher a eu "l'impression qu'on ne vi(vai)t pas dans le même pays". Chez les "frondeurs" du PS, le jugement est moins sévère mais la tonalité demeure négative. "De la dignité mais pas d'ambition à la hauteur de la défiance", a réagi auprès de l'AFP Christian Paul (PS), pour qui le "ça va mieux" présidentiel est "inaudible", une vraie "faute politique du genre +courbe du chômage+". Ses inexactitudes au sujet du chômage des jeunes, qui serait dans la moyenne européenne alors qu'il est plus élevé en France, ou à propos d'une mosquée d'un imam salafiste de Brest, annoncée fermée alors qu'elle ne l'est pas, faisaient de surcroît les délices des réseaux sociaux.
Reste, pour défendre le chef de l'Etat, les membres du gouvernement, Stéphane Le Foll en tête, et le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis. "Ce type d'émission est toujours très difficile et long", a concédé M. Le Foll. M. Cambadélis a jugé "intéressante" la prestation de M. Hollande qui a été "bienveillant vis-à-vis de ses interlocuteurs". "Sur le fond, il a dit aux Français quelque chose d'essentiel : que lui, et peut-être lui le seul, était capable à la fois de moderniser et de protéger", a ajouté le député de Paris.
Embourbé dans une impopularité record, François Hollande n'entend pas désarmer pour autant. Ce vendredi matin, il s'est rendu à Venette (Oise) pour un déplacement sur le thème de l'industrie et une visite du site de l'équipementier automobile Plastic Omnium. Avant d'endosser samedi 16 le costume à l'international pour une tournée de trois jours au Proche-Orient.
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