Terrorisme : Manuel Valls annonce le déploiement de 200 à 300 policiers supplémentaires pendant les fêtes
Après les drames de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire) samedi, de Dijon (Côte-d'Or) dimanche et de Nantes (Loire-Atlantique) lundi soir, une réunion interministérielle s'est tenue ce mardi à Matignon. A Dijon et Nantes, deux automobilistes "déséquilibrés" psychiquement ont foncé sur des passants, faisant plusieurs blessés, dont un est décédé à Nantes parmi les victimes fauchées sur le marché de Noël. A Joué-lès-Tours, en revanche, un homme affichant le drapeau de l’Etat islamique sur son compte Facebook avait agressé au couteau plusieurs policiers dans un commissariat avant d’être abbatu.
Manuel Valls a dit ne pas établir de lien entre ces trois événements, mardi matin au micro d'Europe-1. Mais "il faut distinguer chaque évènement sans rien minimiser et ne pas se précipiter pour qualifier tel ou tel évènement", a-t-il précisé.
Il a ensuite convoqué plusieurs ministres mardi matin pour une réunion de crise à Matignon, dont le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et la ministre de la Justice Christiane Taubira. Il a pris la parole à la mi-journée pour rassurer les Français. "Vigilance, sang-froid, détermination, tels sont les mots d'ordre", a-t-il martelé, précisant que "tous les services de l'Etat sont mobilisés" .
Et Manuel Valls d'en appeler à un sursaut national: "La démocratie ne combat jamais aussi efficacement la violence et le terrorisme qu'en respectant et en promouvant ses propres valeurs. Toute la société doit se mobiliser contre la violence radicale, la montée de la haine et de l'intolérance".
Le Premier ministre a annoncé que 200 à 300 militaires supplémentaires allaient être déployés pendant les fêtes dans le cadre du plan annuel Vigipirate. "Les patrouilles de police et de gendarmerie seront dirigées en priorité vers les points de haute fréquentation: zones commerciales, centres-villes, gares et réseaux de transport", a-t-il précisé.
Manuel Valls et Bernard Cazeneuve se sont ensuite rendus mardi après-midi à Nantes"pour être à côté des victimes, de leurs familles". Un déplacement qui faisait office de réponse au Front national, qui accuse le gouvernement de minimiser ces événements. Lundi, Marine Le Pen avait avancé que "lorsqu'on est dans le déni, on peut s'attendre à ce que ceux qui nous gouvernent ne soient pas susceptibles de mettre en œuvre les conditions pour lutter contre ce phénomène" s'accompagnant d'"exhortations de fondamentalistes islamistes". Les agresseurs de Dijon et de Joué-lès-Tours avaient crié "Allah Akbar" au moment des faits. Mais la procureur de la République de Dijon a précisé que l'attaque de dimanche soir ne revêtait aucun caractère terroriste, son auteur souffrant d'une "pathologie psychiatrique ancienne et lourde". Même absence de revendication religieuse de la part du forcené de Nantes, un déséquilibré, selon les autorités.
François Hollande a lui aussi réagi mardi aux trois drames de Jopue-lès-Tours, Dijon et Nantes. "En trois jours, il y a eu trois événements très graves qui se sont produits dans notre pays. Ces trois événements n'ont pas de lien entre eux en apparence mais une concomitance, qui justifie une très grande vigilance", a déclaré le chef de l'Etat, depuis Saint-Pierre-et-Miquelon (archipel français d'Amérique du Nord situé dans l'océan Atlantique) où il était en déplacement pour 24 heures.
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